Les tribulations d’un (ex) astronome

Poster un message

En réponse à :

Aventure rèriènne

mardi 27 juin 2006 par Guillaume Blanc

Hier soir. 18h43. RER [1] B. J’avais fini par me trouver une place assise sur un strapontin, au fur et à mesure que la foule des travailleurs parisiens regagnait leur banlieue. Comme toujours. Je me retrouvais assis à côté de la porte, celle qui s’ouvre rarement, plongé dans la fastidieuse élaboration d’un message sur mon téléphone portable. Massy-Palaiseau. Une de ces rares stations qui ont le quai à droite. De mon côté. Le wagon se vide. Les gens s’engouffrent vers l’extérieur avec avidité, comme si quelque dépression les y appelait. Je rentre les jambes et me plaque contre la paroi pour éviter d’être emporté par le flot impétueux. Je reste néanmoins absorbé dans ma tâche. Le signal sonore retentit, je n’y prête plus attention. La porte, actionnée par de puissants pneumatiques, se referme.

Elle entraîne avec elle une des boucles de mon sac à dos qui gisait là, par terre, à mes pieds pour finalement la serrer inexorablement dans son étau. Ces foutus sangles qui dépassent de partout. Je tire sur la prisonnière. Ce n’est pas gagné : la chose est bien encastrée ! En un instant je réalise que cette porte-ci ne s’ouvrira plus, les gares suivantes étant de l’autre côté. Et ce train-ci étant direct, mon terminus va arriver très vite. Hors de question de laisser mon joli sac jaune en offrande à ce monstre. Hors de question. Évidemment, je n’ai pas de couteau, qui m’aurait permit de le récupérer, moyennant une légère amputation. Je n’ai pas non plus de pied de biche (on devrait toujours avoir un pied de biche sur soi !) qui m’aurait permis d’écarter suffisamment les lèvres de la puissante mâchoire qui serrait les dents sur la boucle de mon sac. Seule solution : tirer dessus. Et vite.

Une nana en face de moi semble ignorer le drame qui en train de se jouer à ses pieds. Peu m’importe. J’empoigne le bout qui dépasse, et je tire. De toutes mes forces. Je m’arc-boute. Heureusement le wagon est désormais quasiment vide, la situation est suffisamment grotesque comme ça !

Plus qu’une station. Il y aurait comme de l’urgence dans l’air. La chair de mes doigts commence à entrer en fusion avec le nylon de la sangle sur laquelle je tire en suant sang et eau. Et j’ai tiré, tiré, sur la sangle, pour qu’elle revienne. Jusqu’au moment où je me suis retrouvé le cul par terre, la sangle inculpée thermo-incrustée dans ma chair, mais libre ! Libre ! La mâchoire n’a gardé que la boucle de plastique, dans l’histoire. À force de traction, la sangle avait fini par glisser à travers...


modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Accueil | Contact | Plan du site | | Statistiques du site | Visiteurs : 1308375

Suivre la vie du site fr    ?

Site réalisé avec SPIP 3.2.19 + AHUNTSIC

Creative Commons License

Visiteurs connectés : 12