Groenland, départ imminent
Je vais m’en aller fêter le quatrième anniversaire (19 avril) de ce blog au-delà du cercle polaire, par 72° de latitude nord et 25° de longitude ouest. Quatre ans... 356 articles (357 avec celui-là), 853 commentaires (peut mieux faire !), 386635 pages vues, 103676 visiteurs. Je ne sais pas trop ce que ces deux derniers chiffres peuvent bien signifier : 8000 pages vues par mois, et 2160 visiteurs par mois en moyenne ? C’est pas mal, non ?
Bref, je vais aller fêter ça avec quatre compagnons, en traversant les Alpes de Stauning à skis, en autonomie complète. Car oui, toute la côte groenlandaise est parsemée de massifs montagneux. Point de calotte pour nous : la platitude n’est pas au programme. Ce massif se trouve sur la côte est. Il culmine vers 2900 m. Un programme minéral, donc. Montagnes et glaciers. Pas de verdure attendue, le printemps arrivera plus tard là-bas. La « Verte Terre » n’est qu’estivale. Pas de bestioles, sauf peut-être lors de notre retour à Constable Point par la côte. Seuls, loin de tout et de tous pendant 34 jours. Une première en ce qui me concerne. L’idée de partir, très bientôt, m’excite tout autant qu’elle m’inquiète. Un peu.
Ce rêve qui prend soudain tournure, va finalement avoir raison de mes quelques économies, et va également avoir raison de mon capital carbone pour les quelques années à venir : XXIe siècle oblige, nous rallierons notre point de départ en avion d’abord, puis en hélico. Ptère. Héliski, en quelque sorte. Hélico... Machine aussi gourmande en dollars qu’en kérosène. Moi qui râle et tempête tant et plus habituellement contre ces diableries d’un autre temps qui n’ont de cesse de bourdonner aux oreilles des montagnards qui suent sang et eau pour y aller, en montagne, je m’en vais les utiliser pour mon simple plaisir égocentrique. Je ne suis pas à une contradiction près... Même si je pense pas déranger grand monde, ce faisant.
Hélico qui de surcroît ne nous autorise qu’un poids assez limité... Nous sommes en train de rogner sur tous les hectogrammes superflus. Exit le beau réflex, trop lourd ; exit le deuxième duvet, si par hasard les températures sont plus polaires que prévues ; exit les belles bouteilles pour l’essence de la cuisine, ça sera de vulgaires bidons ; exit le panneau solaire pour recharger les batteries du petit appareil photo que j’emmène quand même (de toute façon le chargeur que j’ai acheté pour aller avec fonctionne mal j’ai l’impression) ; exit le bouquin que j’aurais bien glissé dans ma pulka pour me tenir compagnie au cas où (le chef d’expédition nous assure que les journées seront bien remplies, pas le temps de s’ennuyer, donc !) ; exit les fringues de rechange (34 jours avec le même pull, vous vous rendez compte ? Mais trois, quatre slips quand même) ; exit les tubes de crème de marron (30 kg de bouffe au total, mais j’ai dèjà l’impression que ça va être limite)... L’avantage de tout ça, c’est que la pulka sera bien assez lourde à tirer sans tout ça ! Et rassurez-vous, j’emmène tout de même un peu de papier et un crayon pour raconter mes mémoires. Peut-être y aurez-vous droit à mon retour, avec quelques photos.
Vendredi, Paris-Reykjavik, Islande, samedi Reykavik-Constable Point, Groenland. Dans la foulée, hélico : deux rotations pour nous emporter au pied du glacier Vikingbrae sur l’Alpefjord.
Retour prévu le 17 mai.
Guillaume Blanc
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