Les tribulations d’un (ex) astronome

Triathlon

mercredi 19 août 2009 par Guillaume Blanc

Il fait encore nuit. C’est tout juste si l’aube daigne montrer le bout de son nez, là-bas, vers l’est : les montagnes commencent à dresser leur sombre silhouette sur un ciel qui s’éclaircit lentement, éteignant les étoiles une à une. 6h00. Plan d’Eau d’Embrun. 862 gugusses en combinaison se ruent dans l’eau noire dans un frétillement d’écume luisant sous les flashes improbables des spectateurs. C’est parti pour 3800 mètres de natation. D’immenses bouées jaunes à contourner, un vaste triangle à parcourir deux fois. Les kayakistes veillent au grain. Les bras moulinent l’eau du lac. Peu la brassent. Parfois une tête égarée émerge. Les spectateurs la remettent sur le droit chemin.

Le premier nageur sortira en à peine trois quart d’heure.

Il fait jour désormais. Mais c’est sur les quelques derniers que se lèvera le soleil, vers huit heures moins le quart, les accompagnant dans leur ultime lutte avec l’élément liquide. Pendant ce temps, dans le parc à vélos, les triathlètes troquent combinaison de natation contre combinaison de cyclisme, avant d’enfourcher leur monture qui doit les balader sur plus de 190 kilomètres, en passant par le col d’Izoard, loin, là-bas, haut, là-bas. Une paille.

Moi, je me suis contenté de me lever tôt. Trop tôt. Et puis de m’amuser à prendre toute cette énergie dissipée en photo. Avant de regagner la demeure familiale loin, bien loin de toute cette agitation. Je suis quand même allé rendre un petit hommage personnel à ces sportifs de l’extrême en allant courir jusqu’au au col de la Coche. À peine 750 mètres de dénivelés, deux toutes petites heures de course à pieds dans la solitude et la fraîcheur de la forêt : largement suffisant en ce qui me concerne. Tout cela pendant que les gugusses triment sur leur vélo, avalant péniblement les 5000 mètres de dénivelés du parcours (enfin, en fait, je n’en sais trop rien, mais à leur place, moi, j’avalerais ça péniblement). Le pire, c’est qu’une fois tout cela terminé, il leur reste un petit marathon... Petit ou grand, un marathon, ça reste 42 kilomètres et une poignée de pouillèmes. Avec quelques centaines de mètres de dénivelés, cela va de soi : on est en montagne, après tout, la platitude n’y existe pas !

Le premier arrivera un peu avant 16h, quand je serais en train de faire tout autre chose que de penser à eux. Quant au dernier, il fera nuit depuis belle lurette quand il franchira la ligne, la mine un tantinet défaite...


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