Les tribulations d’un (ex) astronome

Gentiane pourpre

dimanche 9 août 2009 par Guillaume Blanc

Que serait la montagne sans la délicate touche de couleur apportée par les fleurs ? La nature est toujours fascinante, ses couleurs et ses formes un étonnement sans cesse renouvelé. Les fleurs sont peut-être la quintessence de cette palette qui se conjugue à l’infini. Je reste souvent en béate admiration devant ces merveilles qui de surcroît poussent parfois dans des lieux improbables, pierriers, parois verticales, profitant d’une mince faille pour s’y glisser ou d’un peu de terre sur une vire pour y proliférer. Mais les fleurs que l’on peut observer plus facilement sans avoir les vertus d’acrobate adéquates pour aller jeter un œil sur la fleur de génépi, en sous-bois ou sur les rases prairies alpines captent tout autant mon attention.

Si la haute-montagne, royaume de roc et de glace est un monde noir et blanc peu propice à la vie de ces petites plantes qui ont malgré tout besoin d’un minimum d’ingrédients vitaux pour s’épanouir, en revanche, les montées en refuge sont l’occasion de s’émouvoir une dernière fois devant ces frêles couleurs. Et accessoirement de sortir l’appareil photo pour les immortaliser. Je bas rarement des records lors des montées en refuge.

La montée au refuge de l’Envers des Aiguilles ne dérogea pas à cette règle. Outre le paysage sublime et l’univers somme toute assez minéral qui nous environnait, de nombreuses et somptueuses fleurs bordaient le sentier. Mais la plus intrigante était celle-ci :

Elle était partout, et pourtant avant d’arriver là, je ne l’avais jamais vu. Ce qui n’est pas particulièrement surprenant : je ne cours pas systématiquement après les fleurs que je n’ai jamais vu.

De retour vers la civilisation, j’ai cherché son petit nom dans mon « guide des fleurs de montagne, » mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai cherché sur le site internet le plus complet que je connaisse sur la flore alpine : florealpes.com, en vain. À bout de ressources, j’ai momentanément laissé tombé.

Et puis ce midi, en feuilletant négligemment le bel ouvrage du Parc national des Écrins : « À la découverte des fleurs des Alpes » je suis tombé dessus par hasard. Gentiane Pourpre, donc. Rare et protégée. Le sentier qui monte à l’Envers des Aiguille est donc un espace privilégié pour abriter cette plante exceptionnelle...

Pourtant la plupart des montagnards qui l’arpentent, ce sentier, sont des grimpeurs purs et durs, souvent peu enclin à s’émouvoir devant l’abondance d’une belle plante pourtant rare. D’autant que monter la corde et des kilos de ferraille là-haut n’a rien d’une sinécure ! La sudation n’invite pas toujours à la contemplation intéressée.

Cependant, le grimpeur en question, s’il souhaite dormir au refuge, doit néanmoins avoir quelques notions de botanique alpine afin de pouvoir trouver le dortoir qui lui a été assigné par les charmantes gardiennes, car sur la porte du dortoir « rhodo, », seul un dessin de rhododendron figure...


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