Les tribulations d’un (ex) astronome

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VTT et compagnie

mercredi 31 août 2011 par Guillaume Blanc

Retrouver les sensations. Après avoir arpenté la région pendant ma jeunesse en long en large et en travers dès que je me suis vu offrir un VTT, j’avais fini par laisser la chose de côté, au fil de mes pérégrinations professionnelles. Encore que. Quelques balades en prépa à Aix, souvent le lundi soir après les 4h de DS hebdomadaires, pas mal de choses à Caen, avec la découverte de la platitude en Suisse Normande. Puis Paris et la vallée de Chevreuse, entre stages, DEA et thèse. Souvent des balades en solitaire, dans la fange autour de l’Yvette au milieu des forêts de fougères.

Puis changement de continent, arpentage minutieux des collines autour de Berkeley en Californie, découverte de la région berceau du deux roues de montagne, Marin County après avoir traversé San Francisco et le Golden Gate Bridge. Petit tour sur le point culminant du lieu, Mount Tamalpais ou « Mount Tam’, » 784 mètres au-dessus du niveau de la mer, donc au moins autant de dénivelés... Petite escapade en Italie, quelques petits tours dans les collines euganéennes, anciens volcans qui s’élèvent dans la plaine du Pô, à une quinzaine de kilomètres de Padoue. Petits tours timides dans les contreforts des Dolomites, et retour à Paris. VTT alors remisé, le plus souvent. Autres activités, autres sports.

Les balades parisiennes ne m’amusent plus tant que ça, finalement. Peut-être un peu trop boueuses et « fadassent. » Et puis nous avons emporter les bécanes dans le pays de mon enfance, tandis que l’été montrait enfin le bout de son nez en cette fin août. Je suis remonté sur la selle. Avec la corne sur les fesses en moins.

Une belle balade en presque solitaire autour des Orres, par le col de l’Aupillon, peu roulant, il est vrai. J’ai renoué avec le portage, à la montée — normal —, puis à la descente. J’ose moins de trucs que quand j’étais gamin. L’âge ou le manque d’entraînement ? Toujours est-il que c’était bien beau, j’étais seul dans cette montagne sauvage. J’adore.

Un troupeau de brebis croisé dans ces alpages, j’ai failli me faire bouffer tout cru par son patou protecteur. Tant pis, j’ai laissé tombé le sentier, pour contourner les bêtes. Et le clebs. Je ne faisais pas le poids.

Reconnexion avec mes semblables au lac de Sainte Marguerite et tout ce qui avec : papiers en tout genre contrastant avec la verdure ambiante, mouchoirs, merdes enrobées de papier blanc et déposées là juste à côté du sentier. J’aimais bien la solitude, en fin de compte.

Autre balade, découverte d’un super sentier, beaucoup plus roulant cette fois, autour du vallon de l’Infernet, depuis la crête du Lauzet jusqu’au col de la Rousse. La Rousse, elle était avec moi, accompagnée de Gudrun. Soleil estival, ciel bleu standard, forêts de pins cembro, avec leurs pignes bouffées par les casse-noix mouchetés, pierriers à traverser — posera le pied ou posera pas le pied ? —, ravines escarpées, plâtrières de gypse, colonnes de cargneule, tout y est. Ou presque. Le Pic de Charance et le Cirque de Morgon seront pour une prochaine fois, les yeux avaient été plus gros que les cuisses. Un coin sauvage, sous l’envers du Pouzenc qui ne ressemble à rien de sa face ouest, le péquin est loin. Malgré la platitude affichée, le dénivelé sera au rendez-vous.

Intermède festif. Bague au doigt. Pause photographique, pose en costard et baudard.

Puis retour en des lieux familiers, avec un petit tour du Pic du Clocher par le col de Valbelle et la crête Martinat accommodée d’une descente d’anthologie dénichée par mon topo vivant de père en son temps. Ma sœur se joint à nous. Indémodable et sauvage, quel plaisir de rouler là de nouveau, après toutes ces années à folâtrer par d’autres monts et d’autres vaux ! Retour aux sources du plaisir ! Qui n’a pas pris une ride...

Le séjour avait commencé par un petit aller-retour sur le Mont Guillaume en courant depuis la gare d’Embrun, il se termine par un bivouac sous les étoiles sur les caillasses du glacier Blanc, avec la mirobolante Barre des Écrins en guise de papier peint. Quel plaisir de (re)voir ces étoiles qui n’existent plus dans cette capitale où pourtant je passe mon temps à les étudier ! Une marmotte au détour du sentier, une Voie Lactée qui traverse le ciel, un lever de soleil féérique. Plaisirs simples. Mais rares.


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