Regarder la télé tue
10 ans. Dix ans que je n’ai plus la télé chez moi. Et puis même avant, je ne l’ai jamais, finalement, beaucoup regardé. Quoiqu’il en soit les heures passées devant furent les pires de ma vie. Désormais, le câble d’antenne s’est retrouvé emplafonné chez nous pendant les travaux. Aucun risque de pouvoir la regarder à nouveau.
Je me suis déjà inquiété par ici de la forte propension de mes contemporains à rester scotché des heures et des heures durant devant la petite (qui devient d’ailleurs de plus en plus grande, tendant à remplacer des pans entiers de papier peint, au point qu’on peut désormais facilement regarder la chose depuis la rue) lucarne, mais c’était une inquiétude un peu floue, sans réel fondement. Une intuition.
Et puis alors que je furetais dans une librairie, comme à mon habitude, je suis tombé par hasard sur un bouquin qui ne payait pourtant pas de mine — couverture anti-attractive —, relégué sous l’étagère d’exposition malgré sa récente parution (2011), avec un titre qui ne casse pas des briques, « TV lobotomie : la vérité scientifique sur les effets de la télévision, » en revanche la quatrième de couverture m’a paru tout de suite intéressante, et le fait que l’ouvrage fut écrit par un neurologue, Michel Desmurget, directeur de recherche à l’INSERM de son état, était pour moi l’assurance que je n’allais pas trouver, en le lisant, de jugements à l’emporte-pièce dénués de fondements. J’ai donc lu ce livre.
Ce qu’on y trouve est absolument effrayant. C’est pourquoi je tiens à en parler, pour vous dire de le lire si toutefois le résumé que je vais faire ci-dessous ne vous satisfait pas, mais surtout, surtout, pour vous convaincre de balancer votre télé...
Énervé par la colèreUn beau soir après la guerreJ’ai balancé ma télé par la f’nêtrecomme j’suis un garçon primaireJe m’suis dit : un militaireAvec un peu d’bolS’la mange en pleine tête !Libérés, enfin mes yeuxOnt r’gardé l’scaphandrier d’l’aquariumQui cherche un trésor planquéSous les cailloux bariolésPauv’ bonhomme...[...]
Renaud
Le pire dans les 247 pages de l’essai, c’est qu’il n’y a aucun parti pris, chaque assertion de l’auteur est issue de références dont la plupart sont des publications scientifiques sur le sujet (67 pages de bibliographie pour approfondir, soit 1193 références). Le « pire » parce que les conclusions de la quasi-totalité des études scientifiques sur les effets de la télé sur nous autres humains sont sans appel : la télé nous rend con et nous tue à petit feu. Enfin, je dis nous, mais je ne me sens pas trop concerné en tant qu’individu (non, la télé ne m’aura pas !), mais plutôt en tant qu’espèce... Les scientifiques en sont convaincus, reste à convaincre le reste du monde. Michel Desmurget nous dit qu’on est avec la télé un peu comme dans la situation du tabac il y a quelque décennies, la communauté scientifique savait combien c’était nocif, mais nombre de « pipeaulogues » faisaient un véritable travail de sape pour prétendre le contraire. C’est exactement la même chose avec la télé, les pipeaulogues fonctionnent à plein régime pour vous dire que non, la télé n’est pas ce monstre cynique qu’on cherche à lui faire jouer, tout au plus un bouc émissaire. Et pourtant, si.
Le livre est découpé en quatre chapitres, que je vais tenter de résumer sous forme de citations factuelles ci-dessous.
Dans les pays développées 99 % des foyers ont au moins une télévision (p. 39). Le petit écran est partout en position centrale : la maison s’organise autour de la télé.
En 2009 la consommation mondiale moyenne atteignait des sommets : 3h12 par personne et par jour (p. 42). 60 % des adolescents français de 15 ans regardent la télé plus de 2h par jour (p. 42). Et contrairement à une idée reçue, les adolescents n’abandonnent pas la télé pour internet, leur consommation télévisuelle ne cesse de croître (ils surfent sur le net beaucoup moins que les adultes, 11h32m par mois contre 29h15) (p. 43).
Il y a là un marché juteux : « le spectateur n’est pas le client, il est au sens propre une marchandise que les chaînes revendent aux annonceurs » (p. 53) Elles vendent ainsi du temps « cerveau humain disponible. » Et cela commence très tôt. Les parents sont incités à coller leurs mouflets devant la petit lanterne pour avoir plus de temps pour faire autre chose : une fois devant l’écran, les jeunes enfants deviennent sages comme « des bovins apathiques. » Plus besoin de s’en occuper constamment (p. 47). Or « le volume de télévision absorbé durant la petite enfance annonce globalement la consommation adolescente, qui augure elle-même de l’exposition adulte » (p. 46).
Le pouvoir éducatif de la télé ? Dès 4-5 ans les enfants passent le plus clair de leur temps devant de programmes « tous publics » ; l’offre à destination des enfants est constitué à plus de 90 % de fictions. Alors le pouvoir didactique de la télé... (p. 55).
La télé facteur de socialisation des enfants dans la cours de l’école ? « Non seulement aucune donnée ne vient soutenir ce genre d’affirmation joliment péremptoire, mais tous les éléments disponibles tendent clairement à infirmer la pertinence du propos » (p. 55). Au contraire « nombre d’observations casuelles soulignent l’excellente intégration sociale des enfants élevés loin de la télévision » (p. 56).
Les affirmations dans les sondages sont minimisées et travestissent la réalité : les parents tendent à minimiser le temps passé devant la télé de leur progéniture de 50 à 60 % (p. 56). En France, la chaîne Arte est placée loin devant TF1 en terme de satisfaction, pourtant, curieusement, TF1 devance largement Arte en terme d’audience (26 % contre 1,7 % en 2009)... Sur les 50 meilleures audiences en 2009, toutes réalisées par TF1, aucun documentaire... (p. 57)
Le mythe de la qualité : « il y a sans doute quelques perles d’exceptionnelle qualité sur le petit écran, mais celles-ci ne peuvent que passer inaperçues, noyées qu’elles sont dans un océan d’inanité » (p. 60). Il est en effet impossible de réaliser suffisamment de programme de qualité (qui coûtent nécessairement du temps et de l’argent) pour remplir les millions d’heures de programmes qui défilent sur les différentes chaînes ! De surcroit, la large diversité de l’auditoire incite à proposer des programmes en terme de « plus petit commun cerveau. » (p. 61) Le nivellement par le bas est à la mode dans notre société. À la télé il s’agit d’éviter d’égarer le chaland, de le contraindre ainsi à rester en évitant toute dérive langagière trop soutenue qui pourrait le perdre. Et le faire zapper. Surtout, restons simple, hein. Au cas où il faudrait réfléchir un peu !
Ainsi non seulement les discours politiques apparaissent avec un champ lexical de plus en plus restreint (et notre président actuel est un champion en la matière !), mais le monde télévisuel est « dichotomique fait de noir et de blanc, un monde sans gris ni complexité, un monde dans lequel les gentils sont totalement bons et les méchants unanimement malfaisants » (p. 62).
Des élèves de CM1 furent même amenés à prédire la suite des événements d’une série télé au-delà du premier épisode : ils furent 80 % à prédire plus de 70 % des événements futurs ! La même expérience avec un livre de jeunesse donne des taux de prédiction inférieurs à 35 % pour 85 % des élèves (p. 63).
De nombreuses études montrent que le niveau baisse.
En 2008, plus de 1000 élèves de seconde furent soumis aux épreuves de français du brevet des collèges de 1976 (dictée avec questions de vocabulaire et de grammaire). 86 % n’ont pas eu la moyenne à la dictée, 60 % eurent simplement zéro (p. 78). En 2007, un organisme a repris une enquête initialement réalisée en 1987 pour estimer les performances des élèves de CM2 en calcul, lecture et orthographe. Les résultats montrèrent « sur 20 ans, une baisse significative des performances des élèves dans les trois compétences. » Les résultats quantitatifs sont éloquents : la perte représente deux niveaux scolaires : en 2007, des collégiens de 5e avaient les mêmes résultats que des écoliers de CM2 en 1987 ! (p. 80-81).
Des études éloquentes montrent une évidente corrélation entre cette baisse de niveau et la télévision. Par exemple, une équipe de chercheurs suivi de près l’arrivée de la télévision dans une ville de fond de vallée, qui en 1973 n’était toujours pas raccordée. Une batterie de tests fut menée au cours du temps, en même temps que dans deux autres villes témoins qui possédaient déjà la télévision (p. 93). Des écoliers de niveau CE1 furent testés dans le décodage de mots et de phrases tests représentatives d’un apprentissage de la lecture. Les enfants de la ville sans télé avant l’arrivée de celle-ci présentaient une large avance sur les autres. Différence toujours présente deux après l’arrivée de la télé (les enfants étaient alors en CM1). En revanche, deux ans après d’autres enfants de CE1 ne présentaient plus aucun avantage sur leurs camarades des deux autres villes témoins (p. 94). « Le temps passé par les enfants et adolescents américains à regarder la télévision est associé négativement avec leurs performances scolaires. »
Depuis 30 ans ces données ont été largement confirmées. Malgré les évidences et le consensus des scientifiques sur la question, la polémique fait rage. On objecta que les émissions éducatives n’étaient pas concernées, que c’est parce que les enfants étaient en échec scolaire qu’il regardaient la télévision, que les effets sont tellement faibles qu’ils peuvent être négligés.
Les émissions éducatives ont d’une part tendance à formater le niveau par le bas, toujours pour ratisser au plus large. De surcroît les enfants passent la majorité de leur temps devant des programmes récréatifs, n’allant regarder des programmes dits éducatifs que marginalement.
Quant au deuxième point, il a été montré que si les enfants réduisent leur consommation télévisuelle, les performances scolaires et cognitives des élèves reprennent de la hauteur. L’argument de causalité devient ainsi caduc. De plus, des recherches ont montré l’existence d’effets lointains : par exemple, « une forte consommation audiovisuelle en fin de maternelle prédit des difficultés en lectures à l’entrée en CM2. » ou bien que « l’amplitude de la consommation télévisuelle infantile (5-11 ans) était significativement associée à la probabilité d’obtention d’un titre universitaire à l’âge adulte. » (p. 97)
Quant à l’argument de la faiblesse, l’auteur y répond de la manière suivante : « peut-on dire qu’une influence est faible lorsque des enfants de 8 ans n’ayant pas de télévision dans leur chambre présentent par rapport à leurs congénères équipés des performances supérieures de 21 % en lecture, 26 % en compétence verbale et 34 % en mathématique ? Ce dernier chiffre signifie pour rester concret, que les moyennes sur 20 de deux enfants identiques en tous points s’établiront à 9 et 12 selon qu’une télévision sera ou non présente dans leur chambre. »
Le temps passé devant la télévision n’est plus consacré à la lecture ou à faire les devoirs. Les enseignants ne reçoivent-ils pas de plaintes de parents prétextant que leur progéniture n’a pas assez de temps pour faire les devoirs ?
La télé est toujours allumée dans 4 foyers sur 10, elle sert de bruit de fond. Les enfants soumis à cette omniprésence audiovisuelle ont 3 fois plus de chances de ne pas savoir lire à la sortie du cours préparatoire ! (p. 103)
Les enfants ne lisent plus. Ou beaucoup moins. Ce qui est dommage car « la lecture à l’âge adulte prend ses racines dans l’enfance. » (p. 106)
Par ailleurs la télévision véhicule des « valeurs complètement opposées à celles de l’école : promotion de la réussite spectaculaire sans efforts, promotion de l’exposition de l’intimité, fonctionnement dans l’instantané et la satisfaction immédiate. [...] Il ne faut que quelques instants au plus navrant crétin pour devenir une « star » et occuper la Une des magazines people. Un QI de blaireau suffit à comprendre, sans effort ni délai, 99,9 % des émissions du PAF [1]. »
Faible goût pour le savoir. La télévision détruit l’école à petit feu. Le goût de l’effort est altéré, travailler pour réussir est une notion qui devient obsolète. Certes la réussite par le petit écran est plus marginale et éphémère — et quelle réussite ! — que celle acquise par un savoir péniblement acquis au cours de la scolarité.
Un solide corpus expérimental montre que le petit écran accroît l’impulsivité comportementale et cognitive des enfants, tout en diminuant leur propension à la persévérance, leur appétence pour les tâches intellectuellement exigeantes et leur capacité de concentration (p. 109).
La télévisions disloque la pensée de l’enfant, qui délaisse de plus en plus d’autres activités intellectuellement structurantes comme la lecture, le jeu, les devoirs.
Depuis une dizaine d’années des études ont montré que les activités spontanées du jeune enfants était lourdement perturbées par la présence même d’une télévision allumée dans la pièce (changement de jeu plus fréquent, schèmes ludiques moins riches, plages de jeux raccourcies et moindre concentration pendant ces plages). Perturbations qui altèrent le QI à long terme (p. 113).
Depuis quelques années de nombreux programmes destinés aux tout-petits ont vu le jour, les vendeurs de cerveau ayant bien compris le résultat des études scientifiques qui montrent que des sujets de 2 ans et moins peuvent passer plus de 70 % du temps à fixer l’écran en présence de contenus ad hoc (p. 114), pour l’exploiter.
Depuis 20 ans, la proportion d’enfants de moins de 1 an exposés quotidiennement à la télévision a quasiment quadruplé pour atteindre aujourd’hui les 60 %. 40 % des nouveaux-nés de 3 moins regardent la télé ! La durée de consommation quotidienne avoisine alors 1 heure. [...] À 24 mois, la proportions de spectateurs s’élève à 90 % et le temps journalier de visionnage monte à 1h40. (p. 115)
Ces chiffres sont pour le moins effrayants ! Car comme nous l’explique Michel Desmurget, il faut savoir que la télévision n’enseigne rien, ne permet pas de câbler les neurones présents à la naissance mais inertes et ne sollicite aucune des compétences fondamentales que le cerveau en formation doit construire. L’encéphale ne s’organise pas en observant le réel, mais en agissant sur lui (p. 120).
Un « déficit vidéo » a effectivement été mis en évidence. Si l’enfant voit une action en vrai, il est capable ensuite d’agir, tandis que s’il voit la même action par l’intermédiaire d’un écran vidéo, il ne se passe rien, il ne tire aucun bénéfice des informations qui lui sont délivrées (p. 123). Une expérience étonnante est citée p. 124 impliquant des enfants de 2 ans. Un expérimentateur cache un objet dans une pièce voisine de celle où se trouve l’enfant, dans une des cachettes qui avaient été identifiées conjointement auparavant. Ensuite, l’expérimentateur soit revient en personne dans la pièce pour expliquer à l’enfant où il a caché l’objet, soit il explique à l’enfant où il se trouve via un écran vidéo. Dans le cas interface réelle, l’enfant retrouve ensuite l’objet plus de 3 fois sur 5. Dans le cas écran, l’enfant retrouve l’objet que dans 1 cas sur 5, ce qui est grosso modo le seuil du hasard.
Il en est de même de l’apprentissage du langage. Les programmes permettant soi-disant d’enrichir le vocabulaire de l’enfant ainsi que toute la panoplie de DVD éducatifs qui va avec sont au mieux inutile et ont au pire un effet délétère sur l’acquisition du vocabulaire, comme le montrent toutes les études académiques récentes (p. 125).
Au passage, même pour les adultes la télévision est très peu efficace pour apprendre les langues étrangères, malgré une tenace idée reçue en la matière. « Les spectateurs parviennent à apprendre quelques mots mais échouent lamentablement à acquérir la moindre compétence syntaxique. » (p. 128)
« Action castratrice de la télévision sur l’imaginaire enfantin trouve un large écho dans la littérature scientifique. » (p. 134)
« Moins de mots aux stades précoces du développement, cela signifie en bout de chaîne, pour l’enfant, moins de langage et moins d’intelligence. » (p. 131). Et ceci est vrai quand le poste est allumé, même si l’enfant ne le regarde pas directement.
« La télévision capture l’imagination mais ne l’affranchit pas. Un bon livre stimule et libère immédiatement l’esprit. » (p. 135)
Pour vous convaincre en image :
En conclusion, « la petite lucarne ne rend pas les enfants patemment débiles ou visiblement crétins, mais elle empêche assurément le déploiement optimal des fonctions cérébrales. Tous les champs sont touchés, de l’intelligence à l’imagination, en passant par le langage, la lecture, l’attention et la motricité. » (p. 136)
« Si on prend aujourd’hui, collectivement, des mesures pour diviser par deux la consommation audiovisuelle des écoliers du primaire (légèrement supérieure à 2h par jour), ce n’est plus 65 % (niveau actuel) mais 74 % d’une classe d’âge qui obtiendra le bac dans 10 ans. Une hausse miraculeuse qui interviendra « naturellement », sans qu’il soit nécessaire de bidouiller les épreuves, de soudoyer les jurys d’admission, de recruter des milliers d’enseignants ou de dépenser des sommes pharaoniques chez Acadomia ! » (p. 137)
Jusque là, j’aurais pu me limiter à intituler cet article « Regarder la télé rend crétin, » mais c’était sans compter les risques sur la santé du petit écran. Or la télé tue parce qu’elle « accroit considérablement la prévalence de l’obésité, du tabagisme, de l’alcoolisme, des troubles du sommeil, des actes suicidaires, des conduites sexuelles à risques et des désordres du comportement alimentaire (boulimie/anorexie). » (p. 141) Regarder la télévision « plus de 4 heures par jour multiplie presque par 2 ses chances de mourir d’une maladie cardio-vasculaire, en comparaison d’un congénère dont l’exposition reste inférieure à 2 heures quotidiennes ! »
Qui regarde la télé bouge moins (moins de temps consacré au sport, par exemple, p. 148), mange plus (manger en regardant la télé retarde le sentiment de satiété (p. 148) et de manière beaucoup moins équilibrée (p. 150). La publicité a une large part de responsabilité, mais elle n’est pas seule. Les films populaires sont également d’incidieuses incitations à consommer les marques qui sont montrées (la « magie des placements de produits ») (p. 155).
D’où l’épidémie d’obésité constatée aujourd’hui...
La télé incite à fumer... Et « plus les enfants sont jeunes quand ils fument pour la première fois, plus ils risquent de fumer régulièrement par la suite et moins ils ont de chances d’arrêter. » (p. 163) « Plus un adolescent voit d’acteurs fumer à l’écran et plus il a de chances de devenir un client stable de nos amis cigarettiers. » (p. 164) Pour ce qui est de la télévision, une étude montre que « 17 % des fumeurs recensés à 26 ans l’étaient devenus par excès de télévision entre 5 et 15 ans. Le seuil d’excès fut alors arbitrairement fixé à 120 minutes par jour. » (p. 171)
L’alcool... Boire plus et plus tôt. Bien qu’absent de la publicité, l’alcool est omniprésent à la télévision, à travers « les programmes de prime time, les clips musicaux et les productions cinématographiques. [...] Plus un jeune spectateur voit d’acteurs jouer de la bouteille et plus il a de chances de boire précocement, en larges quantités. » (p. 179)
La télé accroit le déclin cognitif des seniors : la probabilité de contracter la maladie d’Alzheimer s’accroit de 30 % pour chaque heure de télévision consommée entre 40 et 60 ans (p. 25). Maladie qui a d’autant moins de chance de se déclarer que nos fonctions cognitives sont activement sollicitées.
La télé diminue l’âge du premier rapport sexuel, et colporte de dangereux stéréotypes sur la sexualité. Ce qui entraîne de graves conséquences sanitaires : grossesses précoces, carence contraceptives, relations multiples, contaminations infectieuses (p. 191). Elle perturbe également nombre de jalons de notre sexualité, dont l’estime de soi et l’image du corps (p. 192)
La télé altère le sommeil : plus un individu la regarde, moins il dort, et moins il a un sommeil de qualité (p. 197-199). Or le manque chronique de sommeil induit sur notre organisme des effets dévastateurs (obésité, diabète, hypertension, dépression, perturbations du développement cérébral, émergence de comportements suicidaires, affaissement des défenses immunitaires, augmentation de certains cancers, etc (p. 195).
Michael Moore nous l’avait déjà démontré à travers son superbe documentaire « Bowling for Columbine, » la télé est clairement vecteur de peurs et induit en retour encore plus de violences.
« Les évidences sont maintenant claires et convaincantes : la violence dans les médias est l’un des facteurs causaux des agressions et de la violence réelle. » (p. 206)
« L’augmentation des programmes à la télévision susceptibles de choquer les enfants est substantielle et alarmante [...] Il est important que les parents arrêtent de croire que leurs enfants sont en sécurité devant la télévision. » (p. 214) Et ce même si la chose est connue depuis des décennies.
Il faut noter là, que « plusieurs recherches récentes ont montré que les contenus agressifs et brutaux étaient, à travers le stress qu’ils imposent au cerveau, une véritable bénédiction pour les annonceurs. » (p. 215)
De surcroît le visionnage de scènes violentes induit un comportement violent. C’est en particulier vrai chez les enfants (p. 219). Et si les comportements violents diminuent lorsque la consommation audiovisuelle baisse (p. 221), en revanche le pouvoir de celle-ci s’étend largement au-delà de la période de visionnage (p. 222) (« chaque heure de télévision consommée à la maternelle augmente de près de 10 % la probabilité de voir l’enfant se comporter de manière oppressive avec ses pairs à l’école primaire », p. 223) Ce genre de situation peut même se propager entre l’enfance et l’âge adulte !
La télé cultive la peur d’être agressé. Celle-ci « augmente effectivement en proportion du temps passé à regarder les journaux d’information locales. Ce sentiment est parfaitement irrationnel, c’est-à-dire indépendant du niveau effectif de délinquance locale » (p. 231).
Je vous invite à lire le livre de Michel Desmurget, éloquent dans sa démonstration, terrifiant par ses conclusions.
Suite à cette lecture, j’ai l’impression d’avoir un certain nombre de réponses quant à diverses questions qui me turlupinent. Désaffection des jeunes pour les études scientifiques, chose que je tentais d’expliquer naïvement par l’intrusion d’internet. Mais la télé semble être une explication plus naturelle. Même chose pour ce sentiment de voir à l’université des étudiants moins persévérants, moins passionnés par leurs études que je n’ai pu l’être. La télé, coupable ?
Toujours est-il que cette épée de Damoclès qui pèse au-dessus de nos têtes, il ne tient qu’à nous de nous en débarrasser : la chose est infiniment plus simple que de vouloir s’affranchir du réchauffement climatique : il suffit de simplement balancer la télé à la benne... Un geste simple, en somme. Économique. Écologique (enfin, pour ça vaut mieux éviter d’en acheter une !) Et source du bonheur retrouvé au sein du noyau familial. Assurément.
Nous sommes dans une époque qui bénit le principe de précaution dans notre société : peur du nucléaire, peur des OGM, peur des ondes électromagnétiques, etc. Et bien moi, j’ai peur de ce que la télé est en train de nous faire à nous autres humains (enfin, vous faire). Alors dans le doute, si j’ai un peu de mal à me débarrasser du nucléaire parce qu’il me sert à m’éclairer, en revanche, la télé ne me sert à rien. Ne sert à rien. Que du négatif dans cette boîte maléfique. Donc pourquoi attendre ? Pour voir, si... ? Que le niveau baisse encore ? Que les cerveaux de nos enfants ressemblent à des éponges déconnectées ? Que l’on ressemble aux humains déshumanisés de Wall-e ?
Quelques éléments de réponse sur les effets d’internet et des nouvelles technologies (ajout du 27 février 2012), par Michel Desmurget :
Pauvre Poucette, avec le lien vers le texte de Michel Serres auquel il est fait référence : Petite Poucette.
Liens :
- Michel Desmurget sur France Inter dans la Tête au Carré du 12 mai 2011 (ajouté le 3 février 2012)
- Télé : attention, danger public 2011, Le Monde, samedi 8 octobre (ajouté le 25 avril 2012)
[1] En France, on peut remporter des voyages, des heures de conduite ou des places pour aller voir un match de foot. Aux États-Unis, c’est plus direct. Dans certains collèges, un adolescent accommodant peut espérer gagner $50 par semaine. Dans le primaire, une dictée sans faute peut valoir jusqu’à $25. En Angleterre, c’est jusqu’à 30 £ par semaine de présence. (p. 108) Le fait est que ado, grâce à la télé j’avais remporté un stage d’astronomie d’une semaine à l’observatoire d’Aniane où je m’étais régalé !
Guillaume Blanc
Articles de cet auteur
Mots-clés
forum
-
Regarder la télé tue10 février 2014, par tanguy
Les effets avérés de la TV, jeux vidéo et autres écrans par les neurosciences Quelques éléments :
- Un spectateur en France regarde plus de 3h la TV par jour soit 16 années de sa vie.
- Un adolescent consomme entre 7 et 11h de média par jour.
- Un jeune de 11 ans a déjà vu en moyenne 8 000 meurtres à la télévision.
Les consommation des petits ou grands écrans agit sur :
I.La santé
- Augmente la consommation de tabac et d’alcool, et la font débuter plus tôt
- Augmente le risque de décès (+10% de risque en plus pour chaque heure/j ; chaque h fait perdre 22mn)
- Diminue la pratique sportive (X2 les risques infactus pour 1h/j au primaire en diminuant le diamètre des artères)
- Augmente l’obésité par la consommation d’aliments gras et sucrés (chez les ados, +55 % de risques de surpoids pour 2h/j et 30% de nourriture ingurgité en plus devant l’écran.)
- diminue le sommeil et donc la croissance
II.Les comportements sociaux
- Contribue à l’isolement social
- Nous fait consommer des produits dont nous n’avons pas forcément besoin
- Augmente la violence et le seuil de tolérance à la violence avec la même lien que celui entre la tabagisme et le cancer du poumon (+5 à 15%)
- Favorise l’anorexie, la boulimie, la dépression et la mésestime de soi
- Augmente le sentiment de peur et d’insécurité « syndrome du grand méchant monde »
- Pousse au sexe de plus en plus jeune et génère des avortements juvéniles (5 à 7 conotations sexuelles par heure, les rapports sexuels se font sans effets négatifs)
III. Les facultés intellectuelles
- Fait baisser le niveau universitaire (43 % de risques de quitter l’école sans diplôme pour chaque heure de télévision consommée quotidiennement durant les années d’école primaire)
- Accélère le déclin cognitif des séniors et favorise l’Alzheimer (gain de 30 %, pour chaque heure de télévision consommée entre 40 et 60 ans)
- Constitue une drogue, chez les enfants et les adultes, notamment en accaparent l’attention captive par le changement perpétuel
- Fait apparaître des troubles du langage chez l’enfant (2h/j à 2 ans augmente par 6 les risques)
- Pousse à la simplification et au manichéisme
- Fait baisser le niveau scolaire général (baisse de 42 % des résultats en math pour 1h/j)
- Fait baisser le niveau de compétence langagière (chaque heure quotidienne de contenus « éducatifs » entre 8 et 16 mois se traduit par un appauvrissement du lexique de l’ordre de 10 %) (Baisse de 40% de mots en moins car pas adapté à la transmission du langage)
- Fait baisser le temps de lecture (baisse 50 % en un quart de siècle)
- Provoque des troubles attentionnels (avant 3 ans augmentait de près de 75 % la probabilité d’occurrence de troubles attentionnels à 8 ans, chaque heure passée devant le poste entre 5 et 11 ans augmentait de près de 50 % la probabilité d’apparition de troubles de l’attention à 13 ans. Avec effet cumulatif.)
Mécanisme : Les images violentes ou d’horreurs réduisent l’activité du cortex frontal, impliqué dans la répression des comportements anti social, région aussi associée à la mémoire et à l’apprentissage (étude transnationale de l’UNESCO.) Les jeux électroniques ne stimulent pas le développement du cerveau parce qu’ils ne requièrent que la répétition de gestes simples. (professeur Ryuta Kawashima, de l’Université de Tohoku)
-
Regarder la télé tue20 mars 2014, par PointdevueSceptique
Bonjour,
Je cite des éléments du message de Tanguy :
Un spectateur en France regarde plus de 3h la TV par jour soit 16 années de sa vie.
Auriez-vous son prénom et son nom ?Un adolescent consomme entre 7 et 11h de média par jour
Dans quelle ville réside cet adolescent, je vous prie ?Un jeune de 11 ans a déjà vu en moyenne 8 000 meurtres à la télévision.
S’agit-il d’un jeune que vous connaissez personnellement ?Mes questions naïves ont pour but de signaler que la formulation de vos assertions est ambigüe. Il manque probablement « en moyenne » aux phrases que j’ai citées.
De plus, la phrase « Les effets avérés de la TV, jeux vidéo et autres écrans par les neurosciences » est elle aussi ambigüe. Qu’est-ce qui est désigné par « autres écrans » ou par « neurosciences » ?
Enfin, à défaut de références, ce texte relève de l’opinion et non du langage scientifique, ce qui pourrait être dommageable à l’intérêt du commentaire si les assertions portent sur des éléments factuels.
Afin de remédier à ces imprécisions, vous serait-il possible, je vous prie, de citer a minima les sources des assertions présentées ?
Cordialement.
-
Regarder la télé tue25 mai 2012, par Anne
Le grand avantage de la télé, une des principales raisons peut-être pourquoi elle est tellement présente dans nos appartements, c’est qu’elle éloigne les bruits du voisinage, le noie dans sa présence. Si le soir je n’allume pas ma télé j’entends le boum-boum des rythmiques répétitives et insupportables des musiques à batterie numérique des voisins, les engueulades et les galopades des gamins des autres voisins, les bourdonnements fort des télés des mémés à moitié-sourdes, les bruits de vaisselle, les râclements de chaises... alors, j’allume ma propre machine à bruits et je m’absorbe dans les infos ou dans un film pour oublier que je vis dans une cage à poule sonore où j’entends vivre (et même pisser !) des gens dont je ne sais rien, qui ne me sont rien, qui me supporte comme je les supporte. Autrement dit la télé s’harmonise parfaitement avec une vie d’aliéné dans un univers aliénant.
-
Regarder la télé tue26 avril 2012, par Guga
Bien le bonjour à tous (ceux qui reviennent pour voir les commentaires, l’auteur de l’article et les créateurs des futurs commentaires),
Je viens de lire l’article dans son intégralité, ainsi que les commentaires.
Déjà, c’est un ami qui m’a envoyé ce lien. Ayant dans la trentaine et ayant été habitué aux jeux vidéos au profit de la lecture (même si les jeux en questions sont du RPG : on vit une histoire et on lit beaucoup, mais pas de la même façon), j’ai eu un peu de mal au début, mais avec un peu de motivation j’ai fait toute la page sans sauter un mot :) .
Je pense personnellement que l’article est bien, même très bien. Nous ne pouvons pas avoir le même point de vue que l’écrivain et que l’auteur. L’auteur nous véhicule un message mais surtout une expérience. A nous ensuite de nous projeter sans cette expérience et en tirer une conclusion personnelle.
La mienne, c’est que la télé a du bon et du mauvais. Le bon, c’est qu’on peut se tenir à jour des actualités, tomber sur une série de notre enfance, série marrante, de la science fiction ou des très bons documentaires qui nous font sortir de chez nous en gardant le confort du canapé.
Le mauvais ? C’est qu’on vit dans un univers capitaliste, avec tous les problèmes qui vont avec. La télé réalité fait vendre, donc sur le créneau de 17h-23h il y a peut-être 8 chaines de la TNT qui diffusent à leur sauce. La seule façon d’y échapper ce sont les autres chaines, qui proposent la rediffusion de la rediffusion (et pour avoir du nouveau il faut resté réveillé jusqu’à 5h du matin, autant dire que...).... Il nous reste les journaux permanents et là les informations sont à prendre avec des pincettes car il y a un écart parfois monumental entre ce que disent les journalistes télé, internet et format papier (je vous dit même pas l’écart si on regarde point de vue international).
La différence entre télé et pas télé je la connais très bien. Dans le cadre de mon travail, je reste une partie de la matinée et une partie de la fin de l’près-midi sur l’ordinateur. L’occasion d’allumer la télé et voir s’il y a quelque chose d’intéressant. Bon, la plupart du temps elle reste éteint (^^) mais quand elle est allumée, c’est souvent pour les journaux télévisés. Je connais quelques personnes de mon entourage qui n’ont pas de télé. Souvent quand je les vois je leur parle de ce que j’ai vu ou entendu.. et souvent la réponse c’est « ça m’étonnerait » ou « je crois pas ».
Ne pas avoir de télé aujourd’hui et ne pas compenser le manque information à coté, c’est dommage car on se coupe de la réalité. Avoir une télé et regarder des bêtises l’est également. Avoir une télé et garder nos principes de base en se respectant soi-même c’est mieux. Avoir une télé, garder ses propres principes, se respecter et ne pas penser aux autres, c’est pas génial....
Bref, on ajoute tellement de variables, du fait qu’on soit tous différents, que trouver un idéal comment est impossible ! Le mieux, c’est de tester des méthodes différentes et s’adapter à celle qui nous correspond le mieux !
Dernière phrase pour la route. Lisez bien le dernier commentaire et surtout le dernier paragraphe. N’oubliez pas qu’on passe les 3/4 de notre vie ENTRE 4 MURS ! Bougez, vivez et ne restez pas emprisonnés (c’est pas facile je sais :D ).
-
Regarder la télé tue27 mars 2012, par Tom
Evidemment, c’est convaincant, mais on ne peut pas etre aussi categorique, et je me pose en avocat du diable en disant que la tele a beaucoup plus de bon que ce qu’on en dit. Bien sur elle doit etre regarde avec parsimonie, par choix, avec recul. Comme disais Mr Chabrol : « la tele c’est toujours interessant, tout depends de la distance a laquelle on la regarde ». Au premier et au second degré, je trouve cette phrase tres reveleatrice de l’utilisation que l’on peut avoir de ce media. Comme tout, des qu’on fait les choses avec conscience, on y gagne plus qu’on y perds, et evidemment, avec les enfants, des lors qu’on filtre, qu’on explique, je pense que cela leur apporte un benefice. Un autre chose, que ce dessin ne dis pas ce sont les facteurs sociologiques et culturels qui font que les enfants regarde + ou - 60 min de tele par jour, .. sachant que les parents laissant leurs enfants regarder + de 60 minutes de tele doivent etre plutot laxiste et dans le bas du panier, donc des enfants moins bien armes intellectuellement que ceux dont on restreints l’utilisation ...
-
Regarder la télé tue22 mars 2012, par Marc
très intéressant et impressionnant votre article. Pour le compléter je vous invite à lire l’ouvrage du sociologue Jean Louis MISSIKA sur la fin de la télévision où il reprend certains de vos points et d’autres, en particulier par rapport à Internet. Simple et bien vu. A+
-
Regarder la télé tue25 février 2012, par Marine
Etudiante en sociologie, j’ai eu l’occasion d’avoir des cours de statistiques dans lesquels on nous a bien appris à nous méfier des chiffres. Je ne prendrai pas parti sur le livre parce que je ne l’ai pas lu, mais il me semble que balancer des quantités astronomiques de chiffres et de résultats d’études dans un article pour accabler la télé de tous les maux relève plus de la persuasion que de l’analyse réelle.
Toutes les expériences scientifiques ne sont pas menées avec la même rigueur. Sur combien de sujets ? Tous les facteurs ont-ils été contrôlés ? De nombreuses autres variables peuvent fausser les résultats d’une étude. Par exemple, j’ai vu dans un cours qu’un certain nombre d’études avaient montré, il y a quelques années, une relation positive entre la pratique sportive et le tabac. Il semblait que plus on faisait de sport, plus on avait de chance d’être fumeur. Cette relation paradoxale a été obtenue à une époque où il y avait à la fois beaucoup plus de fumeurs et beaucoup plus de pratiquants sportifs parmi les hommes que parmi les femmes (les femmes fumaient moins et pratiquaient moins de sport). Lorsqu’on décomposait les résultats en fonction du sexe (on faisait donc intervenir une troisième variable), la relation entre pratique sportive et tabac s’inversait.
De plus, il ne faut pas confondre corrélation et causalité. Est ce les enfants qui ont tendance à être violent qui regardent plus les émissions violentes ? Ou est que les émissions violentes augmentent la tendance à être violent étant enfant ? Les chiffres évoluent ensemble, mais une étude sociologique plus approfondie pourrait permettre d’expliquer dans quel sens va la relation.
A méditer donc, je ne suis pas pour un gobage rapide des informations qu’on me livre comme ca.
-
Regarder la télé tue25 février 2012, par Guillaume Blanc
Et bien c’est une saine attitude. Maintenant, au risque de me répéter, cet article n’est que le résumé d’un livre qui est lui-même une étude bibliographique exhaustive sur le sujet. Je vous suggère donc de lire le livre et d’aller voir plus loin les multiples références citées.
-
Regarder la télé tue3 avril 2012, par Ben
tout à fait d’accord avec la demoiselle étudiante en socio. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que l’on puisse se targuer d’une étude biblio « exhaustive »... Toute personne faisant un peu de recherche (en particulier dans les sciences sociales) sait très bien que c’est tout bonnement impossible. Il me paraît dangereux de se cacher derrière des données quantitatives pseudo-objectives. A titre d’exemple, on a longtemps cru dans les années 60 que les quartiers de grands ensembles dans les banlieues étaient un miroir de la société française (en termes d’équilibre entre les Catégories socio-pro). Dés lors, on n’a pas compris qu’elles s’embrasent au début des 1980’s. Tout simplement car on n’avait pas finement observé les différences sociales au sein même de chaque quartier. Derrière la moyenne, se cachaient des disparités fortes avec des déséquilibres importants (relire l’article de Chamborédon et Lemaire en 1970). Tout ça pour dire que les conclusions hâtives à partir de données apparemment cohérentes sont bien évidemment à remettre en question. Sur le fond, la TV n’est qu’un media (dans le sens etymologique du terme) chacun fait ce qu’il est veut. Ce ne sont pas les enfants ou la télé les fautifs, mais bien le profil social des parents (ou d’autres facteurs plus complexes). je suis certain qu’il existe une quantité de gamins très intelligents, ouverts et curieux... et qui regardent la télé. Ce n’est pas en jouant sur des caricatures (qui flattent l’égo des sans télé... et je n’ai pas de télé ;)) de toutes parts que notre société gagnera en réflexion...
-
Regarder la télé tue21 juin 2015, par françoise
votre post m’a énervée Martine et notamment « Je ne prendrai pas parti sur le livre parce que je ne l’ai pas lu » De fait, la suite de votre message est abscon et superflu... le « mais il me semble » me fait mourir de rire.. Comment savez vous que « balancer des quantités astronomiques de chiffres et de résultats d’études dans un article pour accabler la télé de tous les maux » PUISQUE VOUS N AVEZ PAS LU LE LIVRE ? Et si vous ne prenez pas partie en écrivant « relève plus de la persuasion que de l’analyse réelle » vous faites quoi alors ? Bravo Martine quel sens de l’humour !
-
-
Regarder la télé tue13 février 2012, par jeremie
Bonsoir, cela fait quelques semaines que j’ai parcouru cet article qui aura comme principale conséquence de me faire lire ce livre (n’ayant ni enfant ni lu ce livre je ne m’exprimerai pas là dessus). Certes, tout le monde sait dire que « la télé c’est nul, lire des livres c’est mieux » (un peu comme le paradoxal « arte c’est plus intéressant que tf1...mais la plupart des gens regardent... ») mais beaucoup de gens continuent à la regarder. Au final on entend très souvent le fameux « ça me vide la tête », ou encore le « c’est nul mais j’aime bien regarder », je m’interroge alors sur cette pratique... d’où vient elle exactement ? A la télévision mais aussi dans la presse ou ailleurs, on se laisse souvent aller au facile, à l’inutile, au « distrayant ». Mais à quel moment la distraction et/ou le divertissement (tout relatif) l’emportent sur l’estime, sur l’intérêt ?
Je suis clairement à la recherche de toute information sur le sujet, s’il est assez clair.
-
Regarder la télé tue13 février 2012, par Emma
Bonjour, je viens de lire votre article et tout comme certaines autres personnes ayant laissé un message, je ne suis pas de votre avis sur ce sujet.
Etant moi-même une scientifique (de la nouvelle génération, car actuellement en doctorat), je pense que vous manquez cruellement de recul sur le sujet, notamment car vous avez trouvé un ouvrage qui va dans votre sens.
Mes propos sont à relativiser puisque je n’ai moi-même pas lu le livre en question, simplement votre article, mais sachez que ce n’est pas parce que certaines informations viennent d’articles scientifiques qu’il faut en boire les paroles.
Les expériences ne sont pas toujours menées avec rigueur et les conclusions sont souvent (eh oui), vite déduites. Par exemple, le fait que la télé rende obèse est une totale aberration. Ce n’est pas la télé qui rend obèse, c’est l’inactivité dans un lieu où la nourriture « prête à manger » est facile d’accès. Vous pourriez montrer la même chose avec des personnes qui passent leur temps à lire ou à jouer à la gameboy ou à des jeux d’énigmes,...
De plus, on ne peut pas faire une généralité sur la télé, il y a des choses passionnantes et pertinentes (comme par exemple les expériences menées sur france 5 en prime time pour expliquer certains phénomènes scientifiques), comme des choses qu’on ne devrait jamais regarder tellement elles abrutissent. En d’autres termes (et bien que je puisse donner d’autres exemples, je m’arrêterais là), dire que la télé « c’est mal », est d’une totale inexactitude.
Avant d’avoir valider les faits de ce livre, avez-vous été lire (au moins) certains des articles mentionnés pour essayer de voir si les conditions de mise en place de l’expérience n’étaient pas un facteur de relativisation des résultats obtenus (notamment le nombre d’enfants sur lequel l’expérience à été mené : en dessous de 60 enfants pour chaque condition d’analyse, l’expérience n’est pas valable).
Voilà, n’hésitez pas à me répondre si besoin. cordialement
-
Regarder la télé tue23 juin 2012, par steph
Bonjour, Je suis assez d’accord avec vous, sur le fait que les conclusions des expériences sont souvent vite déduites. Mais je trouve dommage que vous aussi vous concluiez aussi vite sur l’article que vous venez de lire. Je lis tous les commentaires, et je m’aperçois que la plus-part les personnes remettent en question la bibliographie de l’auteur du livre alors que tous précisent à chaque fois qu’ils ne l’ont pas lu, ni vérifier les articles et le bien-fondé de ces articles. De plus, Guillaume Blanc précise bien en début d’article « je vais tenter de résumer sous forme de citations factuelles » ce qui implique bien qu’il a mis en priorité les extrait du livre qui le touchait lui. La télé est une « boîte maléfique » c’est sa propre conclusion du livre et de son vécu, il n’a pas mentionné le livre. D’autre parts je trouve dommage que bous aussi vous n’ayez pas réussi à lire l’article sans vous libérer de vos convictions personnel, car vous auriez certainement remarquer que l’article précise que le temps passé devant la télé n’est plus passé à bougé ou avoir une autre activité, et que c’est bien ce manque d’activité, qui entraine une épidémie d’obésité (on parle bien de corrélation et pas de cause).
Pour ma part tout comme l’auteur de cet article, je me suis moi aussi séparer de ma télé, à la différence de lui je ne suis pas une anti télé, je ne suis pas contre qu’elle re-rentre un jour dans mon foyer, mais ce sera une seule et unique télé pour la maison et pas dans le lieu de vie. En revanche je peux quand même dire que l’absence de télé est une aide pour la vie familiale, l’ouverture à la discussion, et la détection des problèmes à la racine au sein du foyer. Les soirées entre amis sont aussi plus sympas, et merveille on retrouve du temps pour reprendre des études et faire du sport. Je pense qu’aujourd’hui il ne sert plus à rien de lutter contre la télé, mais il serait bien d’en avoir une utilisation maîtrisée.
-
-
Regarder la télé tue10 février 2012, par Alexandre
Un truc que j’ai trouvé il y a des années de ça c’est d’immédiatement faire MUTE dès qu’une pub embarque et de ne pas y porter attention, jusqu’à ce que le programme principale recommence. Ça l’a pris du temps habitué mes parents mais j’y suis parvenu avec le temps et bon dieu que ça fait toute une différence de ne plus se faire casser les oreilles par les pub inutile, stressante et au volume 1.5 à 2x plus fort que l’émission ! Je ne suis vraiment pu capable d’écouter la télé sans possibilité de baisser extrêmement le son ou de faire mute durant les annonces.
-
Regarder la télé tue2 février 2012, par Mme Claude BOLAND (Belgique)
bonjour, déjà « convaincue » de tout ce que vous avez écrit... car je n’ai plus la télé depuis... 15..20 ans ?? et en effet j’étais « au courant » de ce qui se passait autour de moi et dans le monde. Je ne m’endors jamais sans avoir lu quelques lignes... Je vis seule depuis 25 ans (mes 3 enfants sont partis depuis 14 ans maintenant). Je viens cependant de réinstallé un petit écran avec une antenne TNT sans abonnement... mais dommage je ne peux capter ARTE !! j’ai accès aux 3 Bruxelles... mais je suis déçue car je m’aperçois que à part l’un ou l’autre documentaire, il y a surtout des « policiers » quelle horreur !! et puis les PUB qui coupent les films ... donc j’ai arrêté de regarder les films, car « ma liberté » c’est de regarder ce que je veux quand je veux ... et « poireauter » devant des débilités c’est consternant !! Je suis donc une « martienne » ;-) Je vais lire ce livre... et essayer d’insuffler à ma fille de 31 ans et maman ... mes théories (mais elle les connaît déjà) :-/
-
Regarder la télé tue2 février 2012, par Jonathan Prévost
Je suis tout à fait d’accord avec la plupart des arguments. Toutefois, ...
... Fred et Jammy, avec « C’est pas sorcier », de même que « Les Découvreurs » et « Tout s’explique » m’ont fait découvrir les sciences, l’envie d’apprendre et de comprendre.
... « il était une fois la vie » était mon cours d’anatomie,
... Julien Lepers, a formé la base ma culture générale avec « Question pour un champion »,
... Patrice Laffont, Marie-Ange Nardi et Thierry Beccaro ont diversifié mon vocabulaire avec « Pyramide » et amélioré mon orthographe avec « Motus »,
... j’ai découvert seul le cinéma d’auteur et le cinéma étranger sur « Arte »,
... la majorité de mes connaissances en histoire provienne d’un dessin animé appelé « les explorateurs » et de l’émission « le dessous des cartes » (arte),
... « Ça se discute », « Karambolage » et « Tracks » m’ont ouvert les yeux sur des faits de société,
... la « rtbf » et « RTL-TVI » m’ont enseigné la politique et ont entrainé mon esprit critique,
... « au nom de dieu » m’a permis d’explorer la philosophie et l’étude des religions,
La télévision n’est pas pire que la presse écrite. Tout comme il existe une presse people, la télé-poubelle est bien présente. Toutefois, la télévision n’a rien à envier aux auteurs littéraires classiques. Il existe des émissions de qualité à condition d’être ouvert d’esprit.
Même si pour la classe moyenne supérieure, la télévision médiatise aujourd’hui la connerie, elle n’en reste pas moins, pour le milieu ouvrier, un tuteur de culture très bon-marché.
-
Regarder la télé tue13 février 2012, par Delphine
Merci merci pour votre commentaire, Il est évident que passer une heure (voire trois comme le sous entend le dessin !!) devant la télé par jour en moyenne est très moyen... La balancer loin pour ne plus JAMAIS la regarder cependant m’attristerais aussi... J’aime bien regarder la télé, pas forcément qu’arte, france télévision, j’aime beaucoup aussi... Bref, tout est peut être, comme toujours question de modération ? P.S. Mes parents nous ont toujours laissé la possibilité de regarder la TV à volonté quand nous étions petits, sauf le soir. Nous étions dans une ferme, alors la télé, c’était clairement quand on ne pouvait vraiment rien faire d’autre, c’était le moins drôle de nos jeux possibles... N’empêche, on l’a regardée quand même... Mes parents étaient ouvrier et agricultrice, mon frère a eu un DESS de Sciences Eco, j’ai eu un doctorat en informatique. Donc pitié, juste un peu de modération et pas de jugements à l’emporte pièce, même si, clairement, laisser des enfants sans surveillance devant la télé en moyenne une heure par jour, c’est de la folie...
-
-
Regarder la télé tue1er février 2012, par Jack
Je me doutais que le petit écran (devenu grand et envahissant) n’était pas très bon, mais la je suis sur le c.. pardonnez-moi ! Suite a diverses situations et déménagement, et ce depuis plus de 4 mois, je ne regarde presque plus la tv, plus d’infos, et je trouve que cela me fait le plus grand bien. Je suis beaucoup moins stressé, cela n’empêche pas la terre de tourner et je ne me sens pas dévalorisé ! Bien au contraire, je vis mieux, je lis plus, je marche d’avantage...le pied quoi ! Je vois mes petits enfants, et malheureusement je constate et confirme l’article ci-dessus. Mon travail est de le faire comprendre et admettre a mon fils. Il m’est très difficile d’aider les petits dans leurs devoirs car leur attention, concentration, est plus que faible. N’oublions que nous sommes tous manipulés par les médias qui nous « offrent »ce qu’ils veulent bien que l’on sache, car tout est contrôlé ! La presse écrite est en avance et informe d’avantage et mieux. Même l’éducation est dirigée pour faire en sorte qu’il n’y ait pas trop d’élite ou simplement de gens intelligents. Dans un autre domaine, la nourriture est contrôlée, la médecine, les soins etc etc. Alors pour vivre mieux et luter efficacement, si vous ne « balancez » pas vos tv, diminuez FORTEMENT les heures passées devant. Essayez un mois, vous verrez, c’est presque magique, vous vous sentirez beaucoup, beaucoup mieux. Bonne santé a toutes et a tous. PS : désole pour certaines ponctuations, clavier qwerty, merci.
-
Regarder la télé tue31 janvier 2012, par Lolo des Landes
Merci pour cet article qui place cet excellent livre-pamphlet sous la lumière médiatique (celle du Web en tous cas). Etant professeur en collège depuis la deuxième moitié des années 90, je constate un abrutissement progressif des enfants ou adolescents à qui il devient de plus en plus ardu d’apprendre quoi que ce soit. Cela faisait longtemps que je désignais la télévision comme cause principale de la dégradation des possibilités d’apprentissage des enfants, cela me conforte de constater que je ne suis pas le seul dans ce cas. Tout comme l’auteur de cet article, j’ai viré cet engin avec perte et fracas hors de mes murs il y a quelques années, ainsi mes enfants ne subiront pas sa pollution visuelle, sonore et cognitive. Je me méfie aussi du Web, dont les effets délétères et ses multiples ramifications (jeux en ligne, chat...) vaudraient bien une étude du même acabit.
En attendant, FICHEZ DONC VOS TELES par la fenêtre !!!
(et si Patrick Le Lay passe en-dessous de chez vous au même moment, bien fait !)
-
Regarder la télé tue30 janvier 2012, par L’abruti du PAF
Je ne peux qu’approuver ce pamphlet envers cet instrument du diable qui sème le malheur dans ma famille depuis toujours...Mais j’ai noté des oublis : la télé est aussi responsable de l’extinction des dinosaures, de la chute de l’empire romain, et plus récemment, du réchauffement climatique.
Voilà, maintenant le tableau est vraiment complet.
-
Regarder la télé tue30 janvier 2012, par Daphné
moi, ça fait 4 ans que je n’ai plus de télé. même si j’avais des craintes au départ, je vis très bien sans ! mes enfants ont râlé au début mais, finalement, ils ne voient pas le temps passer... vivent Playmobil et Lego !! http://www.daphne-maerten.fr/
-
Regarder la télé tue26 janvier 2012, par Romain
Ha là là, la lecture et la compréhension des statistiques n’est décidément pas donné à tout le monde. Il n’est pas question ici de dire que la télé REND abrutis, obèse, violent, dépressif etc mais de dire que regarder la télé à forte dose dès le plus jeune âge AUGMENTE LES CHANCES de devenir débile, agressif, stressé etc
Les scientifiques ne prennent pas parti (et ne s’engage pas assez malheureusement), ils se contentent de pointer du doigt, de lever le voile sur les vérités qui ont débouchées de leurs études.
Alors non jouer à « Call of Duty » ou regarder « Spartacus » ne vous ferra pas devenir un être agressif dénué de toute sensibilité mais disons que la probabilité de tomber sur un gamin qui tape ses copains à l’école sachant qu’il joue à ce genre de jeux ou regarde ce genre de programmes très violents sera plus forte que si on pioche dans un panel de gamins qui bouquinent et jouent aux jeux de sociétés ...
à bon entendeur ;)
-
Regarder la télé tue1er février 2012, par pline
effectivement la compréhension des statistiques... Nous savons depuis longtemps que corrélation et causalité ne sont pas synonymes et pourtant... Les scientifiques ne prennent pas partie... vraiment. L’observateur ne serait donc pas en relation avec l’objet. Personne n’est à l’abri d’une publication qui suit tous les critères de la télévision... titre racoleur, sujet vendeur, une pléthore d’invitation télévisuelle, radio, et autres. J’apprends qu’être intelligent c’est lire des livres (peu importe le contenu), se promener dans la forêt, jouer au légo . Mais que produisent donc ces êtres intelligents, quelles sont les réflexions et quelles sont donc les réalisations de ces êtres intelligents. Qu’en était il du niveau intellectuel global avant la télévision... et la violence était elle moins présente avant la télévision. La télévision aurait elle inventée la guerre ou les agressions, les vols, la torture, la solution finale. la passivité devant un tribun ou un livre ventant les mérites de l’extermination serait à ce point différent de la passivité devant la télévision. Donc nous serions en totale régression ? ..Mais, par rapport à quel moment idyllique au juste ?
-
-
Regarder la télé tue25 janvier 2012, par ice
Ne pas confondre le support et le contenu. Ce qui est nocif c’est surtout le manque de contenu des émissions. Ne punissez pas le messager. Après tout ce n’est jamais qu’un écran comme celui de votre ordinateur à nous de décider quoi y afficher.
-
Regarder la télé tue29 janvier 2012, par steph
Ce serait le cas si on pouvait « choisir » le contenu à un instant donné, ce qui n’est pas le cas. De plus, les quelques retours vers la médiocrité télévisuelle qu je peux faire me confortent dans l’idée que le « choix » prétendu du téléspectateur devant la pléthore de chaîne n’en ai en fait pas un... la recherche de l’audimat fait concourir les chaînes dans un jeu idiot où sont recherchés les plus mauvais penchants des téléspectateurs...
-
Regarder la télé tue23 février 2012, par Prof de Techno
Je puis vous faire remarquer qu’avec les systèmes de « replay » vous pouvez regarder ce que vous voulez quand vous le voulez.
Si votre box internet/Tv à un mode pause, vous pouvez astucieusement mettre en pause au début du programme et ensuite gommer les pubs... ou enregistrer...
On pourrait même en faire un jeu pour enfants « gommons les pubs... »
Il y a quantité de programmes éducatifs ou des documentaires et talk shows excellents et certaines émissions télé réalité peuvent ne pas être totalement à jeter (e.g. « You can dance » sur NT1 si la ou les danses vous intéresse - des jeunes qui ont du talent, ça doit changer l’animateur qui fait aussi Secret Story... sur TF1... ^^)
-
Regarder la télé tue25 janvier 2012, par Florent L.
Si les chiffres sont certainement justes et indiscutables, certains raisonnements me laissent sceptiques, notamment sur l’immobilité devant la télévision facteur d’obésité etc. Je dois dire que lorsque je lis, ce qui dure souvent des heures, je ne bouge pas, et il m’arrive de grignoter ou au moins de boire. Si tous les enfants se mettaient à la lecture intensive - qui semble avoir un facteur bénéfique sur l’intelligence - ça ne leur rendra pas forcément leur forme. De plus, lorsque l’auteur semble écrire qu’un « bon roman » est un remède miracle, encore faut-il qu’e l’enfant lise ce qu’il entend par « un bon roman », car la littérature jeunesse, n’en déplaise à l’étude, est de plus en plus prévisible et cliché ( bons et gentils comme à la télé ). Par ailleurs, sur l’apprentissage de la langue, ma mère est allemande et a suivi mon père en France sans parler un mot de la langue de Molière. C’est en regardant la télévision et écoutant la radio qu’elle a pu commencer à lire des livres et aujourd’hui, elle parle un français sans accent. Moi-même j’ai progressé de façon considérable en regardant des programmes en langue étrangère sous-titré dans cette même langue, et je ne vois pas la différence entre cette méthode et écouter une cassette en classe avec le texte sous les yeux comme certains de mes professeurs l’ont fait. Ce n’est pas un cours, certes, mais c’est un excellent exercice. Alors je suis d’accord sur le fait que le niveau général est médiocre, que globalement l’effet de la télévision peut être dramatique etc., mais la présentation que vous faites de ce livre laisse à penser que l’on entre dans un déni de tout potentiel point posititif. Comme quelqu’un l’a écris en commentaire avant moi, personne n’impose le programme. Le problème n’est pas ce qu’on sert aux gens, mais ce qu’ils veulent regarder. J’ai 25 ans, je n’ai pas de télé dans mon appart, mais je ne crache pas sur plusieurs programmes et séries télé qui ont des choses à dire, sans forcément passer par Arté d’ailleurs. Comme pour la nourriture qu’on ingurgite, c’est une question de choix et de modération. Enfin, n’allez pas me dire que les Onze Mille Verges d’Apollinnaire et moult romans de « grands auteurs classiques » donnent forcément une meilleure éducation sociale, morale et sexuelle qu’une série télévisée actuelle. La violence et la crudité existaient sous d’autre formats bien avant la télé, la violence également. La différence c’était le contrôle de l’accès à ces formats, qui est de la responsabilité des parents dans le cas de la télévision, a fortiori selon cette étude qui semble démontrer une profonde causalité entre l’amplitude du phénomène et le premier âge de visionnage.
Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 8