Ah ! La politique...
J’ai toujours été passionné, intéressé, par pas mal de choses (dans un désordre chronologique : les legos, les vaisseaux spatiaux — en lego, ou pas —, l’astronomie, les tracto-pelles, l’élevage de têtards, de vers à soie, l’astronomie, les pierres, les dinosaures, la préhistoire, l’astronomie, les avions, l’archéologie, la physique, l’astronomie, les volcans, les avions de chasse, la physique, la montagne, l’astrophysique, etc, etc...). Et j’avoue que je reste pantois devant mon (presque) total désintérêt des choses de l’État. En fait, je sais à peine comment il fonctionne, l’État. Un président, des ministres, des députés, une Assemblée (avec ou sans grand A, d’ailleurs ?), et tout le tralala, mais alors qui fait quoi, pas la moindre idée. La politique me laisse de marbre. Me fait fuir.
C’est un peu comme l’actualité (politico-économique), elle me glisse dessus comme l’eau sur les plumes d’un canard. Ma principale source d’information quotidienne, c’est France Inter, le matin (et encore). Le soir, aussi, parfois. Le week-end, souvent je suis bien loin des nouvelles du monde. Je ne m’en porte pas plus mal, finalement. Pourtant, parfois il arrive que je me sente impliqué dans la marche de la planète. Enfin de la France. Ainsi j’avais pas mal potassé pour être sûr de voter en connaissance de cause lors du référendum sur la constitution européenne. Et puis j’ai aussi potassé pour tenter comprendre ces histoires de CPE puisque je nageais en plein dedans (à contre courant). À chaque fois je n’ai pas compris l’opinion générale ; peut-être est-ce parce tout le monde sait quelque chose que j’ignore ? Bah, au moins j’avais la mienne, d’opinion. Après tout, c’est ça qui compte pour être un citoyen digne de ce nom, non ? Mais là, ces temps-ci, je suis en vacances : par exemple, l’affaire clearstream , je n’ai absolument rien compris. Zappée. Quand on me demande ce que j’en pense j’arbore mon plus beau sourire et réponds par des onomatopées. Imbécile heureux. Pitoyable. Tu parles d’un citoyen !
Parce qu’on a le droit de ne pas savoir que l’étoile du Berger est en fait une planète, on a le droit de confondre Daniel Pennac et Richard Berry, on a le droit de ne pas savoir où se trouve le Kamchatska, de croire que le K2 est une feinte aux échecs, ou d’imaginer que Taylor et Hulse sont des fabricants de toupies, mais ne pas savoir ce qui se trame à l’Assemblée, ne pas savoir quel est le boulot des députés, ou ignorer ce pour quoi on vote lors des élections législatives (oui, d’ailleurs, on vote pour quoi aux législatives, hein, dites ?), ben non, on n’a pas le droit de ne pas savoir. Et pourtant je suis la preuve vivante que l’on peut (sur)vivre en France sans savoir tout ça, il suffit de feindre le flou artistique. Et d’aller souvent en montagne.
Je ne sais pas pourquoi je ne sais pas tout ça. Il est clair que ça ne m’intéresse pas le moins du monde : le destin des étoiles me passionne autrement plus que celui de mon pays. Or ça ne devrait pas. En tant que citoyen. Mais non. Peut-être ai-je trop séché mes cours de « civisme » au collège (déjà, ça ne me passionnait pas beaucoup !). Je ne sais pas. Toujours est-il qu’il me manque les bases. Mais les bases, ça s’acquiert. Certes. Encore faut-il le vouloir. Je fais des efforts, mais à ce rythme, dans un siècle, on en sera à la seizième république et j’en serais encore à me demander commet fonctionne la cinquième...
Le fait est que quand je discutais avec des collègues lors de la crise du CPE, je me suis fait cataloguer « de droite », et quand je crie que les richesses sont bien mal redistribuées dans ce pays, on me taxe de « communiste ». Communiste de droite, vous parlez d’une étiquette ! Peut-être vaut-il mieux, en fait, pour la bonne marche de la société, que j’en reste à mes étoiles. Non ?
Guillaume Blanc
Articles de cet auteur
Mots-clés
Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 5