Les tribulations d’un (ex) astronome

Topos d’escalade

jeudi 6 novembre 2014 par Guillaume Blanc

Ah ! Le fameux topo, ce bouquin inséparable du grimpeur !

Le bouquin qui va indiquer les voies d’un secteur, comment y accéder, quelles en sont les cotations c’est-à-dire la difficulté. Ainsi qu’éventuellement d’autres infos plus ou moins utiles : orientation de la paroi, hauteur, équipement en place, sa qualité, etc.

Évidemment, si on veut sortir un site d’escalade de sa confidentialité, le faire découvrir au-delà du cercle des initiés, la publication d’un topo est nécessaire. Seulement voilà, on fait comment ?

La fédération délégataire de l’escalade, la FFME, fournit une charte succinte pour les topo-guides édités sous son égide. Mais au-delà des quelques consignes officielles, pas de trame ou de chemin de fer standard. Alors chacun fait à sa sauce, du mieux qu’il peut évidemment. Sans compter que pléthore de topos sont l’œuvre de pratiquants éclairés qui ne sont pas forcément dans le giron de la FFME.

Ainsi le pratiquant, grimpeur utilisateur de ces topos, se retrouve avec des ouvrages plus ou moins complets, plus ou moins clairs, plus ou moins chers, etc. Des topos à géométrie variable, donc.

Alors je me suis dis que j’allais écrire une petite note à l’usage des rédacteurs de topo, pour leur dire comment, moi, simple grimpeur lambda, je vois le topo de mes rêves. Mais j’en profite pour les remercier, ces rédacteurs de topos, d’avoir rédigé leurs topos ; sans ça, je serais souvent bien en peine pour trouver mes (ma ?) voies.

Je ne parle ici que des topos d’escalade « sportive » et non des topos d’alpinisme qui laissent volontairement (ou pas !) une part d’aventure dans la quête à la fois du départ — l’attaque de la voie — et ensuite de l’itinéraire lui-même. Dans une voie purgée et équipée de plaquettes, je trouve ridicule de n’avoir qu’un descriptif épuré de l’approche. Surtout quand le nom de la voie en question est ensuite peinturlurée sur le rocher au départ (même si c’est parfois salutaire quand on tombe dessus par hasard). Il est également nécessaire d’avoir une vue d’ensemble de la voie, surtout si elle en croise d’autres (de voies). Même si en règle générale, il suffit de suivre les brillantes plaquettes tel le Petit Poucet.

Donc, un topo d’escalade. Déjà, c’est cher. On nous dit que c’est pour participer à l’équipement des falaises, acheter le matériel nécessaire, les équipeurs faisant cela souvent (à ma connaissance) bénévolement. Très bien. Mais parfois, c’est vraiment très cher un topo. Et puis parfois il faut en acheter plusieurs, parce que l’un regroupe une sélection subjective de voies, un autre une autre sélection, encore un autre sera dédié aux voies courtes (falaise ou couennes). Ça commence à faire un budget conséquent ! Même si c’est théoriquement pour la bonne cause.

Je vois donc un seul topo par massif décrivant la totalité des voies existantes lors de sa publication — pourquoi ne pas tout mettre ? La préférée des uns ne sera pas forcément la préféré des autres. Ou comprenant plusieurs massifs d’une même région, si les massifs sont relativement petits. Par exemple, on pourrait imaginer un unique topo exhaustif des falaises de Bourgogne.

Par ailleurs quand il s’agit d’un topo décrivant des grandes voies, souvent je prends le-dit topo dans ma besace, puisque je peux en avoir besoin non seulement pour trouver l’attaque, mais éventuellement le cheminement, en cas de doute ou de croisement avec d’autres voies, et enfin pour trouver le chemin de la descente, des rappels, etc. Et porter un pavé style annuaire téléphonique dans le sac, c’est diablement lourd. Je vois donc un topo minimaliste : éviter les digressions, souvent passionnantes, mais forcément lourdes à trimbaler, les topos style « œuvre d’art » qui sont plus fait pour trôner dans une bibliothèque et être feuilleté tranquillement dans un fauteuil au coin du feu, que pour arpenter les parois dans un sac à dos. Droit au but, avec le maximum de concision. D’ailleurs je me verrais bien acheter plutôt un topo « numérique » au format pdf, par exemple, dont je pourrais imprimer les pages qui m’intéressent en préparant mon séjour ou ma course, afin de n’avoir qu’une simple feuille de papier dans la poche en grimpant. Ou bien un topo dont on pourrait facilement détacher les pages (si on n’a pas d’imprimante ou de photocopieur sous la main), pour éviter de trimbaler des hectogrammes d’inutile.

Une autre chose que permettrait ce format numérique ou style classeur, c’est de faciliter les mises à jour. Actuellement, lors de ces mises à jours régulières (nouvelles voies, anciennes voies réaménagées, changements dans l’approche, l’équipement, etc), il faut racheter la nouvelle version et son prix conséquent, etc.

Enfin, dans le descriptif proprement dit des voies, il faut, à mon avis :

  • un plan d’ensemble du massif ;
  • un plan de chaque secteur (photo ou croquis suffisamment parlant) [1] ;
  • une description précise pour rejoindre l’attaque, et pour (re)descendre de la voie (grandes voies) ;
  • Idéalement, une vue de la falaise quand on est au pied : en rejoignant une voie, on a plus souvent la falaise juste au-dessus de la tête qu’en vue d’ensemble, de loin ;
  • l’orientation, la hauteur, le nombre de longueurs, leur difficulté ;
  • un plan de la voie (croquis sur photo ou pas) ;
  • éventuellement son intérêt (pourquoi celle-là plutôt qu’une autre) ;
  • la nature de l’équipement en place (plaquettes permettant un A0 dans les passages plus durs, ou pas, pitons, etc) ;
  • le type de rocher (calcaire, granit, grès, quartzite, etc) ;
  • l’année d’ouverture (utile pour juger du degré d’engagement et de patine du rocher s’il s’agit de calcaire), et le cas échéant de rééquipement.

Je ne sais pas si mon topo idéal fait l’unanimité, mais bon, tant pis, je lance ma bouteille à la mer. Si par ailleurs, quelque grimpeur se balade par ici et lit ces lignes, qu’il n’hésite pas à venir rajouter son grain de sel. Après tout, je n’ai pas le monopole du topo idéal, il peut être pluriel !

[1et là, éviter de mettre des tracés de voies sur des photos trop contrastés : souvent on ne voit rien, et si on veut faire une photocopie pour la mettre dans le sac, c’est l’échec !


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