Les tribulations d’un (ex) astronome

Mort à ceux qui ne payent pas leur ticket de métro ou de RER

mercredi 20 mai 2015 par Guillaume Blanc

C’est un sport national (enfin plutôt régional), en France : on gruge le système, on ne paye pas un service sous prétexte que... Que quoi d’ailleurs ? Qu’il n’est pas parfait ? Ah ! Combien prennent le métro et le RER (en Île-de-France tout au moins) sans ticket ? Donc sans payer leur place dans ce service public de transport. On les voit sauter par-dessus les barrières d’accès ou se glisser subrepticement derrière vous, vous coller dans le dos, pour « passer » des barrières à l’entrée et à la sortie du réseau qui doivent être horriblement compliquée (et donc contraignantes) pour empêcher tout passage illicite (sans payer). Certes, il m’est arrivé de devoir la même chose — passer par-dessus le tourniquet et coller quelqu’un d’autre — à cause d’un ticket (en règle) qui ne voulait pas passer ou de ma carte d’abonnement qui refusait de m’ouvrir les portes [1]

C’est toujours pareil, les contraintes sont faites pour contrecarrer une frange de la population qui s’estime au-dessus du lot et elles emmerdent une vaste majorité qui se comporte correctement en respectant les règles de la vie en société. Ces barrières sont pénibles à plus d’un titre, outre le fait qu’elles constituent un obstacle majeur sur la fluidité des foules, elles m’effraient dans la mesure où quand il s’agit de portes qui s’ouvrent et se ferment telles des mâchoires géantes, j’ai toujours peur d’y laisser un morceau de moi, comme mon sempiternel sac à dos. C’est du vécu : une fois, il y a bien des années, la mâchoire impitoyable s’est refermée sur les bretelles de mon sac à dos, me piégeant ; je me suis retrouvé dans la peau d’une tortue que l’on aurait mise sur le dos. J’ai dû batailler ferme avec la machine qui ne voulait pas me lâcher pour récupérer à la fois ma liberté et mon bien.

Depuis, quand je dois franchir ces horribles obstacles, à l’effrayante étroitesse, je m’engouffre dans l’ouverture dans l’espoir que même mon sac passe dans l’intervalle de temps alloué sans se coincer. Mais le pire c’est encore quand je dois passer chargé de mon matériel de ski. Gros sac sur le dos, la housse des skis sur une épaule et celle des chaussures sur l’autre, je me faufile difficilement dans l’étroit couloir du portique, mon sac frotte et racle partout, je dois maintenir skis et chaussures devant moi, à bout de bras, sous peine de rester coincé dans la machine, dans laquelle je m’élance avec force dès que les portes s’ouvrent pour espérer que mon élan me permettra de traverser sans trop d’encombre et sans y laisser trop de plumes.

Parfois, il y a des passages spéciaux pour les voyageurs avec des bagages encombrants. Comme à Denfert-Rochereau. Ça fonctionne à peu près même si l’ouverture de la porte, d’une largeur cette fois confortable, prend une éternité. Patience...

Et c’est bien une question franco-française (même si je subodore que ce n’est pas une spécialité franco-française), puisque lors d’un séjour à Toronto au Canada en 2011, j’ai pu constater que le métro de cette ville n’arboraient pas de barrières aussi infranchissables. Au contraire, seulement un simple tourniquet à hauteur des cuisses permet de pénétrer dans l’enceinte du métro après avoir payé son trajet. Tout simplement parce qu’au Canada, tout le monde se comporte comme il faut : il est inconcevable de ne pas payer ! Pour prendre le métro, on paye, sans recevoir de ticket ou autre en échange, et on va prendre le métro. Pourquoi est-ce si compliqué chez nous ?

Parce que certains s’octroient la liberté de ne pas payer, je suis privé de la liberté de prendre le RER/métro sans contrainte en payant... Égoïsme franchouillard.

[1D’ailleurs une fois, ce faisant, je suis passé par-dessus les tourniquets à la station St Michel, pour me faire illico alpaguer par des policiers en faction là. J’ai eu beau leur expliquer que j’étais en règle, que j’avais payé mon trajet, que c’était ma carte magnétique qui faisait des siennes, ils n’ont voulu entendre, « sauter par-dessus les tourniquets est un délit », peu importaient les raisons qui m’y avaient poussées.


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