Déprimant
Deuxième année qui débute en tant que maître de conférence. Pour fêter ça, je me suis payé un petit examen de rattrapage pour le module dont j’étais responsable au second semestre de l’année scolaire passée. Examen de rattrapage qui aurait dû être au mois de mai, mais foutoir du CPE oblige, il fut remis à hier. Mon collègue a passé un temps certain à pondre le texte de l’exam. J’en ai passé également quelque peu à le faire, vérifier avec lui qu’il n’était pas trop bancal. En fait, je l’aimais beaucoup ce texte : simple didactique, pédestre. Ils avaient tout pour réussir !
Mardi matin, je me lève aux aurores pour être à 8h30 à la fac, et commencer l’exam à 9h. Un autre collègue a bien voulu venir me seconder dans la surveillance. Vingt-six étudiants ont planché pendant deux (le dernier étudiant a se pointer est arrivé avec une heure de retard - j’ai parfois le sentiment que la société de consommation se retrouve à la fac : cours à la carte, examens à la carte, le prof sert de décoration) à trois heures. Surveiller un exam, c’est pénible. Du temps de perdu. J’ai beau essayer de bouquiner, il faut sans arrêt jeter un œil sur le troupeau. Bref, j’étais content que ça se termine, à midi pétantes !
Je viens de terminer de corriger les copies. La meilleure note est 9,25 sur vingt. Et encore, j’ai gratté partout pour trouver des pouillèmes de point. J’ai gardé jusqu’à épuisement du stock un petit espoir de voir une copie franchir le seuil fatidique de la moyenne. Mais non... Je vois de ces horreurs dans les copies. Il y a de tout sauf du bon. Tout ça pour ça. C’est mon premier exam de rattrapage, je n’ai donc pas de recul pour savoir si c’est normal ou pas. L’année commence bien !
Pourtant, à la fin du semestre l’année dernière, malgré le bordel qu’ont foutus nos chers étudiants à cause du CPE, j’étais plutôt content, pas mal avaient réussi, et certains même très bien... L’examen qu’on avait concocté pour septembre était bien plus facile que ce qu’on leur a donné en mai. Les bras m’en tombent. Aucun reçu au rattrapage. À quoi ça sert ? Une belle perte de temps pour nous enseignants, mais aussi pour eux, étudiants, qui feraient mieux d’aller faire ce pourquoi ils sont doué plutôt que de s’obstiner à faire des choses pour lesquelles ils n’ont visiblement pas d’aptitude. À quand un examen de sélection à l’entrée à l’université ? C’est bien beau les études pour tous, mais alors il faudrait mettre le paquet sur l’orientation, car, clairement, la majorité s’est gourré de chemin et perd son temps. Ce qui est dommage. Pour eux comme pour nous. Si encore le bac était ce qu’il était fut un temps...
Bon, on va essayé de se décarcasser un peu plus cette année, leur faire comprendre ce qu’est un vecteur, à défaut de pouvoir jouer avec le moment cinétique... Ils font quoi, au fait, en terminale S ?
Guillaume Blanc
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