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La vallée de l’Embrunais est en train de subir une opération chirurgicale de grande ampleur. Et ce n’est pas de la chirurgie réparatrice, encore moins esthétique. Destructrice. Moyenâgeuse. De vastes saignées dans des forêts accrochées à flancs de montagne, avec des bistouris quelques peu émoussés quand on voit le résultat, dans le but de transporter l’indispensable électricité au-delà des frontières. Telles des broches vissées dans une chair désormais meurtrie, des pylônes gigantesques se dressent désormais à l’aplomb de la Durance. Pour le moment, seule une partie des piquets est plantée dressant leurs squelettes infernaux vers l’azur. Un chantier gargantuesque qui se déroule en partie dans l’illégalité : de nombreuses infractions sont constatées. Il est assez incroyable qu’une telle ligne puisse voir le jour actuellement, alors que l’enfouissement est technologiquement possible, d’ailleurs réalisé dans pas mal de régions (Verdon, Pyrénées, Maurienne…), dans les Hautes-Alpes, que nenni, les fils seront au grand air, en dépit d’un impact immense sur un paysage jusque-là préservé ; en dépit d’une économie essentiellement basée sur le tourisme de pleine nature. Allez comprendre… ?!? RTE [1], opératrice de la chose, aurait-il un stock de pylônes à se débarrasser ? La lutte mise en place depuis plusieurs années s’intensifie, manifestations, recours en justice, high-line entre deux pylônes, constats réguliers de l’avancée des dégâts et des infractions commises. À défaut d’élus charismatiques ce sont quelques icônes haut-alpines de la montagne qui montent au créneau… Tant qu’aucun fil ne se balance entre les pylônes, l’espoir demeure…

Voir : Avenir Haute Durance.