Les tribulations d’un (ex) astronome

Baruntse : l’altitude !

dimanche 12 août 2012 par Guillaume Blanc

Bon, ça commence à dater un peu, mais bon...

Lors de la préparation pour notre expédition sur le Baruntse au Népal, nous sommes allés faire un test hypoxie, à la fois par curiosité et pour vérifier si nous n’avions pas de contre-indication à la haute altitude. Ainsi fut fait. Tout est bon.

Cependant, voyant le profil de la marche d’approche qui passait par 4500 m le deuxième jour, avec une nuit à plus de 4000 m, le médecin nous conseilla de prendre du diamox en préventif, à raison d’un comprimé par jour, à partir d’un ou deux jours avant (voir la brochure de l’ARPE pour plus de détails). Après la nuit à 4100 m, nous redescendions, avant de reprendre une progression plus normale [1].

Anne-Soisig a donc suivi son conseil et prit du diamox pendant la première semaine. Quant à moi, j’ai décidé de ne pas en prendre.

Ma période d’acclimatation a été masqué par une belle turista, qui a débuté au beau milieu de la nuit à 4100 m : au début j’ai cru que la chiasse diluvienne qui m’avait fait lever au beau milieu de la nuit, tandis que dans l’air éthéré quelques flocons virevoltaient, était due à l’altitude, mais par la suite j’ai dû me rendre à l’évidence : c’était autre chose. Indépendante. La turista a en tout duré quatre jours, avec des hauts et des bas ; j’ai visité les chiottes de la cambrousse népalaise. Mais elle m’a laissé le champ libre et la forme adéquate pour faire le Mera Peak.

L’ascension du Mera Peak a commencé à me montrer les symptômes de l’altitude, d’autant que nous étions alors mal acclimatés : essoufflements, fatigue, marche hyper lente au-dessus de 6000 m. Léger mal de crâne, aussi, mais beaucoup moins violent que certains des copains.

Par la suite, Anne-Soisig se porta comme un charme — à un gros mal de crâne près, le soir où nous emménagions au camp d’altitude —, moi j’avais un peu plus de mal. Disons que je sentais l’altitude, en particulier au camp de base, à 5100 m, il m’arrivait de suffoquer, la nuit, de manquer d’air ; je dormais donc moins bien, et me réveillais parfois en sursaut. Au-dessus de 6000 m, j’avais moins la pêche, je n’arrivais plus à tracer avec énergie, avec des nuits toujours assez agitées et difficiles. Pourtant les portages du camp de base au camp d’altitude (5100 m à 6100 m) s’était plutôt bien passés. Trop bien ? Bref, l’altitude, on s’y habitue, mais on n’y est malgré tout pas si bien que ça. Ça ne fait pas « mal » mais c’est assez désagréable, en fait ! Une gêne à peu près continuelle. Même dans la journée, je me suis aperçu que j’avais régulièrement des périodes d’apnée. À Paris, je ne m’en rendais pas compte — maintenant, si ! —, mais là-haut, ça ne pardonne pas !

Sur le coup, au bout de quelques jours dans notre tente à 6150 m, j’en avais ras-le-bol, et n’avais envie que de redescendre. Après coup, je ne rêve que de remonter là-haut... Allez comprendre...

Profil de notre progression en altitude au fil du temps

[1En phase d’acclimatation, il est recommandé de ne pas dépasser des paliers de 400 m entre deux nuits consécutives au-dessus de 3500 m.


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