Les tribulations d’un (ex) astronome

Notre-Dame, florilège

vendredi 19 avril 2019 par Guillaume Blanc
Élancée
Ça, c’était avant...
Gargouille
en train de bouffer le Sacré-Cœur
La Flèche
(avant)
Rayonnante !
Avant... Même si pendant aussi !

Sans télé, avec une radio mais que j’écoute essentiellement en différé sous forme de podcasts, l’actualité du moment, de l’instant présent m’arrive surtout via une ou deux applications sur mon smartphone et via Facebook. Mea culpa. C’est ce dernier canal-là qui m’apprit lundi soir que la cathédrale Notre-Dame était en flamme.

Diminuée
Mardi 16 avril 2019

J’étais de passage à proximité mardi midi, pour aller rendre une paire de skis au Vieux Campeur, paire de skis qu’il m’a fallu trimbaler depuis Châtelet parce que la gare de Saint Michel était fermée, voyeurisme oblige, j’en ai profité pour aller voir les ruines d’un peu plus près. Il faisait gris, mardi, limite pluvieux. J’ai été un peu déçu, d’une part parce qu’évidemment je n’ai pas pu m’approcher de l’édifice vacillant, d’autre part parce que finalement il ne vacille pas tant que ça, les « trous » ne sont pas si visibles que ça. À part la flèche disparue, ainsi que le toit (OK, c’est déjà pas mal !).

Décapitée...
Trouée dans l’échafaudage (mardi 16 avril 2019)

Le reste, la pierre, de l’extérieur, tout au moins, se dresse toujours vaillamment sur ses arc-boutants.

Spectacle (inédit)

En revanche, ce qui était visible c’est la foule, massée sur les quais de la Seine, le regard braqué, comme dans l’attente d’un effondrement ultime, soudain. La foule, mais aussi les caméras des journalistes du monde entier (ça polyglottait pas mal). Je ne sais pas ce que les présentatrices fardées sous le feu d’un projecteur pour mettre un peu de lumière dans la grisaille ambiante en premier plan et sur fond de Notre-Dame pouvait bien raconter pour combler une absence totale d’événement, mais après tout c’est leur métier de parler dans le vide pour ne rien dire.

J’ai ensuite continué sur les quais, tournant le dos à la scène, pour rejoindre feu l’université Paris Diderot.

Par la suite, on a pu lire, voir, écouter pas mal de choses sur le sujet. Une émission sur France Culture, La méthode scientifique, mardi soir, la science au service de Notre-Dame, pour éviter de dire trop de bêtises, une autre, sur France Inter, Grand bien vous fasse, Pourquoi nos sociétés deviennent-elles irrationnelles ? avec notamment Gérald Bronner, discutant des théories du complots qui ont émergé des flammes. On y revient avec Guillaume Meurice, toujours sur France Inter, toujours mardi 16 avril, parti à la rencontre des « experts » de Notre-Dame. J’ai éclaté de rire en écoutant cette chronique !

Et puis il y a tous ces généreux dons, la plupart défiscalisés, pour « reconstruire » Notre-Dame, cette capacité de lever près d’un milliard d’euros en deux jours pour des vieilles pierres, quand ce n’est pas possible pour d’autres choses. Sans pour autant relativiser les différentes « urgences » de notre société, il y a quand même de quoi s’interroger. Sur Facebook, j’ai vu passer ça : « Victor Hugo remercie tous les généreux donateurs prêts à sauver Notre-Dame de Paris et leur propose de faire la même chose avec Les Misérables. » Il y a aussi ce cartoon qui circule :

Quant à reconstruire « Notre-Dame », quand le Président l’annonce « plus belle encore » c’est d’un démagogisme sans nom, d’une prétention sans égal. Comment peut-on reconstruire une œuvre patrimoniale de 800 ans, d’une part, et encore plus belle d’autre part ? Aurait-on la prétention de pouvoir faire « plus beau » qu’au XIIIe siècle ou qu’au XIXe ? L’idéal, si on reconstruit, ne serait-il pas de le faire à l’identique, strictement ? Et puis quel identique ? Celui du XIIIe ou celui de Violet-le-Duc au XIXe ? Est-ce seulement possible ? Probablement pas, Macron veut que ce soit fait dans les cinq ans (foutus JO...), quand l’original a nécessité plus de deux siècles ; les matériaux ne sont plus les mêmes, les techniques non plus, quoiqu’on fasse, elle ne sera pas identique. Ni plus belle, avec toute la subjectivité que renferme ce qualificatif. Et pourquoi ne pas la garder telle quelle, l’incendie du 15 avril 2019 étant aussi un événement historique qu’on le veuille ou pas ?

L’actualité rattrape le futur ?
Extrait de l’album de bande dessinée Antarès, tome 1 de la troisième série des Mondes d’Aldébaran par Leo.

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