Arabesques
Fraîcheur nocturne hivernale. Le sol rayonne son énergie accumulée. L’air évacue tranquillement la chaleur. Refroidissement. Solidification. La vapeur d’eau se solidifie au contact du sol, froid. Gelée blanche. Quelque ordre préétabli raisonne la cristallisation. L’arabesque est là et se déploie doucement sur la surface lisse.
Le grattoir en prend pour son grade. Gratte, gratte. Résistance passive à la destruction des grandes œuvres de la nature. Lutte éphémère.
Le soleil pointe timidement quelques rayons par dessus des arbres décharnés par la saison. La rivière s’écoule dans un silence ouaté. Les chevaux attendent patiemment dans une gadoue figée, s’empanachant de nuages de vapeur qui surgissent périodiquement de leurs naseaux. Une couche de brume qui scintille dans l’éclairage encore rasant ajoute une touche champêtre au tableau. Figé.
Au-delà, le monde grouille et s’agite...
Guillaume Blanc
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