Les tribulations d’un (ex) astronome

Le toit du Cul de Chien

samedi 2 octobre 2010 par Guillaume Blanc

Le dernier petit livre rouge d’un habitué des éditions Guérin, Jean-Marc Aubry. Comme d’habitude, on se marre bien. Comme d’habitude, ça sent le vécu. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agit ni de randonnée en montagne comme dans «  Une semaine de vacances » ni de l’expédition aux sports d’hiver d’une famille parisienne comme dans « Les Bottin aux sports d’hiver », mais des débuts dans la vie adulte du jeune Raoul, amateur de guitare, de mobylettes et d’escalade.

Raoul est parisien, il a une ravissante copine, Lisou, le week-end ils partent grimper à Fontainebleau avec leurs potes, sur leurs mobs, dans le vent des poids lourds qui les dépassent sur la Nationale 7.

« Nationale 7. Orly. Très fort vent de face. Raoul, couché sur le guidon de sa mob se demandait si, dans les calculs de probabilité chers à Cellier, le professeur de mathématiques, il n’y en avait pas un expliquant pourquoi un fort vent du sud se levait chaque fois qu’il prenait la Nationale 7 avec sa mobylette. Et c’était heureux qu’il y ait la mobylette car quelques mois auparavant c’était le Solex et avec un tel vent de face en Solex, il aurait reculé. C’est un peu ce que se disait Lisou, derrière sur son « Caddy », cramponnée elle aussi au guidon, en sentant passer le souffle chaud des semi-remorques : « ça y est, je recule ! » Par contre, après leur passage, l’appel d’air la catapultait vers le sud, vers Corbeil, avant de la secouer dans les turbulences de la remorque. C’était le moment où il fallait se cramponner encore plus fermement au guidon pour limiter les zigzags afin de ne pas trop se faire écraser par le camion suivant. Physique ! »

Parfois plus loin, en montagne. Et puis au beau milieu de tout ça, il y a le BEP à ne pas louper, et le spectre du service militaire qui se profile. Ça se passe au début des années soixante-dix.

C’est drôle, c’est émouvant, on se laisse à imaginer la jeunesse de nos parents, peu ou prou à la même période, sur les mêmes blocs de Bleau. Ce toit du Cul de Chien, bloc déversant fameux s’il en est, qui a, semble-t-il, vu défiler des générations et des générations de grimpeurs venus l’essayer (en ce qui me concerne j’ai eu une ou deux fois l’occasion de toucher les premières prises), le regarder ou le franchir.

C’est le récit d’une époque, avec ses différences (aujourd’hui, fini le service militaire !) et ses similitudes (le toit du Cul de Chien existe toujours même si une prise a été taillée par un imbécile). Bref tout un chacun trouvera dans ce petit livre, qui se lit rapidement, ce qu’il voudra bien y trouver !


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