Les tribulations d’un (ex) astronome

La guerre de la raison

mardi 8 décembre 2020 par Guillaume Blanc

Pacifiste dans l’âme, je suis loin d’être un amateur des métaphores guerrières (en particulier en alpinisme, mais c’est une autre histoire !), mais c’est un peu l’impression que me fait la passe d’arme (décidément !) entre différents tenants d’un certain rationalisme. Je livre ici quelques réflexions personnelles sur la controverse autour de la rationalité en France.

 Physicien rationaliste

J’ai terminé il y a peu la lecture du livre de Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les gardiens de la raison. Avant même sa sortie, il faisait couler des flots d’encre virtuelle sur les réseaux sociaux. Il arrive dans la lignée de plusieurs critiques de la pratique du rationalisme en France. Pour moi, il y a d’abord eu un article de mon collègue Bruno Andreotti, éminent physicien, spécialiste des systèmes complexes que sont notamment les milieux granulaires comme les dunes. Théoricien et expérimentateur émérite et respecté, enseignant non moins émérite et tout autant respecté, il m’impressionne par son côté touche-à-tout. Ainsi que par son côté poil à gratter d’une certaine soi-disant bien-pensance universitaire. Je le rejoins complètement — bien qu’à un niveau moindre ! — dans son engagement pour une politique de l’enseignement supérieur et de la recherche saine, collégiale et constructive. Nous l’avions invité à venir faire une petite mise en perspective de l’évolution récente de l’université lors du colloque « Enseigner la physique à l’université » en juillet 2019. Sur ce même sujet, il œuvre au sein du séminaire de politique des sciences de l’EHESS, et a fait une tournée des campus fin 2019 et début 2020 pour expliquer les racines du « mal » qui ronge l’enseignement supérieur et la recherche depuis une quinzaine d’années de reformes néo-libérales. J’ai découvert à l’automne 2019 une autre de ses multiples facettes, avec une première version de son article sur les pseudo-rationalistes qui allait être publié dans la revue de sociologie Zilsel l’été dernier. J’ai trouvé le ton de son article quelque peu léché au vitriol, mais le fond intéressant, dans lequel j’ai trouvé un certain écho.

 Enseignement du rationalisme

Je m’intéresse au rationalisme et notamment à l’enseignement de l’« esprit critique », depuis 6-7 ans que j’ai débuté un cours (optionnel) en partie sur ce sujet en Licence de Physique à l’université Paris-Diderot d’abord puis université de Paris ensuite, que j’ai appelé « Physique et société ». Je m’y suis intéressé au gré de lectures, les ouvrages de zététique de Henri Broch, la revue Science & Pseudo-Sciences de l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS), par exemple. Et puis le bouquin du sociologue Gérald Bronner La démocratie des crédules a été une clef pour comprendre comment autant de croyances réfutées depuis belle lurette pouvaient perdurer au XXIe siècle, siècle, époque où le fonctionnement de la société est fortement basée sur la science et la technologie. À partir de tout cela, j’ai construit un enseignement pour expliquer aux étudiants la démarche scientifique, la nature de la science, leur donner quelques outils d’esprit critique. Je me cantonne dans ce cours à aborder quelques sujets entre science et société qui font parler d’eux et qui ont trait à la physique, comme le nucléaire, le réchauffement climatique et les ondes électromagnétiques et la santé. Ce qui ne m’empêche pas de m’intéresser à d’autres sujets comme les OGM, les pesticides, les médecines alternatives, les vaccins, bref, toutes ces thématiques clivantes qui errent sur le fil de la science. Si j’adhère à l’AFIS depuis 6-7 ans, je ne me suis jamais engagé au sein de cette association au-delà de payer ma cotisation et de lire Science & Pseudo-Sciences, je n’ai jamais fait partie d’aucune autre organisation œuvrant autour de ces sujets. Peu après le début de mon cours, j’ai contacté le collectif Cortecs pour leur faire connaître mon initiative. J’ai ainsi fait la connaissance, par mail et téléphone interposé, de Denis Caroti, que j’ai pu finalement rencontrer fin octobre 2019 à l’occasion d’une formation autour de l’esprit critique à Strasbourg à destination des enseignants de science du collège, et à laquelle j’avais été invité à donner une conférence sur ce qu’est la science [1]. Ce furent des journées très sympathiques où j’ai appris pas mal de choses au cours d’échanges fructueux.

 Convictions vacillantes

L’article de Bruno Andreotti, Contre l’imposture et le pseudo-rationalisme, m’a fait prendre conscience d’un certain nombre de choses sur lesquelles je n’arrivais pas à mettre la main. À l’automne 2019, j’avais envie de m’engager plus avant dans la défense du rationalisme au sein de l’AFIS, mais j’hésitais à concrétiser. Je crois que ce qui me faisait hésiter, rétrospectivement, c’est le ton souvent incisif de certaines publications de l’association, ou de certains de ses membres sur un forum où j’ai toujours hésité à aller poster des trucs ou plus généralement des questions, de peur de me faire mordre. Il y avait également le relativisme de la revue sur les questions du climat, notamment dans un dossier spécial paru en 2010 « Le réchauffement climatique : les éléments de la controverse » qui faisait la part belle à des climato-sceptiques notoires comme Courtillot, Le Moël ou Rittaud. J’ai essayé de balayer cela, me disant que désormais, l’AFIS avait enfin compris les enjeux du réchauffement tout en évacuant le climato-dénialisme puisque François-Marie Bréon y siège ! Mais il y avait d’autres indices qui résonnaient confusément en moi. Comme le fait que l’AFIS relativise le rôle des pesticides néonicotinoïdes dans la baisse de biodiversité. Quand j’ai lu cet article, à l’époque, ça allait dans le sens de mes « idées » sur ce sujet précisément, forgées en grande partie par la lecture de Science & Pseudo-sciences. Début 2018, je suis allé à une journée « Science et médias » à la BNF, où un chercheur, chimiste, spécialiste des néonicotinoïdes, faisait une présentation. Mes « croyances » en la matière ont vacillé. À la sortie du livre de Stéphane Foucart Et le monde devint silencieux en 2019, que j’ai pas (encore) lu, il y a eu une discussion sur le groupe Zététique sur Facebook, où je suivais de loin les débats en intervenant rarement. J’ai voulu poster un truc, disant naïvement que je cherchais à me faire une idée objective sur le sujet. La réponse que j’ai eu m’a laissé pantois : on ne pouvait pas reprocher à un ingénieur à la retraite (André Fougeroux, l’auteur de l’article dans SPS cité ci-dessus) ses conflits d’intérêt passés, il était donc légitime pour dire les néonicotinoïdes, face à un chercheur en poste, signataire de dizaines d’articles scientifiques publiés dans des revues à comité de lecture sur le sujet précisément. Après lecture des Gardiens de la raison, je vois là parfaitement la manifestation des industriels (les marchands de doute) qui ont immiscé le varroa, entre autres, dans la discussion scientifique sur le déclin des colonies d’abeilles et ainsi relativiser les effets des pesticides. Le relais par les pseudo-rationalistes (ceux qui œuvrent innocemment notamment sur le groupe « zététique ») est criant :

Je trouvais initialement ce groupe « zététique » plutôt intéressant, car permettant de débattre sur divers sujets qui m’intéressent, les croyances, mais également les controverses publiques liées aux technologies. Cependant si l’expérience relatée ci-dessus a commencé à m’agacer, d’une certaine façon, puisque des arguments non sourcés sont assénés comme des vérités, sans vraiment pouvoir être discutés, j’en ai eu une autre quasiment simultanément, où il était question des écrans. Comme je venais de lire le bouquin de Michel Desmurget, La fabrique du crétin digital, j’ai voulu le défendre. Même si l’ouvrage de Desmurget est clairement partisan, il cite un sacré paquet d’études qui vont dans le même sens — un consensus [2] ? Cela fait de son livre une sorte de méta-analyse sur l’impact des écrans (après le premier, TV lobotomie, il y a une dizaine d’années), quels qu’ils soient, sur les enfants. Il a fallu que je me prenne la tête avec une orthophoniste en réponse à mon (long) commentaire, les « études » qu’elle m’a fourni, que je suis allé voir n’étaient pas convaincantes. J’ai laissé tomber, j’avais d’autres chats à fouetter à l’époque. Mais cela m’a montré que ces soi-disants adeptes de zététique n’avaient que faire du « doute méthodique » qu’ils prônent, seule leur vérité compte, quitte à brandir « la » bonne étude qui l’étaye (de fait, dans ces domaines aux multiples variables, on trouve toujours une étude dont la conclusion va dans le sens que l’on souhaite). Cela résonne maintenant, à la lecture des Gardiens de la raison : on ne peut pas critiquer la technologie sans paraître pour un abruti ou un anti-rationaliste ! De fait, en opposition aux 77 pages de références de Desmurget était cité un article de Franck Ramus : « Les écrans ont-ils un effet causal sur le développement cognitif des enfants ? », qui est « spécialiste » du sujet. Mais est-il impartial pour autant ? Je ne sais pas qui a raison, qui a tort, peut-être un peu les deux. La « science » connaît-elle d’ailleurs la « vérité » à ce sujet ? N’y aurait-il pas, néanmoins, un certain principe de précaution à appliquer ? Les écrans récréatifs ne sont pas vitaux, ils servent seulement à enrichir l’industrie du jeu vidéo, de la télé, les GAFAM, etc., il y a sûrement moyen de s’en passer ?

 Science et humilité

Néanmoins dans ces deux exemples de courts débats « scientifiques » par réseau social interposé, je trouve que les protagonistes ont un manque d’humilité flagrant. La science se construit petit à petit, sur un socle certes solide, celui que l’on enseigne à l’école et dans les premières années du supérieur, mais son élaboration est lente, elle se fait par essais et erreurs, parfois il faut errer longtemps avant de trouver le bon chemin. Les résultats scientifiques récents, sortant tout juste des publications (revues par les pairs !), sont généralement auréolées de conditionnels et d’un luxe de précautions. Il y a de surcroît des domaines qui sont particulièrement complexes à appréhender car sujets à une multitude de variables, comme tout ce qui touche à l’humain : médecine, psychologie, neurosciences, sociologie, notamment. Il y a notamment une crise de la reproductabilité actuellement qui concerne toutes les sciences, mais surtout la médecine et la psychologie : de nombreux résultats publiés s’avèrent difficiles ou impossibles à reproduire au cours d’études ultérieures. Une des causes pourrait venir du principe même de fabrication de la science actuellement. La compétitivité néo-libérale avec l’injonction de « publier ou mourir » pourrait ainsi court-circuiter certaines vérifications nécessaire.

Il faut se faire à l’idée que la science prend son temps. La « vérité » scientifique met du temps à émerger. Ainsi la preuve de l’existence des ondes gravitationnelles a mis cent ans à voir le jour. Il faut accepter cet état de fait, et discuter avec plus d’humilité des derniers résultats scientifiques en vogue. C’est évidemment compliqué quand cela nous concerne en tant qu’individu membre d’une société, ce qui est le cas pour les technologies, nouvelles ou pas, avec leurs cortèges d’effets collatéraux sur la santé humaine et sur l’environnement naturel dont nous dépendons. Gérald Bronner vilipende le principe de précaution dans un autre livre que j’ai lu L’inquiétant principe de précaution. J’ai longtemps adhéré à son discours, même si son bouquin propage des idées climato-sceptiques, entre autres. Mais dans le cas des pesticides et des écrans, par exemple, il serait peut-être utile d’appliquer un principe de précaution, sans déployer ces technologies tout azimut. D’autant que le consensus scientifique semble exister clairement à propos des néonicotinoïdes comme tueurs de biodiversité. Ainsi que pour les effets néfastes des écrans récréatifs sur le développement des enfants. L’actualité brûlante de la crise du covid montre qu’il faut prendre des décisions en l’absence de vérité scientifique. Cela ne veut pas dire qu’il faut prendre des décisions aveuglément, mais un faisceau de présomptions doit pouvoir guider le politique.

Le principe de précaution vise à prendre des mesures pour gérer un risque (pour la santé et/ou pour l’environnement) non avéré, seulement suspecté, donc en l’absence de preuves scientifiques irréfutables. Ce principe a été inscrit dans la Constitution Française en 2005. Il peut être un frein à l’innovation comme vilipendé par Bronner et Géhin dans L’inquiétant principe de précaution, peut-être est-ce le cas pour les OGM en France, qu’il conviendrait peut-être de distinguer les uns des autres sans les rejeter d’un seul tenant ? Entre les environnementalistes d’un côté, qui voient le diable dans toute innovation technologique, et les technophiles qui ne le voient pas suffisamment, il y a toute une zone grise. Ainsi, s’il n’est probablement pas nécessaire de baisser les normes actuelles sur les intensités des champs électromagnétiques auxquels nous sommes soumis en permanence par les technologies informatiques et téléphoniques qui font désormais parties de nos quotidiens, en revanche, sur les pesticides, les écrans, il y aurait peut-être quelque chose à faire. D’ailleurs dans la crise du covid-19, c’est bel et bien le principe de précaution qui est mis en œuvre avec les confinements successifs. Il suggèrerait en sus de tenir compte un peu mieux dans les décisions politiques de gestion de la crise du caractère aéroporté du virus, et donc de la ventilation des lieux clos.

J’ai appris plusieurs choses, au fil des ans, comme scientifique, comme montagnard aussi. D’une part, je suis loin de tout savoir ; j’ai même tendance à en savoir de moins en moins au fur et à mesure que je « creuse » un sujet, parce que de vastes questions s’ouvrent sans cesse. Je doute également de beaucoup de choses (de la solidité du relais en escalade mais aussi de certaines « vérités » scientifiques). Il faut, je pense, savoir rester humble devant un résultat scientifique : seule l’application scrupuleuse de la méthode pour vérifier et certifier — ou infirmer — par la disputatio entre pairs. La pratique de la montagne rend généralement humble, également, à bien des égards. L’humilité et le respect mutuel devraient être des pratiques plus répandues, mais je m’égare.

 Les mouvements rationalistes en France

Après la lecture de l’article de Bruno Andreotti, j’ai lu le livre de Sylvain Laurens, Militer pour la science, auquel il fait référence. Cela a occupé la demi-heure de lecture journalière pendant le premier confinement en mars, en sirotant un café. Je l’ai trouvé assez passionnant sur toute l’histoire qu’il fait de l’Union Rationaliste et des débuts de l’AFIS. Contrairement à ce qu’annonce le sous-titre Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), l’ouvrage ne s’arrête pas à l’orée des années 2000 mais un peu plus tard. Il critique alors les organisations rationalistes qui s’attaquent, au tournant des années 2000, à la technophobie et aux marchands de peur. La critique est globalement constructive, mais on sent quand même un certain mépris pour les vulgarisateurs de tout poil se réclamant du rationalisme, l’AFIS en tête. On le ressent également quand il en parle : je l’ai écouté dans au moins deux émissions de radio, l’une de l’Union rationaliste, sur France Culture du 26 juillet 2020, l’autre, « Racine de moins un » sur Radio Zinzine en septembre 2020. Sans décortiquer toute son analyse, en prenant seulement un tout petit morceau, une note de bas de page (note 86 p. 191), en fait, où il donne trois méta-analyses sur les lignes THT qui causeraient des leucémies chez les enfants, voulant montrer que Henri Broch et al. se trompent en disant que ces lignes sont inoffensives, ou en tout cas que l’étude de Draper et al. de 2005 ne permet pas de conclure quoi que ce soit.

La troisième étude, la seule parue après l’étude de Draper de 2005, soit en 2010, du même Draper. La conclusion y est assez faible : « Nos résultats sont en accord avec les précédentes analyses groupées montrant une association entre les champs magnétiques et la leucémie infantile. Dans l’ensemble, l’association est plus faible dans les études les plus récentes, mais ces études sont de petite taille et ne présentent pas les améliorations méthodologiques nécessaires pour résoudre l’association apparente. Nous concluons que les études récentes sur les champs magnétiques et la leucémie infantile ne modifient pas l’évaluation précédente selon laquelle les champs magnétiques sont peut-être cancérigènes. » En 2014, une autre étude, conduite par certains des auteurs de celle de 2005, conclut : « Il est peu probable qu’un risque diminuant avec le temps résulte d’un quelconque effet physique des lignes électriques et il est plus probable qu’il soit le résultat de l’évolution des caractéristiques de la population parmi ceux qui vivent à proximité des lignes électriques. » D’autres études existent sur ce sujet délicat. Laurens se livre donc là à un choix guidé probablement par ses idées préconçues sur le sujet.

 Écolos vs technophiles

Les gardiens de la raison à la mode AFIS n’aiment pas les écolos [3], ceux qui les pourfendent n’aiment pas les technologies. Si les critiques de Andreotti, Laurens, Foucart, Horel se focalisent sur les pesticides, de petites allusions sont quand même faites sur le nucléaire. Bruno Andreotti critique rapidement le nucléaire, entre autres sur « le temps de construction des centrales nucléaires, en porte-à-faux avec l’urgence climatique. » Ce n’est pas complétement faux, le parc nucléaire français actuel a mis trente ans à être construit, mais c’est une facette de la solution au problème réchauffement climatique ; à ne pas négliger, donc.

Le livre Les gardiens de la raison distille ça et là quelques piques contre le nucléaire, sans apporter d’arguments autre qu’une idéologie à ce sujet que l’on devine sous-jacente [4]. Ils fustigent le fait de distinguer le risque du danger, distinction si cher aux technophiles, il est vrai, qu’ils dénoncent dans le chapitre 4 : « le danger risquologique », qui tourne autour du glyphosate. Et donc de l’exposition : plus on est exposé à un danger, plus on risque quelque chose. Leur démonstration comme quoi cela serait faux n’est pas du tout claire, et ne m’a pas convaincu. L’hiver, en montagne, il y a un danger d’avalanche (de neige). Mais si je reste chez moi, sans m’y exposer, je n’ai aucun risque de me faire ensevelir. En revanche, quand je prends mes skis de rando, que je me balade sous ou sur des pentes raides, je m’expose au danger d’avalanche, je risque de m’en prendre une… Pour le glyphosate je n’ai pas assez étudié la question pour y comprendre objectivement quelque chose. Je prenais pour argent comptant l’argumentaire de l’AFIS, celui du livre de Foucart et al. fait vaciller cela, mais je ne suis pas convaincu du contraire en lisant leur démonstration. J’ai l’impression qu’ils confondent l’exposition de la population globale (vous et moi qui mangeons des fruits et légumes avec des résidus de glyphosate) et celle des agriculteurs (qui manipulent ces produits toxiques à des doses très élevées). Il va falloir que je creuse dans la littérature scientifique si je veux me faire mon idée : on ne peut plus faire confiance à personne pour nous fournir une information saine et digérée !

La lecture du livre de Sylvain Laurens est instructive. Celle de l’article de Bruno Andreotti est éclairante, même si un peu (trop) jargonnante à mon goût, et ainsi, ardue à lire [5]. Quant à celle des Gardiens de la raison, j’ai dû ramer pour en venir à bout. C’est long 368 pages, parfois ! J’avais pourtant lu un précédent ouvrage de Stéphane Foucart, L’avenir du climat : enquête sur les climato-sceptiques, que j’avais beaucoup apprécié même s’il m’avait semblé moins bien documenté et plus spéculatif sur certains points (comme l’explication du climato-sceptiscisme de Allègre et cie), que le très bel essai de Naomi Oreske et Erik M. Conway Les marchands de doute sur le même sujet, côté américain.

En lisant Les gardiens de la raison, j’ai eu le sentiment d’un règlement de compte envers l’AFIS d’une part, qui en prend pour son grade tout au long des pages (à raison, rétrospectivement), mais aussi envers divers blogueurs, youtubeurs, qui font de la vulgarisation en lien avec l’esprit critique, la zététique, et souvent, par extension sur les technologies controversées.

 Marchands de doute

Les marchands de doute ce sont des industriels qui produisent de la science pour discréditer les effets néfastes de leurs produits en les relativisant. La stratégie fut mise au point par les marchands de tabac quand ils virent s’accumuler les preuves scientifiques de la toxicité de leurs produits. Ils ont ainsi pu retarder la prise de conscience collective du public et des décideurs politiques en semant le champ scientifique d’études minimisant l’impact du tabac tout en posant d’autres causes possibles pour les cancers observés. La stratégie a fonctionné à merveille, même si, in fine, la « vérité » scientifique ne peut plus être dissimulée. Mais le doute est instillé dans les esprits. La même stratégie a été adoptée par l’industrie pétrolière envers le réchauffement climatique pour créer ce mouvement climatosceptique mortifère qui perdure et continue de retarder la prise de décision politique. Ainsi que sur d’autres thématiques comme les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone ou les pesticides. Le livre Les gardiens de la raison accuse ainsi les industriels des pesticides, notamment, d’avoir changé de stratégie depuis 15-20 ans en faisant relayer leurs messages de communication et d’instillation du doute envers le grand public pour minimiser les impacts de leurs produits sur la santé humaine et la biodiversité, par les défenseurs (souvent auto-proclamés) de la science, et autres associations rationalistes comme l’AFIS. Si l’hypothèse mérite que l’on s’y arrête, et contient probablement une part de vérité, j’ai trouvé leur démonstration alambiquée et malheureusement peu convaincante. J’ai eu l’impression d’y voir le point d’orgue d’une bataille rangée (décidément !), débutée il y a fort longtemps sur Twitter.

 Twitter

Je me suis mis à Twitter et donc à passer un peu de temps sur ce réseau « social » en mars dernier après avoir passé des années sur Facebook. Une envie de changer, de voir autre chose, peut-être le sentiment d’avoir fait le tour de Facebook ? Sur Facebook, la bulle est restreinte, resserrée autour des « amis » ; sur Twitter, le vaste monde s’ouvre. Il y a un temps d’adaptation (qui n’est pas révolu) pour tenter d’en comprendre les codes (RT, TT, thread, etc.). Je m’abonne à plein de comptes en fonction de mes envies. Et notamment liés à l’esprit critique, le rationalisme et tutti quanti. Parfois la bataille (sic !) est rude. Une guérilla virtuelle à coup de 280 caractères (ou moins), ou plus (les threads) menée compte à compte. D’ailleurs tout un chapitre du livre de Foucart, Horel et Laurens reprend ces histoires de troll et de harcèlement à coups de « tweets ». Bruno Andreotti en fait également état dans son article. L’oiseau bleu ventru, malgré sa bouille innocente et ses « cuicui » charmeurs, peut être d’une violence inouïe. Peut-être que les protagonistes, plutôt que de s’enfermer dans leurs certitudes respectives derrière un écran, pourraient s’expliquer de vive voix, sans limite dans le nombre de mots ou de caractères, et sans devoir faire d’interminables « threads », numérotés (ou pas), pour développer un argumentaire au-delà de 280 caractères. Et ça irait peut-être mieux ? Délaisser ces réseaux sociaux, qui de surcroît enrichissent des GAFAM insatiables, serait la meilleure solution. D’ailleurs, où est le « T » dans GAFAM ? Pourtant il y a ce côté attractif (mon tweet va-t-il être « aimé » ou mieux « RT » retweeté, va-t-il provoquer une avalanche d’abonnements à mon compte, vais-je — enfin ! — devenir po-pu-laire ?), mais ce qui me semble le plus important (et fait que j’y suis encore — pour combien de temps ?) est qu’on y trouve des informations fraîches et brutes sur un certain nombre de sujets (y compris sur les bugs informatiques de mon université, la com’ interne n’étant pas vraiment au point !). Évidemment, elle n’est pas forcément digérée, elle est parfois alambiqué et dissimulée dans des threads et des sous-threads ou des threads de threads, mais il y a cet aspect, indéniablement. Je me demande quand même pourquoi bon nombre de « tweetos » s’échine à développer un argumentaire forcément supérieur à 280 caractères en threads, alors qu’il suffit d’écrire un bon vieil article sur un blog. Le micro-blogging devient blogging. À étages et tiroirs. Bref.

Est-ce néanmoins vraiment raisonnable de tweeter ? Mine de rien, ça pollue, et puis, en fait, quelle est la plus-value ? Peut-on exister sans Twitter ?

 Pseudo-rationalisme

Bruno Andreotti nomme ce rationalisme qui reprend (malgré lui ?) les argumentaires technophiles des industriels le pseudo-rationalisme :

« Reprenons maintenant l’exemple de Descartes. Pour les voyageurs égarés dans la forêt qui ne disposent d’aucune espèce de repère pour la direction à prendre, le plus important est d’avancer résolument. Le premier sera poussé par son instinct dans une direction quelconque. Le second, par un augure. Le troisième examinera soigneusement toutes les éventualités, il étudiera toutes les raisons et contre-raisons ; et puis, sur la base de présupposés insuffisants dont les lacunes échapperont à sa conscience, il finira par se diriger fièrement dans une direction précise qu’il considèrera la bonne. Le quatrième, enfin, réfléchira autant qu’il pourra ; mais il n’aura pas peur de s’avouer que son intelligence est trop faible, et il laissera en toute quiétude le sort décider pour lui. En admettant que les chances qu’ont les quatre voyageurs de sortir de la forêt soient égales, il y a aura pourtant des gens pour juger très différemment les quatre attitudes. À celui qui cherche la vérité, qui a pour l’intelligence le plus d’estime, l’attitude du dernier voyageur sera la plus sympathique ; celle du troisième, du pseudo-rationaliste, lui répugnera le plus. » Otto Neurath, La reconstruction de la raison : dialogues avec Jacques Bouveresse.

Il milite ainsi — et je ne peux qu’être d’accord avec lui — pour une science basée sur la disputatio, c’est-à-dire la revue par les pairs. Et pour une diffusion de la science par des journalistes scientifiques formés ou par les scientifiques eux-mêmes.

 La zététique dans tout ça ?

Ainsi la zététique de Henri Broch est critiqué par Laurens et Andreotti notamment pour échapper à cette règle fondamentale de la construction de l’édifice scientifique. De fait, Broch n’a jamais publié ses expériences zététiques dans des revues à comité de lecture, seulement dans des livres grand public et sur des sites web comme celui de l’ancien laboratoire de zététique de Nice. Dommage pour ce promoteur de la méthode scientifique d’avoir oublié cet aspect fondamental de celle-ci, à la base même de l’édifice. D’ailleurs les pourfendeurs des pseudo-rationalistes comme le sociologue Sylvain Laurens dans son ouvrage Militer pour la science et les journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel avec Sylvain Laurens dans Les gardiens de la raison font de même : sociologue ou pas, publier une étude sociologique dans un livre escamote cette marche essentielle de la disputatio. Gérald Bronner fait de même, de manière prolixe. Le seul qui reste droit dans ses bottes de ce point de vue est Bruno Andreotti qui publie son article sous forme d’éditorial dans une revue de sociologie des sciences, avec comité de lecture, et donc revue par les pairs.

Quoiqu’il en soit, quels que soient les tords a posteriori de Henri Broch, je pense qu’il a fait un travail remarquable de vulgarisation et d’enseignement de la méthode scientifique avec la mise en place d’outils pour aiguiser l’esprit critique. C’est très riche pédagogiquement ! D’ailleurs Richard Monvoisin a même fait une thèse sur le sujet : Pour une didactique de l’esprit critique — Zététique & utilisation des interstices pseudo-scientifiques dans les médias. Ce travail continue donc.

 L'AFIS

L’AFIS est en quelque sorte au cœur de la controverse. Elle s’est dépêchée de réagir en contre-attaquant (on y revient…) avant même (mais aussi après) la sortie du livre Les gardiens de la raison sur les étals des libraires. Peut-être le résultat d’une longue querelle entre Foucart et elle, à coup d’éditos et de communiqués de presse. Une dissection minutieuse et (impitoyablement ?) critique de chacune des 368 pages est faites par certains de ses membres éminents (ou pas). Une réaction épidermique à un ouvrage mal ficelé et maladroit ? Certainement. À lire ces critiques, on se rend compte que les auteurs ont dérogé à la plus élémentaire des règles du journalisme : vérifier les sources, interroger les protagonistes. Sylvain Laurens l’a fait avec Henri Broch dont il rapporte les propos dans son livre. Ici, il ne semble y avoir (presque) que des allégations qui semblent mensongères à en croire la longue liste des réactions des protagonistes (souvent malgré eux) du livre de Foucart, Horel, Laurens. C’est dommage, d’autant qu’il me semble y avoir un fond de vérité dans la trame, comme les indices déjà mentionnés me le laissent sous-entendre. L’industrie des pesticides, en particulier, puisque la thèse des auteurs est essentiellement focalisée sur cet aspect des technologies (DDT, glyphosate, surtout, néonicotinoïdes, un peu…), est certainement assez cynique (et riche) pour se payer une stratégie d’instillation du doute en laissant croire les défenseurs de la science (et des technologies) qu’ils propagent un consensus scientifique.

Si le livre Les gardiens de la raison me convainc peu, ce qui achève toute la crédibilité que j’avais de l’AFIS est un article de Mikaël Salson, « Cachez ce lobby que je ne saurais voir », publié sur un site internet en décembre 2020. Dans cet article Mikaël Salson fait une critique très bien étayée du biais méthodologique de l’AFIS quant à la dénonciation des divers lobbys et montre que l’association fait la part belle aux lobbys industriels. Les « marchands de doute » dont il est scientifiquement prouvé qu’ils manipulent la science ne sont quasiment pas évoqués et encore moins critiqués dans les colonnes de Sciences et Pseudo-Sciences. En revanche les « marchands de peur » y sont abondamment évoqués et critiqués, alors que leur réalité semble moins étayés scientifiquement [6]. Voici la conclusion de cet article : « Cette analyse sur les termes marchands de peur et marchands de doute a permis de confirmer ce qui avait été observé sur la manière dont les lobbys sont abordés : l’AFIS a un certain tropisme vers la critique des positions écologistes, moins envers les positions antagonistes d’industriels. Cela objective également un ressenti qu’il est possible d’avoir à la lecture des productions de l’AFIS : une impression que les erreurs ou manipulations d’associations environnementales sont plus durement critiquées que celles d’industries, voire parfois critiquées sans aucun fondement (comme sur le DDT). L’AFIS s’exprime plus sur le lobby vert que sur des lobbys industriels qui ont pourtant une bien plus grande importance. […] Elle singe la critique scientifique pour rejeter certaines études scientifiques et relaie la communication de certains lobbys industriels en leur ouvrant ses colonnes. »

Son étude objective effectivement le même ressenti personnel exprimé dans le présent billet. Je n’irais peut-être pas jusqu’à dédouaner complètement les marchands de peur au profit des marchands de doute, les deux sont nocifs pour la science et pour la société, à des degrés divers. Il est probable que les seconds aient des moyens bien plus importants que les premiers, mais instiller le doute ou semer une peur irraisonnée n’est de toute évidence pas sain.

Compte tenu de cette complaisance de l’AFIS envers les lobbys industriels et les marchands de doute, et compte tenu de son attitude extrêmement défensive voire incisive suite à la parution du livre Les gardiens de la raison, je pense qu’elle n’infléchira pas, dans un futur immédiat, sa ligne éditoriale en conséquence. Mes convictions deviennent donc antagonistes avec celles de l’AFIS [7].

 Réenchanter le rationalisme !

Idéalement, plutôt que de s’insulter à coup de tweets aussi concis que rageurs, d’éditos, de communiqués de presse, d’articles de journaux (Le Monde) ou de revues (Science et Pseudo-Sciences) [8], de livres, etc., ne faudrait-il pas mettre tout le monde autour d’une table pour discuter et revenir à la raison (justement) ? Car c’est de ça dont il est question ! Un travail nécessaire et salutaire est fait par les uns contre les croyances diverses et variées, contre les marchands de peur (des ondes, de la radioactivité, du réchauffement climatique, des vaccins, des OGM, que sais-je encore), qui existent vraiment et sont des charlatans qui au mieux dépouillent les crédules, au pire instillent (eux aussi, décidément !) des peurs infondées qui mettent des vies en danger. Le relais des thèses relativistes des marchands de doute, est évidemment profondément néfaste et doit être dénoncé et combattu, mais il ne doit pas remettre en question le reste, comme le sous-entend malheureusement Les gardiens de la raison.

De part et d’autre, chacun, plutôt que de camper sur ses positions, devraient remettre en question ses convictions, mettre de l’eau dans son vin pour aller de l’avant : faire barrage aux marchands de peur et aux marchands de doute. Après tout, remettre en question des convictions face aux faits, n’est-ce pas un autre pilier de la méthode scientifique ? Le rationalisme de manière générale y gagnerait, parce que dans la société actuelle, il a quand même du soucis à se faire, le rationalisme. Tout comme la vulgarisation scientifique en France, et cela va de pair. On a vu disparaître une belle émission de radio généraliste sur la science, La tête au carré sur France Inter, devenu la Terre au carré, avec toujours de la science, mais moins et focalisée sur la planète. Je ne pense pas qu’elle ait été remplacée [9]. On a vu le mensuel La Recherche faillir disparaître à la fin de l’été 2020, puis renaître en octobre sous forme trimestrielle. Actuellement, c’est le mensuel très généraliste Science et Vie qui semble sur la sellette... On critiquait parfois ses couvertures aux gros titres à sensations pour attirer le chaland, on va peut-être les regretter !

Il me semble donc nécessaire que tout le monde rame dans le même sens, et que tout le monde s’accorde sur ce qu’est le rationalisme, ou plus exactement sur ce qu’il devrait être. Pour contrer marchands de peur et marchands de doute, il faut être carré sur la méthode. La vulgarisation et la diffusion des connaissances scientifiques doit se faire par l’intermédiaire de la production scientifique elle-même, en ayant conscience de ses biais et de ses échelles de temps. Pour cela, il faut être formé à cette méthode, soit en ayant fait une thèse de doctorat, soit d’une autre façon (master en journalisme scientifique ? [10]).

Il y a évidemment bien d’autres choses dans ces ouvrages qui mériteraient des pages de discussion, mais je suis moins armé (sic !) pour le faire, notamment sur le côté politique de ces gardiens de la raison au pseudo-rationalisme au service des marchands de doute, qui tourbillonneraient du côté de l’extrême droite…

[1Conférence que j’ai d’ailleurs eu l’occasion de refaire sous une forme légèrement différente devant les enseignants scientifiques du lycée de l’académie de Versailles, à la demande d’une inspectrice du Rectorat.

[2Bruno Andreotti, dans son article, dit que le « terme [est] inusité dans la recherche scientifique. » Je ne suis pas tout à fait d’accord. Il y a de nombreux consensus dans l’histoire des sciences, qui se sont avérés « vrais » ou qui ont été réfutés par la suite. Par exemple, la valeur mesurée de la constante de Hubble, qui quantifie la vitesse actuelle de l’expansion de l’Univers, a été controversée pendant des décennies, pour aboutir à un consensus à l’aube des années 2000 ; depuis quelques années, les mesures se précisant, une nouvelle controverse a surgit, différentes données ne « collent » pas entre elles : problème lié à la mesure ou nouvelle physique à l’horizon, qui sait ? Dans ce même domaine de la cosmologie observationnelle, il y a désormais un consensus sur l’accélération de l’expansion de l’Univers, sa cause reste, elle, controversée. Autre sujet, le réchauffement climatique d’origine anthropique fait également consensus parmi les climatologues. Bref, si, la recherche scientifique est l’objet de « consensus », qui ne sont pas pour autant un élément clef de la méthode scientifique : ce n’est pas parce que « ça » fait consensus que c’est scientifiquement « vrai ».

[3C’est peut-être aussi un pour ça que je ressens un certain malaise vis-à-vis de certaines publications de l’AFIS : je me sens écolo sur les bords, mais aussi scientifique, concilier les deux est parfois difficile.

[4Le mouvement écologique en France est né de son activisme anti-nucléaire. L’absurdité résiduelle de la chose n’est pas critiquée dans le livre de Foucart et al.

[5Ceci étant, même ses publications de physique j’ai parfois du mal à y comprendre quelque chose. J’avais regardé son travail sur les pénitents de glace au retour d’un raid à ski en Ubaye, sur une neige souvent dure et dardée de ces pénibles pénitents, sans parvenir à en décortiquer la substantielle moelle, à l’époque.

[6Ceci est néanmoins discutable. Par exemple dans le cas de l’électrosensibilité Il se trouve que les médias — marchands de peur ? — ont une certaine responsabilité dans l’épidémie : une étude intitulée : Les avertissements des médias concernant les effets néfastes sur la santé de la vie moderne s’auto-réalisent-ils ?. Elle conclut de manière expérimentale sur l’intolérance environnementale idiopathique (ie symptômes que l’on éprouve pour soi-même) attribuée aux champs électromagnétiques que : « Les reportages des médias sur les effets néfastes de substances supposées dangereuses peuvent augmenter la probabilité d’éprouver des symptômes à la suite d’une exposition fictive et de développer une sensibilité apparente. Un plus grand engagement entre les journalistes et les scientifiques est nécessaire pour contrer ces effets négatifs. »

[7Un petit sentiment d’amertume, tout de même : j’ai fait confiance aux publications de l’AFIS pendant des années pour me former sur les sujets qu’elle traite, j’ai un peu l’impression de m’être fait avoir. J’aurais dû faire preuve de plus d’esprit critique, ce que j’essaye pourtant d’enseigner à l’université. L’arroseur arrosé.

[8Il faudrait que l’AFIS revienne à la raison…

[9Il y a néanmoins une très belle émission sur la science, La méthode scientifique, mais c’est sur France Culture

[10Il y a un master de Journalisme Scientifique dans mon université, mais curieusement, il n’y a aucun lien — à ma connaissance — avec les UFR de sciences, et en particulier l’UFR de physique, ce que je trouve dommage. Il y a quelques années, j’avais contacté le responsable de ce master, pour dire que je faisais un cours avec de l’esprit critique sur des thèmes liés à la société, j’ai reçu une fin de non-recevoir, me disant en substance que le cursus était déjà blindé côté esprit critique, et que de toute façon y’a pas l’temps (je proposais seulement de le rencontrer !)… Dont acte.


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