Je l’ai avalé d’une traite. Presque. 174 petites pages. C’est écrit gros, en plus. Je n’ai aucun mérite. Un soir au club de Christian Gailly. Histoire d’un jazzman qui replonge. Replonge dans le jazz apres 15 ans de sevrage. Dans le jazz, l’alcool, les femmes. Une femme. Tout en même temps. À cause d’une bête installation de chauffage qui ne voulait pas fonctionner. Un plongeon salvateur. L’aube d’une nouvelle vie.
Une tranche de vie qui prend aux tripes. Quasiment impossible de s’en détacher avant le point final. C’est remarquablement bien écrit. Les phrases sont belles. C’est un véritable plaisir que de les lire. De les croquer. De les dévorer.
Une histoire à la fois belle et cruelle. Faut-il payer le prix du bonheur ? Ce prix est parfois élevé. Comme là. Mais qu’importe, le bonheur n’a pas de prix, n’est-ce pas ?
Un soir au club a obtenu le prix du Livre Inter en 2002. C’est le dernier Livre Inter que j’avais sur ma table de chevet... Je ne peux que le recommender chaudement.
Quelques belles phrases :
« [...] un homme qui s’explique n’est pas bon, un homme qui marche droit sans hésitations ni faux-pas n’a pas besoin de ça. »
« Les médiocres s’éliminent d’eux-même. »
« Un club de jazz n’est pas un endroit pour parler, même de jazz, ou d’amour. On se tait, on écoute. Si on parle, il faut forcer sa voix. Si on veut dire à une fille : Je vous aime, il faut le crier, c’est usant. À moins qu’elle ne lise ces mots-là sur vos lèvres. Sinon elle vous fait répéter. »
« Il était soûl. Donc lucide. Soûl on voit très clair en soi. »
« Aucun danger. La mer est là. Elle est toujours là. On peut s’absenter, même très longtemps, on revient, elle est là. Tu m’attendais ? dit-il. Eh bah viens, au lieu de rester là-bas toute seule. Imbécile. Tu ne me vois pas ? Pourtant je suis là. Il se retint d’agiter les bras, comme quand il était petit, il criait : Hou-hou, la mer, je suis revenu, je suis là. »
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