District 9
Évidemment l’affiche ne fait pas particulièrement envie, faisant encore penser à une de ces grosses daubes hollywoodiennes. D’autant qu’elle est absolument partout, l’affiche. Mais quand on s’attarde un peu, on se rend compte que déjà Télérama a bien aimé. Télérama, aimer un film américain de science-fiction, avec des extra-terrestres de surcroît ? C’est un peu comme s’il y avait une erreur dans l’énoncé. Alors on va lire le synopsis, qui déjà est plus accrocheur que l’affiche ; et puis la critique de Télérama, justement, même parcourue en diagonale histoire de ne pas tout déflorer a finalement achevée à elle seule le processus de décision d’aller voir ce film.
Le premier long métrage de Neill Blomkamp, un réalisateur sud-africain connu pour ses pubs et ses court-métrages. District 9 est basé sur son court métrage Alive in Joburg.
En fait, c’est absolument génial. Sur le ton du docu-reportage, caméra à l’épaule, on apprend qu’une soucoupe volante a débarqué au-dessus de Johannesburg en Afrique du Sud, où elle stationne, immobile, depuis vingt ans. Les terriens de l’époque, las qu’il ne se passe rien, avaient finit par y pénétrer, pour découvrir une population d’extra-terrestres très affaiblis par le manque de nourriture. Ils les parquent dans un ghetto, le district 9, au pied de leur vaisseau. Mais leur population s’accroît générant des problèmes de cohabitation qui oblige à les déplacer ailleurs, dans le district 10. Les humains ne sont décidément pas prêteurs.
Le scénario se contente d’énoncer les faits, sans tenter de les expliquer par quelque abracadabrante entourloupe. Ces extra-terrestres en piteux état, traînant dans leurs baraquements dégueulasses, ne sont sans rappeler la situation des noirs sous l’apartheid, le parallèle n’est pas innocent. Ces êtres venus d’ailleurs, en forme de crevette géante ne sont pas vraiment méchants, on ne sait pas trop pourquoi ils sont là, et pourquoi ils se laissent marcher dessus par des humains (noirs ou blancs) sans vergogne. Pour tout dire, ils ont l’air de sombres crétins. Aucune rébellion en vue, malgré les armes dont ils disposent et les connaissances supérieures qu’ils détiennent pour être arrivés là. Armes que rêvent de s’approprier certains humains, mais qui sont malheureusement complètement non fonctionnelles dans des mains non extra-terrestres. C’est peut-être pour ça qu’ils sont toujours là : les humains s’en servent de cobayes, espèrent toujours pouvoir utiliser leurs armes... Jusqu’au moment où un jeune ambitieux du MNU (Multi National United), l’agence chargée de gérer les extra-terrestres, est mis en contact par accident avec une substance de là-bas. Alors, on verse dans un style « La mouche » de David Cronenberg, ça devient un peu gore, mais ça reste fabuleux. Les « crevettes » ne sont pas toutes si apathiques qu’elles veulent le laisser croire...
Un film complètement novateur (je crois !) dans le genre, qui vaut vraiment le coup d’être vu. Le mythe du « sauvage » revu à la sauce fantastique !
Guillaume Blanc
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