Les tribulations d’un (ex) astronome

Le scaphandre et le papillon

samedi 16 juin 2007 par Guillaume Blanc

Comme je vais rarement au cinéma, en moyenne, je préfère voir des films dont je suis presque sûr qu’ils vont me plaire. Pour ça je consulte les critiques de Télérama ou de Première, et je fais la moyenne ! Cette semaine, le cinéma d’Orsay dispensait le film Le scaphandre et le papillon, de Julian Schnabel, avec Mathieu Amalric. Ne consulter que les étoiles de Première ou l’état du petit bonhomme de Télérama, sans s’apesantir sur le synopsis amène souvent des (bonnes) surprises. Ce film n’a pas dérogé à cette règle.

Il est l’adaptation du livre de Jean-Dominique Bauby, qui fut victime d’un accident vaculaire cérébral à 44 ans, qui se réveilla du coma au bout de trois semaines, en pleine possession de ses facultés intellectuelles, mais complètement paralysé, bloqué dans son enveloppe charnelle. État clinique : Locked-in syndrome (LIS), seul l’anglais étant capable de décrire cet état d’enfermement avec autant de précision en si peu de mots...

Ne pouvant bouger qu’un œil, il dicta un livre, lettre après lettre. Avant, il était rédacteur en chef du magazine Elle, père de trois enfants, la joie de vivre dans la peau. Et puis boum ! Un LIS lui tombe sur le coin de la gueule. Il en écrit un livre. Chacun son blog. Il est mort juste après sa parution. Le film raconte tout ça. Un film bouleversant et émouvant qui m’a fichu la larme à l’œil, sur la fin. Un film qui montre que dans la pire des situations, mieux vaut ne pas perdre son sens de l’humour ! Un film qui peut aussi servir de remède contre le réchauffement climatique, puisque sur le générique de fin, des pans de banquise qui s’étaient effondrés dans la mer, reprennent leur place, défiant au passage les lois de la gravité et de la thermodynamique.

Un superbe film. Drôle et émouvant, le personnage de Jean-Dominique Bauby, « Jean-Do », incarné par Mathieu Amalric, réussit à nous faire rire de sa situation. Sa voix, ses pensées, ses réflexions nous guident tandis que son œil voit, et que ses oreilles entendent. Le monde vu sous un autre angle... On y apprend qu’il est plus logique de réciter l’alphabet comme ça : ESARINTULOMDPCFBVHGJQZYXKW, selon la fréquence d’apparition des lettres en français. On s’aperçoit aussi que le langage SMS a une utilité, finalement. À croire que tous ces adeptes s’entraînent pour le jour où ils seront bloqués dans un LIS (sachant que c’est un état neurologique rare, mais on est jamais trop prévoyant, hein !), avec pour seul moyen de communiquer une paupière qui peut se fermer ou s’ouvrir (comme les ordinateurs : ouvert, fermé, zéro, un). Mais il faut dire que dans ce cas-là, on ne s’encombre pas des fioritures de la langue...

Comme il faut relativiser, dans la vie, on ne sait jamais. Moi, j’ai décidé d’en profiter un max, de la vie. Sait-on jamais...


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