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Le cycle de Cyann
J’ai découvert François Bourgeon dans ma jeunesse avec son cycle Les Passagers du Vent, qui raconte les aventures d’une jeune femme à l’identité usurpée, Isabeau, au beau milieu du trafique triangulaire du XVIIIe siècle. Superbe scénario, dessins magnifiques, assurément un chef-d’œuvre de la bande dessinée. Dans la foulée, j’ai tenté la lecture des Compagnons du Crépuscule, deuxième série de François Bourgeon, qui se trame au Moyen-Âge, sans avoir jamais accroché au scénario pour le moins alambiqué...
Et en 1993 paraît un nouvel album, Bourgeon au crayon et Lacroix au scénario, La sOurce et la sOnde, premier opus du Cycle de Cyann. Bourgeon lâche ainsi les bas-fonds de l’Histoire pour dessiner une saga futuriste, qui n’a de terrestre que le charme de ses protagonistes, en particulier de l’héroïne Cyann Olsimar. Autant les bandes dessinées futuristes me laissent souvent de marbre, autant je tombai sous le charme de celle-ci. Les courbes de ses personnages féminin, sous le crayon de Bourgeon, qui n’a pas son pareil pour ce faire, n’y sont peut-être pas complètement étrangères. D’autant que par ailleurs j’ai eu beaucoup de mal a y comprendre quelque chose à cette sOurce et à cette sOnde. Plus d’une centaine de pages que j’ai lues et relues d’innombrables fois, pour tenter d’en percer le mystère. Cela eu au moins le mérite de rentabiliser cet achat ! Une civilisation bien loin de la notre, à la fois dans le temps et dans l’espace, des termes inventés pour l’occasion, il faut suivre... Pourtant, je me suis accroché, et me suis jeté avec toute l’avidité que procure l’attente sur le deuxième tome, Six saisons sur ilO paru quatre ans plus tard, en 1997. Là, la belle héroïne prenait son envol et devenait adulte — enfin ! Le scénario, plus linéaire que dans le premier tome, s’en trouvait plus facilement décryptable. Ensuite, plus rien. Ou si peu. Un hors-série paru quasiment simultanément , La clé des Confins, d’Olh à ilO et au-delà, m’a laissé quelque peu sur ma faim. Je pensais que Le cycle de Cyann avait bouclé la boucle, et que le tandem Bourgeon/Lacroix s’en était allé cueillir d’autres chimères.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de trouver sur les étals des libraires le troisième tome de la série, en janvier 2005 : Aïeïa d’Aldaal. Un changement d’éditeur, voilà qui pouvait expliquer l’intervalle de temps : huit années séparent la parution de Six saisons sur ilO de Aïeïa d’Aldaal ! Un album qui me laissa un sentiment mitigé... Une impression de volonté commerciale plus qu’artistique pour ressusciter la série et la « faire durer » ad vitam æternam. Bref, j’attendais la suite. Cette fois-ci, cela ne prit pas huit ans, puisque le tome quatre, Les couleurs de Marcade, vient tout juste de sortir. La volonté commerciale est clairement affichée puisque la couverture de l’album est placardée un peu partout dans le métro. Impossible de passer outre. Et avec celui-là, on renoue un fil ténu, la série reprend un souffle nouveau. Certes, le passage chez Vent d’Ouest ne s’est pas fait sans laisser quelques plumes chez Casterman. Un papier de moins bonne qualité ; de 110 pages, on est passé à 80, le tout pour un prix identique... Abstraction faite des petites querelles éditoriales, dont je n’ai cure, finalement, je reste complètement fasciné par cette série (et son héroïne, rappelons-le !), à laquelle je souhaite longue vie !
Guillaume Blanc
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