Une petite envie d’aller au cinéma ce soir. Je regarde le programme. Un titre attirant : « Nostalgie de la lumière. » Une belle affiche avec une galaxie spirale. Un film qui parle d’astronomie ? Voilà ma curiosité aiguisée ! C’est un documentaire sur le Chili, entre astronomie et histoire et désert d’Atacama. Voilà, c’est exactement ça dont j’avais envie. Ça passe à 18h45, qu’à cela ne tienne : nous irons directement en sortant de notre petite séance d’escalade.
Un documentaire donc. « Nostalgia de la luz. » Réalisé par le chilien Patricio Guzmán. Le film s’ouvre sur de superbes images des rouages grinçants d’une vieille lunette astronomique qui trône encore sous sa coupole quelque part à Santiago. On y parle d’astronomie, car les astronomes du monde entier ont littéralement investi le désert d’Atacama, un des plus sec du monde [1], en y installant les plus gros télescopes et les plus performants. On y parle de quête des origines, parce que finalement les astronomes sont un peu comme les archéologues, ils explorent le passé : les télescopes sont de formidables machines à remonter le temps, car la lumière qu’ils recueillent a été émise dans un passé de plus en plus lointain au fur et à mesure que l’on regarde loin [2]. On y parle d’archéologie, car des peuples anciens ont parcourus ces immensités laissant quelques graffitis ici et là, témoins ténus de leurs passages. On y parle d’histoire, car le désert d’Atacama abrite d’immenses charniers datant de la dictature Pinochet. Une poignée de femmes gratte encore inlassablement le sable et le roc dans l’espoir de trouver, enfin, un reste d’un proche « porté disparu » il y a plus de trente ans...
Un film émouvant, un parallèle superbe, des images très très belles. Comment le calcium fabriqué dans les étoiles devient des os, qui finissent poussière dans le désert. Astéroïde, bout de fémur, finalement, c’est du pareil au même. Un message sur l’importance de la mémoire, garder et transmettre le souvenirs des horreurs passées.
Esthétisme incontestable, pas mal de belles paroles, et de surcroît on apprend des choses. Avec de surcroît un brin de nostalgie, me rappelant ma jeunesse quand j’ai passé trois semaines là-bas, sous la coupole d’un petit télescope...
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