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Livre Inter, suite et fin
- Préambule
- L’invention de nos vies - (…)
- Faber le destructeur - Tristan
- L’échange des princesses - (…)
- Faillir être flingué - Céline
- Dernières nouvelles du martin-
- La petite communiste qui (…)
- En finir avec Eddy Bellegueule
- Nue - Jean-Philippe Toussaint
- La fille de mon meilleur (…)
- Comment j’ai mangé mon estomac
- Conclusion
- Épilogue
Mitigé par l’expérience de l’année dernière, j’avais décidé de retenter ma chance cette année — candidater au jury du Prix du Livre Inter. J’ai donc écrit ma lettre, en racontant évidemment des choses différentes de celle de l’année dernière, disons que la nouvelle complétait la précédente, une année de plus au compteur.
Jeudi 27 mars. Conférence de Moriond, La Thuile, Italie. Depuis le début de la semaine, les présentations de travaux de recherche en cosmologie défilaient. À raison de quatre heures le matin, et quatre heures en fin d’après-midi, laissant un intervalle de quatre heures dédiées à la glisse, La Thuile étant une station de ski dans le Val d’Aoste. Évidemment, ceux qui lisent assidûment mes élucubrations auront rapidement deviné que j’avais emmené mes peaux de phoques dans le cartable, pour faire mon contestataire et lutter contre la gravité, non pas au moyen des machines mises à notre disposition (moyennant finance), mais à la sueur de mon front (et accessoirement gratuitement). Loin du monde, dans la solitude d’en face, je cédais à la sudation et à la contemplation. Ce jeudi-là, donc, après une matinée un peu âpre de présentations un peu loin de mes préoccupations, qui avaient donc demandées quelques ressources supplémentaires pour en suivre la teneur, un coup de fil sur mon portable, numéro inconnu. N’étant pas un accro de ces bestioles, je me suis dit que de toute façon si c’était important, un message serait laissé. Mes pensées sont passées à autre chose. À la fin de la session matinale, passage rapide au restaurant de l’hôtel de luxe (mais implanté là telle une immonde verrue dans la montagne) envahi pour l’occasion, pour avaler une plâtrée de pâtes avant d’aller me changer dans ma chambre. Là, je me suis rendu compte que mon téléphone clignotait, un message attendait. J’écoute. C’était Eva Bettan de France Inter qui voulait que je rappelle rapidement. Mais c’était déjà trop tard. Elle ne me le disait pas explicitement dans son message, mais si elle m’appelait à propos du Livre Inter, c’est que j’avais été sélectionné comme juré. Tout à cette nouvelle, je suis parti pour ma suée journalière, 1200 m de dénivelés au pas de course, il me fallait rentrer une demi-heure plus tôt ce jour-là pour assister à une présentation rajoutée après coup dans le programme sur un résultat tout récent qui défrayait la communauté. Je ne me suis pas attardé au sommet dans quelque pause contemplative. Je suis rentré juste à temps.
C’est plus tard, à la pause, que j’ai enfin rappelé Eva Bettan, qui m’a ainsi confirmé de vive voix que je faisais parti du jury. Wouahou !
Ma revanche de suppléant !
Un peu plus tard, je recevais une première vague de bouquins.
Lecture du plus épais au moins épais... Il faut bien définir un sens. Ou pas. L’année dernière c’était par ordre alphabétique d’auteur. Cette année, on suit la décroissance des pages.
Je vous livre ces livres, ci-dessous.
Débuté le 4 avril, terminé le 13 avril.
Près de 500 pages que j’ai adorées. Remarquablement bien écrit, le lecteur que je fus s’est laissé emporté par la plume : ça se lit tout seul ! J’ai eu un peu peur au niveau des premières pages, avec les « / » qui me donnaient l’impression de questionnaires à choix multiple — lecteur, prend le mot que tu veux, démerde-toi, en somme. Mais finalement l’auteur en use sans en abuser, et la figure de style finit par se diluer dans les pages suivantes, et finalement, j’ai trouvé la chose intéressante. Il y a aussi les originales notes de bas de pages, souvent pour donner une courte biographie sur des personnages secondaires, voire tertiaires ou même carrément d’arrière-plan.
C’est l’histoire d’un trio d’amis, Samir, Sam et Nina, deux copains qui aiment la même femme, Nina, c’est l’histoire d’un quiproquos légèrement entretenu, Samir, musulman qui réussit brillamment ses études de droit, mais ne parvient pas à décrocher un boulot. On lui suggère d’omettre les deux dernières lettres de son prénom sur son CV. Sam. Ça fonctionne. Parce que Sam, ça fait Samuel, et Samuel ça fait juif, donc nécessairement quelqu’un de beaucoup plus fréquentable qu’un arabe. Sam gravit donc les échelons, devient « quelqu’un » se marie avec Ruth, juive américaine, fille d’un riche personnage. À l’abri du besoin, Sam. Mais la chose repose sur un fragile édifice. De l’autre côté de l’Atlantique, il y a aussi Samuel, marié à Nina. Nina qui était sa copine, Samuel qui s’est absenté quand ses parents sont morts dans un accident de voiture, le temps pour Samir de lui piquer Nina. Tentative de suicide de Samuel à son retour, Nina revient ainsi vers lui, Sam(ir) s’enfuit pour finalement mettre un océan entre eux. Mais Sam devient connu, passe à la télé, Samuel veut le revoir, voir si Nina et lui s’aiment toujours. De fait, Nina se barre à New York avec le beau Sam, pour lui servir de pute de luxe gratos, amante cachée mise à sa disposition. Sex toy. C’est pas facile d’être belle, parfois. Belle et c’est tout. Le mauvais rôle.
Et puis il y a François, le frère de Sam, renié par lui. Mais il retrouve sa trace et se pointe dans son bureau, à New York. Sam devra jouer serrer pour que le frérot ne gâche pas tout, retourne sagement en France. Il lui offre une rente. Rente qui sera utilisée par François pour s’initier à l’Islam radical et au terrorisme. Arrêté en Afghanistan par l’armée américaine, celle-ci aura vite fait de remonter à l’origine de l’argent. Sam arrêté, accusé de complot terroriste, déchu à jamais, emprisonné, vérité dévoilé, divorce et tutti quanti. Pendant ce temps, en France, Samuel se noie dans l’alcool et la drogue, puis se met à écrire. Il voulait devenir écrivain, mais avec Nina, ça ne venait pas. C’est alors qu’il touche le fond qu’il produit une œuvre remarquable et remarquée, publiée, célébrée, etc. D’un côté Sam s’écroule, de l’autre Samuel s’élève. Entre les deux Nina finira par fuir ces deux hommes, pour chercher (trouver ?) sa propre liberté.
C’est curieux que l’auteur soit une femme, parce que finalement, les femmes n’ont pas le beau rôle ici : entre Nina, femme fatale qui semble n’avoir pour elle que sa beauté et qui au final perd à peu près tout sauf sa liberté, peut-être, et Ruth, qui semble n’avoir pour elle que la fortune de son père, et qui perd le père de ses enfants, on est loin du féminisme ! Par ailleurs, le roman explore les différentes couches sociales de la société, depuis les bas-fonds jusqu’au sommet, en montrant bien qu’aucune n’est hermétiquement fermée, on peut passer de l’une à l’autre quasiment du jour au lendemain. La religion est également très présente, entre judaïsme et islam, les gentils et les méchants, les nantis et les laissés-pour-compte. L’écriture et les affres du romancier qui doit parfois se torturer pour accoucher d’un roman accepté ou pas par un éditeur.
p. 46-47 « [...] le bonheur, c’était de se réveiller dans une chambre spacieuse, de prendre son petit-déjeuner avec vue sur New York, de feuilleter le New York Times et d’y lire son nom. »
p. 63 « Auprès d’une femme aussi belle, tu es un convoyeur fébrile au volant d’un camion blindé. Concentre-toi : tu transportes le contenu de la Banques de France ; tous les braqueurs sont là, qui t’attendent, prêts à te faire sauter la tête d’un coup de chevrotine pour s’enfuir avec le butin. Ce que tu possèdes, ils le veulent aussi et avec plus d’intensité, plus de force que toi, car ils ne l’ont encore jamais eu entre les mains, ils ne savent pas ce que c’est que d’être riche d’une femme aussi belle. »
p. 175-176 « Il était possible, selon lui, que dans la France d’aujourd’hui, on réussisse mieux en s’appelant Louis, Hugo ou Lucas plutôt que Mohammed. »
p. 255 « Une vie sans livre n’était pas concevable [...] »
p. 256 « Pour écrire - pour choisir de vivre seul une partie de la journée sans aucun contact avec l’extérieur -, il fallait être fou ou accepter le risque de le devenir. »
p. 297 « Écrire, c’est se confronter quotidiennement à l’échec. »
p. 322 « Il se souvenait d’un appel à l’aube à cause d’une virgule : fallait-il la conserver ou la retirer ? Il avait un doute. C’était dans ce monde-là et pas ailleurs qu’il voulait vivre désormais, un monde où la place d’une virgule importait plus que la place sociale. »
p. 349 « L’argent affecte tout. Il affecte les relations avec vos amis, votre famille, les personnes que vous rencontrez et il vous affecte, vous, colonisateur discret qui prend ses aises, vous mutez sans le savoir, vous devenez ce que vous détestez. »
Débuté le 13 avril, terminé le 20 avril.
L’histoire de trois adolescents dans la ville de Mornay, dans la région de l’Hombre, du nom de la rivière qui traverse le coin. On commence lors de leur rencontre en primaire, ça se termine avec leur séparation au lycée (seconde ?) et avec leur retrouvailles, adultes, à 30 ans. Medhi Faber, orphelin, débarque dans cette ville, et dans cette école, et se retrouve rapidement affublé de Basile Lamaison et Maddeleine — Maddie — Olsen. Tous trois ne vont plus se quitter. Le lien de leur amitié étant la facination de Maddie et Basile pour Faber. Faber, un garçon extrêmement brillant, qui ne laisse pas indifférent, y compris les adultes, mais qui a parfois un comportement curieux. On le prend parfois pour une incarnation du démon. Il vole et mystifie aisément. Il entraîne ses deux amis dans des combines douteuses. Il se dirige vers la politique d’extrême gauche, et va jouer le rôle de leader dans une grève lycéenne mémorable à Mornay au milieu des années 90. Puis par un enchaînement de circonstances, il va tuer son tuteur bien aimé, alors qu’il voulait tuer le maire de la ville, Hersent, qui est aussi l’amant de la mère de Maddie. Sa tutrice endossera le meurtre, Faber s’exile, Maddie sombre dans la dépression, elle l’aimait. Elle l’aime. Basile choisit d’oublier tout ça. C’est pourtant lui qui a relaté par écrit tous les évènements. A trente ans, ils se retrouvent, Faber a perdu de sa superbe, il n’est plus qu’un paumé, Basile est prof de français dans le même collège, Maddie est pharmacienne. Basile est avec Mathilde, Maddie est mariée à Fabien, « sound designer ».Il y a aussi Estelle, brillante étudiante qui a fini coiffeuse (?) à Mornay. Elle a dépucelé Faber, mais visiblement c’était pas terrible, ni pour l’un ni pour l’autre. Un peu exorciste à ses heures perdues. On apprend que Faber a tué volontairement quand il était petit, ses parents biologiques. Une fin particulièrement cruelle, assassinat de Basile par l’écrivain, Tristan, qui laisse Faber accusé et incarcéré, qui récupère le manuscrit de Basile, le termine. Tristan, écrivain à succès. Sans scrupules ?
Bref, un sombre histoire d’ado, qui me fait penser un peu au film de Klapisch, « Le péril jeune. » Une jeunesse enflammée, pleine d’idéaux, qui se subliment une fois adulte. Une vie consommée par les deux bouts à l’adolescence, une connerie, une vie d’adulte terne et morne. Une non-vie.
J’ai également bien aimé ce roman. Cette histoire d’une jeunesse déchue. Toujours très bien écrit. Chaque chapitre est à la première personne, mais le narrateur change. Maddie, Basile, Faber s’échangent tour à tour la plume. Tristan écrit les chapitres de clôture. Il faut parfois un temps avant de savoir qui écrit. Ce n’est pas explicitement dit. Pourquoi pas, donc.
p. 189 « L’âge fait toute la différence, il sépare les hommes comme le font les genres, les classes et les cultures ; mais il ne coupe pas seulement les individus les uns des autres, il écarte chaque individu de lui-même, d’année en année. »
p. 215 « L’odeur explique plus qu’on ne le croit le comportement des gens en société. »
p. 277 « Les extraterrestres, c’est plus probable que Dieu, mais moins nécessaire. »
p. 297 « Entendu le bruit. Presque immédiatement ma puissance s’est confondue avec ma faiblesse, et je suis tombé. À peine le temps de penser : « Ça y est, je suis un homme... » »
Débuté le 20 avril, terminé le 24 avril.
Décidément, cette année la sélection me plaît. Je commence a être particulièrement satisfait de faire parti du jury là, plutôt que l’année dernière, où la sélection laissaient à désirer. Pourtant ce troisième bouquin m’a demandé des efforts. La littérature historique n’est pas ma passion première. Même si c’est très bien écrit, si c’est remarquablement bien documenté (enfin pour autant que je puisse m’en rendre compte avec ma culture de l’époque proche du néant). Ça raconte quelques années dans la vie de la royauté française (et espagnole), sur 329 pages, qui prennent à peine quelques lignes dans les livres d’histoire.
Vendredi 25 avril. Il me restait une centaine de pages à lire hier soir. J’en ai lu un peu dans la soirée, mais globalement, je calais. En me couchant, je me suis endormis dessus. Puis Sarah a couiné une demi-heure après que j’ai éteint, du coup j’ai repris le livre, et dans la foulée je suis allé jusqu’au bout. Jusqu’à minuit et demi.
Été 1721. Philippe d’Orléans est régent, le roi Louis XV est trop jeune pour régner. Il a alors l’idée d’un double mariage pour sceller les intérêts franco-espagnols. Sa fille, Louise Elisabeth de Montpensier, 12 ans, sera mariée à Don Luis, prince des Asturies, 14 ans, fils de Philippe V roi d’Espagne, tandis que Anna Maria Victoria, 3 ans, fille de Philippe V d’Espagne sera mariée à Louis XV, 11 ans. À l’automne 1721, les convoyages des deux princesses se mettent en route, l’un vers le nord, l’autre vers le sud. Ils se croisent sur la frontière franco-espagnole sur l’Île aux Faisans le 9 janvier 1722. Les chapitres alternent côté cours française et côté cours espagnole. Côté France, la princesse est ravie, aime son roi, mais ce n’est pas réciproque. Faut dire que la différence d’âge est de taille. Louis XV méprise Anna Maria Victoria. Côté Espagne, Louise Elisabeth s’ennuie, se pare de caprices, refuse de s’intégrer. Tout cela dura un peu. Très peu, en fait, car Philippe d’Orléans meurt fin 1723. Du coup, l’alliance entre l’infante d’Espagne et Louis XV devient tout de suite moins légitime. En Espagne, Philippe V abdique en faveur de son fils, Louise Elisabeth devient ainsi reine d’Espagne. Mais Don Luis meurt peu après de la petite vérole, le trône revient à nouveau à son père. Mi-mai 1725, les princesses se recroisent à nouveau sur la frontière, sans s’arrêter cette fois. Retour au pays.
Le roman est remarquablement bien documenté, agrémenté d’échanges épistolaires réels, retrouvés par l’auteur et inédits. Le lecteur a ainsi une belle idée de ce que pouvait représenté les mariages politiques sous la royauté. Néanmoins la vie de ces femmes objets, manipulés pour des alliances qui les dépassaient était d’un ennui sans nom. De fait, si tout cela est très bien écrit, on s’ennuie quand même pas mal à la longue. Ces vies sont, finalement, pas très passionnantes.
p. 15 « C’est naïf mais irrésistible ; une fois qu’on a goûté au pouvoir, on a du mal à s’en dépendre. On a beau être lucide, savoir que plus l’on gagne en puissance, moins l’on compte personnellement, puisque l’on n’est qu’un pion sur l’échiquier des ambitieux qui s’agitent au-dessous e vous, on s’accroche, on repousse autant que possible le moment de sortir du cercle de lumière, de son bruissement de louanges et de compliments - le moment où l’on va se trouver seul dans le noir, chassé du monde, rayé des vivants. »
p. 144 « Pas de temps pour l’adolescence, cette sorte de terrain vague de l’expérience. La chance aidant, on passait directement des traquenards de la faiblesse infantile à l’âge adulte avec ses deux tâches majeures : travailler, se reproduire. Travailler : pour les pauvres il suffisait que l’enfant soit capable de se tenir debout. Se reproduire : pour les pauvres comme pour les riches, c’était à la nature de décider. »
p. 319 « Elle voit ce qui est : une petite fille électrisée d’amour pour un garçon crispé d’antipathie, une romance conjugale à sens unique favorisée pour masquer le cynisme d’un arrangement politique. »
Commencé le 25 avril, terminé le 28 avril.
J’ai eu un peu de mal à m’y plonger. Les premières pages sont tortueuses, on passe d’un personnage à l’autre — et ils sont relativement nombreux — sans lien (ou liant) a priori entre eux. Et puis, petit à petit la trame se tisse, les personnages se croisent, s’entrecroisent, se rejoignent et finissent par se retrouver et s’assembler dans « la ville » ; c’est un western, l’impression de lire un film — j’ai rarement lu de roman sur cette époque de la conquête de l’ouest — y’a des cowboys, des indiens, des migrants, etc. Tout y est, même le ralenti, cadrage cinémascope, final. Duel sur l’artère principale et unique de « la ville. » Et puis ça finit bien, c’est assez plaisant, finalement, les bouquins qui finissent bien, aussi.
Il y a Bard, Jeffrey, les frangins, Josh, le fils de Brad, et puis Elie, Brid et Zeb, qui se sont croisés à la faveur d’un cheval volé par Elie à Bird et perdu au poker au profit de Zébulon. Et puis Gifford, aussi, le toubib qui a tué tout un village d’indien, croyant les vacciner contre la variole. Zébulon que son passé va rattraper aussi, un père démissionnaire après la mort de la mère, un Zébulon qui s’élève tout seul au milieu de la nature, qui se construit ainsi fort bien, puis dans l’élevage, sa passion, contre la volonté de son père, shérif, mais père absent, mais néanmoins tout puissant, qui lui « vole » son ranch du jour au lendemain, bref, une histoire sordide. Tout ce petit monde va finir par se croiser dans la ville, pour s’y installer, y prospérer et la faire prospérer. Les empêcheurs de tourner en rond, bandits notoires de passage, ou père de Zébulon en quête de revanche, seront refoulés proprement.
p. 310 « Indéniablement le bonheur faisait partie de ce monde. Indéniablement, il ne durait jamais très longtemps. »
Commencé le 28 avril, terminé le 3 mai.
Pfiouf, content de l’avoir fini celui-là. Ce ne fut pas une sinécure ! J’ai trouvé ça d’une absolue platitude, un écrivain qui raconte sa traversée des États-Unis, d’est en ouest, en vélo, pour partir en quête de son fils Martin mort à 19 ans 19 ans auparavant. Un écrivain obsédé par les chiffres et les nombres et les innombrables coïncidences, d’âges, de dates, et tutti quanti qui en résultent, un écrivain obsédé par les faits divers, et par les personnages illustres, américains, dont il croise forcément la route à un moment ou à un autre et qui ont perdu un enfant, un fils, une fille, voire même plusieurs. Une collection d’écorchés de la vie, comme si Bernard Chambaz avait besoin de trouver pire que lui, pire que son deuil à lui, pour pouvoir exulter enfin. Bref, j’ai trouvé ça chiant au possible, quel ne fut pas mon bonheur quand il est arrivé en Californie, cela signifiait la fin de mon calvaire.
Après avoir lu le bouquin de Daudet dans le même genre — voyage au long court —, celui-ci m’est apparu fadasse. Ce qui est incroyable, à mon sens, et c’est écrit dans les remerciements à la fin, c’est qu’il s’est fait sponsorisé pour réaliser cet « exploit, » sous prétexte qu’il y aurait un bouquin à la clef. Si c’est ça le secret pour avoir un vélo carbone gratos, je veux bien me plier à l’exercice, et pour le coup, je ne suis pas persuadé de faire pire ! Et quand la quatrième de couverture dit que « Bernard Chambaz signe son livre le plus ambitieux » je ne vais certainement pas perdre mon temps à aller voir de quelle trempe sont fait les autres !
Moi j’ai l’impression qu’il n’a rien a dire, alors il nous parle du temps qu’il fait, car c’est comme ça, quand on ne sait pas quoi dire, il y a toujours la météo ou le temps qu’il fait, qu’il a fait, qu’il fera qui peut sauver les meubles et combler les silences. p. 115 « Ce matin, le ciel est très mitigé, gris, avec des gros rouleaux de nuages bas et quelques gouttes de pluie. » Et puis il y a aussi la télé, alors probablement à court d’idée pour faire durer la torture du lecteur, il nous raconte ce qu’il regarde à la télé. p. 128 « À la télévision, un reportage dénonce le réchauffement climatique et nous prodigue des images de glaciers, de banquises, d’ours blancs à la dérive, de morses en perdition, de manchots, et toutes ces images ont un côté rafraîchissant. » p. 174 « Ce soir on innove. La télévision locale passe un rodéo en direct, avec des types qui ne tiennent pas plus de dix à quinze secondes sur leur cheval [...]. Sur une autre chaîne, une femme obèse affronte un défi : si elle le gagne elle aura droit à la robe de mariée de ses rêves. » et on a droit ensuite à plus d’une demi-page sur les affres de cette femme qui lutte pour se baisser et se relever. Mais on s’en fou royalement !
On croise des personnages ou des personnalités. Certes j’ai appris des choses, cette lecture ne fut pas vaine, mais quand bien même, je m’en serais bien passé. D’autant que certains personnages sont de sordides héros de faits divers sanglants, comme l’Amérique les aime (et Chambaz aussi, visiblement). Est-ce bien utile de se la jouer à copier le 20h de TF1 ?
p. 142 « Et si le vélo peut engendrer de la monotonie, il n’engendre jamais de l’ennui. » Je dirais plutôt : « Et si la lecture peut engendre de la monotonie, contrairement au vélo elle peut aussi engendre de l’ennui. »
Chambaz fait des digressions physiques sans queue ni tête. p. 148 « [...] les choses ne se passent pas au bord de la route comme dans la physique quantique où le théorème de récurrence affirme que tout système finit par revenir à un état proche de son état initial. » Je n’ai jamais entendu parlé d’un tel théorème en physique quantique. Probablement fait-il allusion au théorème de récurrence de Poincaré qui concerne les systèmes dynamiques conservatifs. Rien à voir avec la physique quantique, à priori.
Digression astronomique. Flastaff. p. 268-269 « Flagstaff est la cité des sept merveilles. Mais les branches d’un cèdre obstruent la vue qu’on a par la fenêtre de la chambre. Dommage pour les étoiles qui brillent d’un tel éclat que les astronomes ont bâti un observatoire et qu’ils l’ont doté de plusieurs télescopes géants qui permettent d’étudier les trous noirs et de voir comme si on y était, ou presque, Pluton. Le ciel est si pur qu’on a découvert aussi plusieurs astéroïdes autour de Neptune et qu’on les a baptisés les Troyens. »
Je vous explique, parce que si Chambaz passe des pages à décrire de sordides faits divers ou des émissions de télé complètement inintéressantes, en revanche, dès qu’il pourrait s’étendre un peu sur des choses passionnantes (de mon subjectif point de vue) il les élague au maximum, afin qu’ils ne ressemblent plus à rien. Il évoque donc l’observatoire Lowell, fondé en 1894 par l’astronome Percival Lowell. Cet observatoire fut le siège de la découverte de la planète naine Pluton ; des perturbations de l’orbite de Neptune amenèrent les astronomes à spéculer à la fin du XIXe l’existence d’une « planète X » ; Lowell lança un vaste programme de recherche, mais celui-ci n’aboutit qu’en 1930, et la primeur de la découverte de la planète Pluton revint à Clyde Tombaugh, un jeune astronome qui venait de débarquer à l’observatoire Lowell. Pluton n’est désormais plus considérée comme une planète, bien qu’elle ait eu ce statut pendant 76 ans, mais comme une planète naine, c’est-à-dire un objet de taille intermédiaire entre une planète et un astéroïde. En guise de télescope « géants » l’observatoire Lowell utilise actuellement un télescope de 180 cm et un autre de 110 cm, avec un 4,30 m qui était en construction à l’époque du périple de Chambaz. Rien de géant là-dedans, c’est même plutôt le contraire, les télescopes « géants » modernes ayant plutôt des tailles de 8 à 10 m pour leurs miroirs primaires. Petite confusion sur les astéroïdes autour de Neptune, ces petits corps ne sont pas des satellites de planètes, mais orbitent autour du Soleil, contrairement aux satellites, justement, qui tournent autour d’une planète. Donc les Troyens sont des astéroïdes, dont le premier, 2001 GR322, a été découvert en 2001 sur le télescope Blanco de 4 m de l’observatoire Cerro Tololo au Chili, par des astronomes de l’observatoire Lowell, entre autre. Je n’ai pas trouvé de mention d’astéroïdes Troyens de Neptune découverts à l’observatoire Lowell. Ces astéroïdes se situent à proximité de la planète Neptune au niveau de ses points de Lagrange, mais ils tournent autour du Soleil, et non autour de Neptune. Bref, Chambaz aurait du relire wikipédia à ce sujet.
Il manque une carte pour suivre le périple pour qui ne connaît pas les États-Unis comme sa poche. Et je passerais sur l’intérêt premier de la chose, à savoir traverser les États-Unis en vélo sur l’asphalte de route plus ou moins larges. Les chapitres alternent entre dates et coordonnées géographiques. Si la date fournit un repère temporel, en revanche, des longitudes et latitudes brutes de décoffrage (sans carte) ne sont pas d’une grande utilité au lecteur. Mais bon, peut-être est-ce là pour « faire savant. »
Finalement, je préfère lire les numéros 99 et 100 de la revue La Hulotte, sur « L’Oiseau des Glaces » ou Martin-Pêcheur. C’est autrement plus passionnant !
Commencé le 3 mai, terminé le 10 mai.
J’ai commencé ce livre avec enthousiasme, me disant que j’allais au moins apprendre quelque chose sur la Roumanie de Ceaucescu et surtout sur la fameuse gymnaste Nadia Comaneci. Puis j’ai rapidement déchanté. C’est bel et bien une version romancée de la vie de Nadia Comaneci entre 1969 et 1990, mais le style est d’une grande lourdeur. J’ai un peu ramé à lire ce bouquin. L’auteur a cru bon d’imaginer une correspondance entre elle et la Nadia Comaneci « actuelle », correspondance dont elle entrecoupe chaque chapitre. Pour la peine, le rythme est haché menu, on s’y perd un peu plus. Pourtant le sujet est passionnant. Mais je suppose qu’il y a déjà eu des dizaines de livres écrits sur cette gymnaste exceptionnelle, pur produit du communisme, peut-être était-ce là une volonté de se démarquer des autres ? C’est une juxtaposition d’anecdotes dont le prétexte est cette prétendue correspondance. Des bribes de vie sans continuité. Haché. Dommage.
p. 138 « Tous les sportifs qui gagnent sont des symboles politiques. Ils promeuvent des systèmes. Communisme, à l’époque, capitalisme aujourd’hui. »
p. 229 « Chaque mois, les médecins de la police des menstruations lui écartent les genoux. Introduisent trois doigts gantés de latex. Qui fouillent, pincent. Pas d’amoureux ? Tu as des problèmes sexuels ? Quelle est la date de tes dernières règles ? Tu vas te décider quand ? Tu as déjà pensé à ce que tu dois au pays ? As-tu déjà pensé que tu avais des obligations envers nous ? Eh bien, tu en as. Car le Camarade t’a permis d’avoir une vie fabuleuse durant toutes ces années. Alors Nadia, fais quelque chose : participe à l’avenir du pays. » Cette horrible politique anti-avortement me fait penser à un superbe film roumain, Palme d’Or à Cannes en 2007 : « 4 mois, 3 semaines, 2 jours »
Pour la peine j’ai demandé à Internet des nouvelles de Nadia Comaneci. 52 ans, plutôt belle femme, si j’en crois les images qui traînent sur internet. Le régime draconien des championnes pré-pubères de l’époque communiste semble donc conserver.
J’ai interrompu la lecture de ce livre pour une escapade en montagne ; comme il me restait peu de pages, j’ai préféré emporter le suivant, ce qui présentait l’avantage d’avoir un rapport nombre de pages à lire sur poids plus favorable.
Commencé le 8 mai, terminé le 10 mai.
Le livre que j’ai glissé dans mon sac à dos pour aller dormir au refuge de Chabournéou dans le Valgaudemar. Vierge qu’il était. J’ai profité de l’après-midi, au soleil (ou à l’ombre), attablé à la terrasse du refuge pour en dévorer les cent premières pages. Cette histoire m’a scotchée. L’histoire d’une enfance dans un petit village de Picardie, une enfance un peu différente de la moyenne, un enfant un peu moins brutasse que la moyenne, un peu plus efféminé, aussi. Un enfant qui est le bouc émissaire des autres, la violence ordinaire dans les couloirs du collège. Une enfance dans une famille au langage châtié, sans amour, avec la télé omniprésente en toile de fond, le foot, l’alcool, la clope. Un enfant violé par ses potes, pour rire, pour jouer. Bref, on naît pas égaux. Une enfance horrible, en somme. La description d’une vie voie sans issue. Reproduire le schéma familial. Aller bosser à l’usine du coin. Se marier avec la fille du coin. Rester là.
C’est superbement bien écrit, prenant, simple (pour une fois, je n’ai pas eu à sortir le dictionnaire), horrible. Tellement vrai. De fait, l’auteur raconte sa vie, son enfance. Il est jeune, 21 ans, c’est jeune pour écrire un premier roman, probablement une sorte d’exutoire. Une peinture de la France profonde. Vraiment profonde. Parce que dans mon petit village à moi, ce n’était tout de même pas comme ça.
Tous les autres livres avaient droit à un marque-page de luxe, le même qui passait de l’un à l’autre. Une photo de ma femme avec ma fille. Mais comme celui-ci était occupé dans le livre en cours de Lola Lafon, j’ai dû improviser pour celui d’Édouard Louis. C’est un morceau de paquet de biscuit qui fit ainsi office de.
Édouard Louis est en fait le nouveau nom d’Eddy Bellegueule. Faut dire qu’avec un blase pareil, ça donne envie d’en changer. Il est né l’année où je passais mon bac !
Mardi 13 mai 2014 - Plus que trois bouquins de faible épaisseur à lire. Je vais forcément y arriver dans le temps imparti.
Commencé le 10 mai, terminé le 14 mai.
Un peu chiant, des descriptions d’une extravagante lenteur. Et pourtant, un soupçon de suspense qui donne sans cesse envie de tourner la page. Encore une histoire de femme. Remarquablement bien écrit, on ne peut pas lui enlever ça. Au final j’ai beaucoup aimé, même si c’est parfois un peu décousu. Probablement qu’il faut lire la tétralogie dans son ensemble pour en profiter pleinement.
L’histoire d’une rupture, celle du narrateur d’avec Marie, créatrice de haute couture. Un épisode grandguignolesque en guise d’ouverture, celui de la robe de miel, portée par une mannequin, suivie par un essaim d’abeille qui l’on bouffé à la fin du défilé. Dur, le métier de mannequin, parfois. Retour sur la rupture, en début d’année, à Tokyo, une exposition de Marie, son ex-compagnon l’observe. Un cheveu dans le potage, un certain Jean-Christophe de G. drague la mauvaise fille : j’avoue que je n’ai pas compris le pourquoi du comment de cet épisode. Un peu plus loin, on apprend sa mort, laconiquement. Et puis on revient à Paris, à l’automne, Marie vient de passer des vacances avec son ex-compagnon à l’île d’Elbe, puis plus de nouvelles. Il reste planté à la fenêtre, pendant des lustres, dans l’espoir que. Puis elle réapparaît, l’enterrement d’un ami, prétexte pour lui avouer sa grossesse, dont il est l’auteur. L’espoir renaît. Des descriptions un peu longuettes et des digressions sans queue ni tête, mais j’ai envie de lire les autres livres de la série. Le début de l’histoire, en somme.
p. 25 « Car la perfection ennuie, alors que l’imprévue vivifie. »
Commencé le 14 mai, terminé le 14 mai.
Avalé dans la journée, le temps d’un aller-retour à Paris, celui-là. Yves Ravey avait déjà un livre en compétition l’année dernière, « Un notaire peu ordinaire, » un des meilleurs de la sélection d’alors.
Un ami sur son lit de mort, sa fille, Mathilde dont il a perdu la trace, fait promettre à William, le narrateur de la retrouver. Ce qu’il fit. Honorer sa promesse. Elle avait passé plusieurs années en asile psychiatrique. Sauf qu’elle veut qu’il l’aide à revoir son fils, visite interdite par le juge. S’ensuit un rocambolesque scénario, au cours duquel William en profite pour piquer un peu de pognon, et rembourser celui qu’il avait piquer dans la caisse de sa boîte quelques temps auparavant. Mais c’est compter sans Mathilde...
Chouette petit polar, qui se lit rapidement, le fait est.
Commencé le 14 mai, terminé le 16 mai.
Court, mais long. Le narrateur raconte en fait comment il a survécu à un cancer de l’estomac, d’opération en opération, de chimiothérapie en chimiothérapie. Le tout entrecoupé de digression sur tout et rien. Parfois, j’ai eu l’impression de lire une série d’aphorismes empilés les uns sur les autres. Très beaux, certes, très vrais aussi. Des coups de gueule sur notre temps, notre société. Mais quel rapport avec la choucroute ? La digestion, peut-être...
p. 15 « Toute découverte laisse entrevoir des abîmes. On comprend que nos gouvernements n’encouragent pas la Recherche fondamentale. Sans doute l’humanité, dans l’ensemble, préférerait-elle rester dans l’ignorance, comme on s’installe au coin du feu ou la tête sous l’oreiller. »
p. 20 « Enfin, tout peuple ne vaut que par ses exceptions. Comme chacun de nous ne vaut que par l’exceptionnel qui couve en lui. »
p. 21 « Mais l’âme est de la nuit, certainement. À la fin de l’été, le soleil reprend ses distances. La nuit, c’est le fond de l’univers, la lumière est exceptionnelle. Il n’y a qu’à regarder le ciel, au beau milieu de l’été, traversé de part en part par la Voie Lactée, l’anneau visible de notre galaxie en spirale, peuplée de milliards de soleils. Que voit-on ? la nuit. Les étoiles nous aident seulement à voir la nuit. Entre les galaxies, la matière est noire. L’Homme est gris. »
p. 24 « La lumière a perdu sa vitesse, elle est même passée au point mort. »
p. 28 « Des gens consacrent leur vie à tenter de réduire la part des mystères. C’est bien. Ils réussissent d’un côté. D’un autre, ils mettent au jour de nouveaux mystères. C’est bien aussi. Quoi de plus désespérant, tout compte fait, que les certitudes ? »
p. 36 « Un cancer ? Pourquoi pas ? Ça arrive à un tas de gens, y compris aux plus optimistes. »
p. 56 « La minute d’hôpital est une unité de temps variable qui peut aller d’un quart d’heure à plusieurs heures. »
p. 73 « Ouvrez des écoles vous pourrez fermer les prisons, conseillait le bon Victor Hugo. Aujourd’hui, il semblerait que pas mal de jeunes gens à qui les écoles sont ouvertes leur préfèrent la prison. »
p. 74 « Le pigeon, c’est l’Attila des rebords de fenêtres et de balcons. La mort fécale des monuments publics et des statues équestres. »
De belles phrases, certes, mais complétement décousues du reste. Quoiqu’il en soit, à la fin, le bonhomme ne meurt pas, le cancer rend les armes, même s’il a bouffer une partie de son l’estomac. La vie continue, cahin-caha.
Vendredi 16 mai - Labo. J’ai pris une quinzaine de minutes pour achever le dernier ouvrage. Il m’en restait quelques pages. C’est ainsi que j’ai terminé la lecture de la dizaine de bouquins en lice pour le Prix du Livre Inter. Un mois et une dizaine de jours. Finalement, ça le fait bien, encore une fois. D’autant que contrairement à l’année dernière où j’avais dû lutter et me forcer à de nombreuses reprises, cette année la sélection m’a globalement beaucoup plu. Je vais avoir du mal à définir lequel je préfère, contrairement, encore une fois, à l’année dernière.
Mardi 27 mai. Voilà, j’ai a peu près terminé mes fiches de lecture. Donc, si je m’amusais à faire un classement, ce serait :
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10. Dernières nouvelles du Martin Pêcheur
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9. Comment j’ai mangé mon estomac
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8. L’échange des princesses
7. La petite communiste qui ne souriait jamais
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6. Nue
5. Faillir être flingué
4. La fille de mon meilleur ami
3. Faber le destructeur
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2. En finir avec Eddy Bellegueule
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1. L’invention de nos vies
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Il s’agit d’un classement du plaisir de la lecture, donnée subjective s’il en est.
Dimanche 1er juin. Je prends le RER pour Paris — un dimanche !! — direction la Maison de la Radio. Sympathiquement accueillis, une charmante hôtesse nous conduit au sommet de la tour centrale, 22e étage, vue imprenable sur la Tour Eiffel. Nous allons passer plus de cinq heures dans cette salle, à discuter des bouquins.
21h, 3e tour de vote, le 40e Livre Inter est : « Faillir être flingué » de Céline Minard.
J’ai adoré ces discussions, je n’ai pas vu le temps passer, je me suis rendu compte combien le lecteur et la lectrice étaient divers. Chacun a aimé son bouquin qui n’est pas toujours celui du voisin ou de la voisine.
Une extraordinaire expérience. Unique, puisque je n’ai plus le droit de participer. Place aux autres !
Guillaume Blanc
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