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Arabian thriller
Quand j’ai lu Le testament syriaque de Barouk Salamé, il y a quelques mois, c’était en fait à l’occasion d’une causerie dans le poste au sujet du deuxième opus, à savoir Arabian thriller. De fait, quand j’ai acheté le premier, le second était déjà sur l’étal, mais en gros grand format. Sachant qu’il allait inévitablement sortir en poche, j’ai attendu. Comme d’habitude. Une petite préférence pour le format poche. De fait, l’autre jour, je suis tombé dessus sur la table des nouveautés. Le temps de terminer Le Club des Incorrigibles Optimistes et je me suis plongé dedans. Je me suis régalé.
Un roman incorporant avec délice un peu de terrorisme sanglant à la sauce moderne, un soupçon de politique moyen-orientale sans oublier la religion qui va forcément avec, saupoudré de bagatelle historique mêlant allègrement islamisme, judaïsme et christianisme (au départ, toutes ces choses étant intimement entrelacées), une pincée d’intrigue policière, un zeste d’aventure avec une dose d’espionnage.
Le suspense fonctionne à merveille malgré que l’on sache dès les premières pages qui sont les méchants et qui sont les gentils. La question n’étant peut-être pas qui comme dans les bon vieux polars, mais plutôt comment et pourquoi.
On retrouve ainsi le commissaire Serge Sarfaty, dont c’est ici la suite des aventures débutées dans Le testament syriaque. Il est désormais accompagnée d’une ravissante ex-colonel des services secrets pakistanais, Benazir Gurasi. Un couple explosif, dont il est la tête pensante et elle le corps actif. Mais on ne les retrouve pas tout de suite, les cent cinquante premières pages nous font découvrir un autre couple explosif, dans le sens littéral, cette fois.
Un plan terroriste machiavélique, pour rendre, quelque part, la monnaie de leurs pièces aux fomenteurs du 11 septembre. Et finalement le couple Sarfaty-Gurasi va finalement croiser sur sa route le couple De Mestre-Janvier ; faut dire qu’ils laissent suffisamment de cadavres dans leur sillage pour qu’on puisse les suivre à la trace...
On retrouve les digressions politico-historico-religieuses qui font que non, on n’est pas en train de lire un simple roman de gare. On se retrouve plongés dans des morceaux d’histoire de l’Arabie Saoudite avec le wahhabisme — de là la réticence de Serge Sarfaty, juif de son état, à se rendre dans cet état si peu tolérant —, de géopolitique complexe qui gravite autour de son cœur religieux, la Mecque et sa Kaaba. Mecque qui a probablement déjà perdue son âme quelque part dans les barres de béton qui rivalisent de hauteur sur son pourtour...
C’est intriguant, c’est passionnant, c’est tout simplement prenant, c’est remarquablement bien écrit. Bref, ça se lit comme un bon roman.
Guillaume Blanc
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