Les tribulations d’un (ex) astronome

Le 7e degré

mardi 31 janvier 2006 par Guillaume Blanc

« Les montagnes ne rendent pas la vie plus facile, mais plus supportable. »

Le livre culte de toute une génération d’alpinistes, écrit par l’un des plus grand alpinistes du vingtième siècle, voire le plus grand. Reinhold Messner, 61 ans en décembre dernier, a enchaîné des « premières » incroyables. Outre ses réalisations dans les Alpes, il est surtout connu du grand public pour avoir été le premier à atteindre les quatorze 8000 de la planète, dont l’Everest atteint pour la première fois sans oxygène en 1978, et le premier 8000 en solo, le Nanga Parbat, l’été de la même année... Il invente l’himalayisme écologique, expéditions légéres, ascensions en technique alpine, sans oxygène ! Il s’engage dans Mountain Wilderness et est élu député au Parlement Européen.

«  Le 7e degré » est paru en 1975. Messner y raconte ses débuts en escalade, sa manière de s’entraîner, non seulement physiquement mais aussi au-delà de sa résistance (mais si, mais si, on peut grimper avec des crampes dans les bras !!). C’est un patchwork de morceaux d’escalades et d’aventures diverses, surtout dans les Dolomites, son terrain de jeu favori : il a fait ses études à l’Université de Padoue. Des voies dans le massif du Mont Blanc aussi. Les récits sont courts, entrecoupés d’anecdotes, et de réflexions sur sa vision de la montagne. Un recueil de nouvelles, en fait. Il y a de quoi halluciner à voir les réalisations du bonhomme. Un grand, sans conteste. Déjà à l’époque.

Nombre de noms de lieux en Italie, prés de Padoue et dans les montagnes environnantes ont trouvé résonance en moi, qui ai passé un peu de temps à Padoue : Civetta, Marmolada, Pelmo, etc... Et puis Rocca Pendice, la falaise toute proche de Padoue : il grimpe ces voies de plus d’une centaine de mètres en solo, comme ça, défiant toutes les loi de la pesanteur, dépassant toutes les cordées en place, sous leurs yeux exorbités. Et ce plusieurs fois d’affilée, pour s’entraîner aux solos dans les grandes parois... À l’époque, le VIe degré de difficulté en escalade apparaît comme une barrière, le « mur du son » des alpinistes. Que Messner fera voler en éclat. Mais au-delà de ses réalisations spectaculaires, il insiste énormément sur son entraînement, sans lequel il ne pourrait rien faire, ni se sortir de situations délicates en paroi. Il nous raconte comment gravir un mât de cocagne avec deux codelettes et des nœuds de prussik, il évoque la mort de son frère Günther au Nanga Parbat en 1970. Entre autre. Un livre historique pour qui aime la montagne, mais je ne sais pas si les autres peuvent comprendre... Mais peut-être que sa plus grande victoire est d’être encore en vie. C’est malheureusement si rare, dans ce monde-là...

« Les montagnes sont équitables. Elles ne distribuent pas leurs faveurs selon la classe ou la difficulté, selon la taille ou la volubilité. Elles donnent à chacun autant qu’il leur apporte, davantage parfois au promeneur qu’au vainqueur de la directissime. C’est une question de réceptivité. »


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