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Métaphysique des tubes
Lire un livre d’Amélie Nothomb est toujours un délice. Mais comme tous les délices, il ne faut pas en abuser. La brièveté de ses romans est parfaitement adaptée à son style un tantinet provocateur. De fait, je ne peux pas enchaîner les « Nothomb » comme je peux enfiler les « Fred Vargas ». D’ailleurs, je n’ai pas encore fait le tour de l’œuvre de Nothomb, tandis que celle de Vargas, si.
Celui-ci, « Métaphysique des tubes » je l’avais lu il y a quelques années, mais la paternité récente m’a donné envie de m’en repayer une tranche. Cette autobiographie de zéro à trois ans d’Amélie Nothomb est tout à fait délicieuse. Entre la vie du nourrisson qui s’éternise dans la longueur (ingestion de nourriture, digestion, excrétion) tout en se prenant pour « Dieu » pendant les premiers temps, jusqu’au « réveil » des sens en passant par la découverte du plaisir, et l’élevage forcé de carpes goulues dans le bassin de la propriété familiale nippone, c’est donc bel et bien une histoire de tubes. Mais au-delà de ça, impossible de la résumer, il faut la lire.
Amélie Nothomb manie les mots avec délectation. De fait, « La délectation rend humble et admiratif envers ce qui l’a rendue possible, le plaisir éveille l’esprit et le pousse tant à la virtuosité qu’à la profondeur. » Ce texte est une véritable ode au plaisir des sens. Mais grandir, c’est aussi passer d’un état de totale béatitude à un état plus nuancé qui voit apparaître les problèmes : « Si nous étions capable de ne plus penser à nos problèmes, nous serions une race heureuse. » Le fait est.
Guillaume Blanc
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