Accueil > Blog > Environnement
Ronces
Débroussailler. Ce verbe revêt tellement d’aspects, entre tondre une pelouse qui a quelque peu pris ses aises, et batailler, oui, vraiment, batailler avec des arbustes bardés de dards acérés, il y a tout un monde. C’est à cette dernière facette que nous eûmes à faire. Broussailles. Une forêt de ronces à abattre. La ronce est vicieuse. Il ne suffit pas de sectionner sa tige pour s’en débarrasser. Car une ronce, c’est un à deux centimètres de diamètre, des mètres d’une longueur qui s’imbrique dans tout ce qui traîne, avec une nette préférence pour les arbres, qu’ils soient vivants ou morts, le tout agrémenté d’une armure de piquants. Elles forment ainsi un tapis vert ondulant d’une hauteur moyenne d’environ deux mètres. Démêler cet imbroglio est tout un art. Les ronces poussent en bataillon. Un bouquet par ci, un bouquet par là, tiges verticales qui croissent directement vers le ciel, s’évasant finalement pour s’en aller conquérir les cinq ou six directions cardinales. Au diable tout ce qui se trouve à sa portée : ronce sœur ou pommier, c’est du pareil au même, se lover dans les branches en tournicotant, étouffer tout ça, chercher la lumière, toujours plus haut. La lumière. Sous le magma de ronces, plus rien ne pousse, le jour filtre à peine, c’est le royaume de l’ombre. Pas grand-chose ne s’y faufile, la herse naturelle est largement dissuasive. Ici, un tumulus végétal s’avère abriter le cadavre d’un grand cèdre. Creuser un tunnel pour y accéder. Là, c’est un pommier qui se trouve enfoui sous une gangue chlorophyllienne. Quelques branches émergent encore comme autant d’appels à l’aide. Lui donner un coup de main, le dégager de tout cet amoncellement... Lui redonner de la lumière. Et du souffle.
Guillaume Blanc
Articles de cet auteur
Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 7