100 000 dollars pour l’Everest
De Yves Ballu. Entre deux récits historiques, biographies, Yves Ballu, spécialiste de l’histoire de l’alpinisme écrit des romans empreints de montagne, évidemment. Des romans noirs. Après un polar assez classique, « Mourir à Chamonix, » un thriller quasiment historique, « La conjuration du Namche Barwa, » voici un autre thriller d’inspirations diverses et variées, « 100 000 dollars pour l’Everest. » Le titre n’est pas forcément affriolant, mais le contenu est très très bien !
On est en 1998, juste après la victoire de la France à la coupe du monde de football. Dans le RER B. L’agression d’une jeune fille, devant son petit copain, un soir, tard, par trois jeunes qui zonnent autour de Massy-Palaiseau — massypal. Un guide de haute montagne qui fait dans le social, un puissant et riche patron, le père de la fille agressée, Stanislas Laurier, déjà vu dans « La conjuration du Namche Barwa. » Un ardent désir de vengeance et le jeune guide se retrouve à conduire les trois terreurs au sommet de l’Everest. Là, quatre cent mètres sous le sommet, la rencontre avec un jeune et brillant alpiniste en perdition, qui vient de boucler la face sud du Lhotse en solo en enchainant avec l’Everest par sa voie normale, aveugle car ayant perdu ses lunettes, va plonger le retour des quatre héros de massypal dans un drame sordide.
J’ai dévoré ce roman, pendant mes vacances, entre le voyage en voiture, et quelques instants chaque soir, après une bonne journée de ski. L’écriture est brillante, on s’y croirait, à massypal. En plus, les divers lieux évoqués me sont familiers, que ce soit le RER B, Massy-Palaiseau, le Lhotse ou l’Everest, que je n’ai certes pas foulé, mais néanmoins vu de mes propres yeux. Ou encore le massif de Fontainebleau — Bleau — pour les varappeurs du dimanche. Le suspense n’est pas intense, on finit par se douter de l’épilogue, mais l’écrivain nous réserve néanmoins quelques surprises ici et là. On se fait facilement happer par le fil de la plume. Rien à redire sur les descriptions techniques, on sent le connaisseur. Et puis comme d’habitude, la morale est sauve, les méchants punis, les gentils toujours vivants et en bonne santé !
Tenez, allez, quelques images pour agrémenter le récit :
La démentielle face sud du Lhotse entre 5000 m en bas, et 8516 m au sommet :
Et puis bien sûr l’Everest :
Enfin, pour revenir dans des coins plus familiers (de moi) :
Guillaume Blanc
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