Les tribulations d’un (ex) astronome

Expédition au Baruntse : liste de matériel

mercredi 17 août 2011 par Guillaume Blanc

Voici la liste du matériel personnel que j’ai emmené pour notre expédition sur le Baruntse (ou bien que j’aurais aimé avoir sur place !), avec des commentaires. Pour la prochaine fois...

 Couchage

  • Duvet + sac de rangement (Valandré, Thor) : peut-être un peu excessif pour une expé printanière en Himalaya. Ceci étant, je n’ai pas eu froid dedans, même en petite tenue ! La température dans la tente n’est jamais descendu en-dessous de -10°C.
  • Matelas mousse + sangle (Therm-a-Rest, Ridge rest)
  • Matelas autogonflant (Therm-a-Rest, Micro Lite Long)
  • Drap de soie : pour ne pas salir le duvet ; n’a pas fonctionné tout le temps, à la fin j’en avais ras-le-bol de m’emmêler dans ce truc !
  • Boules quiès : indispensable pour pouvoir fermer un œil en altitude avec le vent dans rugit dans la toile de tente !

 Sacs

  • Sac à dos 35 L (Deuter, Guide) : en théorie pour le trek à la journée ; en pratique ne m’a servi que pour le tourisme à Kathmandou et pour prendre l’avion (trop petit pour la rando : je n’avais pas a y mettre deux gourdes, des vêtements et mon appareil photo sans le bourrer à bloc !).
  • Sac à dos 75 L (un bon vieux Lafuma) : en théorie pour les portages en altitude ; en pratique, je m’en suis servi à peu près tout le temps.
  • Sac de voyage solide 140 L (North Face) : pour l’avion et surtout pour les porteurs. Très bien, solide, spacieux, pratique.
  • Cadenas léger : pour l’avion.
  • Pochette ceinture : pour les papiers et l’argent.

 Marche et pieds

  • Chaussures d’alpinisme pour la haute altitude (La Sportiva,Spantik) : il faut absolument des chaussures avec un chausson ; les Spantik sont très bien, et polyvalentes, pour les « 7000 » et pour l’alpinisme hivernal dans les Alpes. J’ai cassé les lacets au bout de peu de temps ; et le jour de la tentative au sommet, j’ai eu froid aux pieds, dedans, mais ce fut le cas de tout le monde, y compris Antoine qui avait des Everest. J’avais prévu deux pointures au-dessus de ma pointure de ville.
  • Surbottes (Berghaus, Yeti Extrem) : pour aller avec les Spantik qui n’ont pas de guêtres intégrées. Demande un petit coup de main pour les mettre et les enlever, mais après quelques essais, c’est relativement facile !
  • Chaussures de rando : pour le trek en basse altitude.
  • Guêtres légères : j’avais pas, mais j’aurais dû y penser : parfois on marche dans la neige...
  • Sandales (Teva, Terra Fi 3) : ont finalement surtout été utiles au retour à Kathmandou ; parfois dans les camps s’il faisait chaud, mais ce fut rare !
  • 1 paire de chaussettes techniques haute altitude
  • 2 paires de chaussettes chaudes : celles que je prends dans les Alpes.
  • 2 paires de chaussettes légéres
  • 2 bâtons de marche télescopiques (Black Diamond, Trail) : indispensable pour marcher dans la neige !

 Vêtements : haut du corps

  • Doudoune + housse (Triple Zéro, Ibon de l’Hurs) : fourrée avec 200 g de duvet de très haute qualité, c’était parfait pour les soirées sous la tente mess au camp de base, un peu juste pour le départ glacial ( -25°C + petit vent) de nuit lors de la tentative du sommet (je n’avais pas très très chaud).
  • Petit gilet en duvet (Patagonia, Down Sweater M) : pour compléter la doudoune ; j’avais omis de le mettre lors de la tentative... Bonne option, je pense, ça rajoute une couche, c’est plus modulable, mais il ne faut pas le laisser au fond du sac le jour J !
  • Veste Gore-Tex (Millet) : j’ai emmené ma veste qui date de 2005, un peu serrée, taillée pour l’alpinisme. Ça a été. Mais s’il fait vraiment très froid (avec du vent relativement violent), je pense qu’il faut une veste large qui s’enfile par dessus la doudoune.
  • Veste polaire épaisse : j’ai investi dans un bon produit Patagonia.
  • Pull polaire fin : j’ai également investi dans un bon produit Patagonia.
  • 1 tee-shirt technique très chaud (Odlo) : réservé pour la tentative au Baruntse.
  • 2 tee-shirts techniques normaux, manches longues : du genre de ceux que j’ai dans les Alpes. Couleur claire.
  • 1 tee-shirt coton : en fait il m’a servi à l’aller et au retour, à Kathmandou.
  • Cape de pluie : s’est finalement révélée utile une ou deux fois : en-dessous de 4000-4500 m, il pleuvait parfois...

 Vêtements : le bas

  • Salopette Gore-Tex (Arctéryx, Theva Sv Bib) : prévue pour s’enfiler par dessus les vêtements. Je l’ai mise deux fois : pour l’ascension du Mera peak et pour la tentative au Baruntse. Un peu lourd, mais vraiment très très bien.
  • Pantalon de ski : il m’a servi de pantalon de trek et de couche intermédiaire pour la haute altitude. J’avais un collant fin en-dessous. Pas terrible comme pantalon de ski de rando, mais très bien pour le trekking !
  • Collant en polaire : un truc super chaud, style pantalon de pyjama ! Je le mettais le soir pour le dîner dans les lodges glacials ou sous la tente mess. Je l’ai mis pour la tentative sur le Baruntse.
  • Collant fin : il ne m’a quasiment jamais quitté. Je dormais parfois avec.
  • 3 slips
  • Pantalon de rando en toile (Décathlon) : pour l’avion, la ville, le début et la fin du trek.

 Les mains

  • Surmoufles en gore-tex
  • Moufles en duvet (Valandré) : elles m’ont servies une fois, lors de la tentative au Baruntse.
  • Moufles en laine (Ortovox)
  • Gants chauds : pour les ascensions sur corde fixe avec piolet et jumar.
  • Moufles mitaines en polaire stop-wind : j’avais pris la paire que j’utilise en ski dans les Alpes, qui était un peu en loques. Je les ai ramenées...

 La tête

  • Chapeau de soleil : casquette avec large protection pour la nuque et les oreilles, comme dans les Alpes
  • Buff : super pratique, je l’avais en permanence autour du cou ; sert de bonnet fin contre le vent ou de chapeau de soleil, selon les circonstances.
  • Masque néoprène : pour le bas du visage en cas de vent ; non utilisé.
  • 2 paires de lunettes de soleil : merci Cébé ! Attention aux lunettes en verre : même en faisant attention, les miennes étaient cassées avant que je les enfile !
  • Essuie-lunettes
  • Un protège-nez à adapter aux lunettes : non utilisé.
  • Masque de ski : merci Cébé ! Pas eu besoin de l’utiliser... Mais je l’avais dans le sac pour les ascensions en altitude.

 Matériel alpinisme et sécurité

  • Baudrier léger : qui s’enfile sans devoir enlever chaussures et crampons...
  • Crampons : j’avais des crampons techniques, des crampons standards auraient fait l’affaire.
  • Piolet : j’avais un piolet technique, qui s’est révélé très utile sur les pentes de glace du col West et de l’Island Peak ; Anne-Soisig avait l’autre. On avait prévu ça pour les passages techniques du haut de l’arête du Baruntse, là où nous ne sommes pas arrivés !
  • 1 broche à glace + étuis
  • 1 crochet à Abalakov
  • 1 poignée Jumar
  • 1 ropeman : j’avais pas, mais le ropeman léger à crans s’est révélé beaucoup plus efficace sur les cordes gelées que la poignée Jumar dont les picos se bourrent rapidement de neige et ne font plus leur office (Soiz s’est fait peur avec ça) !
  • 1 casque : pour le col West (versant ouest) et l’Amphu Lapsa (versant nord).
  • 1 corde de 40 m : nous avions 3 cordes pour 8.
  • 3 sangles
  • 2 mousquetons à vis légers

 Petite pharmacie personnelle

En plus des kilos de médocs dans la pharmacie collective :

  • 1 rouleau de strapal : prévention des ampoules, essentiellement.
  • 4 plaques de double peau(Comfeel) : pour soigner les ampoules après coup.
  • Pastilles Drill : pour calmer la toux. Fut fort utile !
  • Vitamine C : pour éviter le scorbut.
  • Crème solaire écran total indice 50+ : le soleil est très dangereux, à la fois tropical [1] et en très haute altitude [2]. Pour la peine je suis revenu à peine bronzé... Mais j’ai pu expérimenter les coups de soleil sur la langue !
  • Stick lèvre crème protectrice : pour éviter les coups de soleil sur les lèvres, mis une fois par jour. Malgré cela, j’ai quand même eu mal aux lèvres.
  • Stick lèvre réparateur : quand celui ci-dessus n’a pas fait son œuvre...
  • Pastilles pour purifier l’eau (Aquatabs) : de quoi préparer 90 L ; en fait, on en a mis les premiers jours, ensuite on prenait de l’eau bouillie. Les pastilles donnent un horrible goût de javel à la flotte. Je rajoutais du sucre pour contre-carrer ça.

 Réparations, divers

  • Cordelette fine colorée : m’a servi pour remplacer les lacets cassés des Spantiks
  • Sacs ziplocs : en avoir plusieurs d’avance est très utile.
  • Sacs plastiques
  • Un grand sac poubelle solide : pour les dépôts de matériel dans la neige.
  • Un briquet : pour allumer le réchaud et brûler le papier toilette usagé, entre autre.
  • Une frontale
  • 2 jeux de piles AAA de rechange pour frontale : en fait nous n’en avions pris qu’un seul jeu de rechange, mais dans le doute, nous en avons un supplémentaire, à prix d’or dans une petite échoppe à Khare... Finalement, il ne nous aura pas servi. Mais il aurait pu.
  • 2 gourdes 1.5L + housses (Sigg)
  • Tuperware avec couvercle + cuillère + tasse en plastique : en guise de bol et couverts.
  • Couteau multifonctions

  Trousse de toilette

  • Brosse à dents
  • Dentifrice
  • Savon
  • Petite serviette éponge
  • Gant toilette
  • Mouchoir

 Appareils photos et accessoires

  • Nikon D200 + objectif 18-200 mm
  • Pochette kangourou pour réflex (Lowepro, Topload Zoom 55 AW) : sacoche kangourou avec harnais. Très pratique pour marcher en ayant le réflex toujours à portée de main. Je l’utilise également en ski de rando.
  • 4 batteries chargées pour D200
  • Cartes mémoires D200
  • Petit pied photo : c’était pour faire des images d’étoiles ; mais on ne les a quasiment jamais vues, les étoiles...
  • Canon Ixus 870 + sacoche
  • 4 batteries chargées pour Ixus 870
  • Cartes mémoires Ixus 870
  • Panneau solaire (Powerfilm F15-300 : 5W, 300 mA/h) : je le fixais sur la tente quand on avait du soleil. Recharge d’une batterie d’appareil photo en un a deux après-midi.
  • Chargeur universel (Multiwatt Sur) : ce n’est pas la panacée, si un nuage passe, la charge ne reprend pas toute seule ensuite... Il faut constamment surveiller !

 Cartographie, orientation

  • Topos Mera Peak, Imja Tse, Baruntse : CampToCamp pour l’Imja Tse, le site de Paulo Grobel pour le Mera Peak et le col West, rien de précis pour le Baruntse, mais j’ai créé la course sur C2C... Il y a aussi des infos dans le livre de Jean Annequin et Paulo Grobel : « Sommets du Népal, les plus belles ascensions » chez Glénat.
  • Cartes topographiques : il existe de nombreuses cartes de la région, celle-ci étant une des plus fréquentée du Népal. En revanche pour trouver des cartes de qualité, il faut chercher un peu. J’ai finalement acheté les cartes au 1/50000e allemandes (Arbeitsgemeinschaft für vergleichende Hochgebirgsforschung e. V. München), avec la feuille n° 2, Khumbu Himal, édition 1999, et la feuille n° 5, Shorong/Hinku, édition 1987. Ces cartes ont des courbes de niveau à peu près correctes, mais souvent l’emplacement des camps, des villages et des chemins est un peu fantaisistes, tout comme l’altitude des points remarquables. J’ai également trouvé une autre carte, superbe, centrée sur le Mont Everest, au 1/50000e éditée en 1988 par la National Geographic Society des États-Unis, qui a la particularité de ne pas s’arrêter à la frontière népalaise, et de montrer ainsi la partie tibétaine au nord.
  • Montre altimétre (Suunto, Vector) : celle que j’ai constamment au poignet, dans les Alpes ou à Paris :-)
  • GPS : je n’en avais pas, mais les copains en avaient (3 pour 8).

 Paperasses

  • Un cahier pour journal de bord : il fut trop petit... J’ai utilisé, au final, l’équivalent de vingt feuilles A4.
  • 2 stylos + un crayon : des Bic, sinon, ça ne fonctionne pas correctement.
  • Passeport
  • Carnet vaccinations
  • Carte bleue
  • Argent liquide (euros, dollars)
  • Bouquins : les temps pour lire sont nombreux, prévoir de quoi faire. Nous avons échangé nos livres entre nous. Éviter les trucs trop cérébraux : finalement j’avais envie de lire des trucs « faciles ». Les polars de Fred Vargas ont eu un large succès !

Voilà... Évidemment, la gageure fut non pas de faire rentrer tout ça dans le sac de 140 L, mais de ne pas faire exploser la balance... D’autant que nous emportions également 6 kg de nourriture pour nos 6 jours en autonomie en altitude. L’astuce étant de mettre les choses denses dans le petit sac de cabine (donc la bouffe), et les duvets, vêtements et cie en soute. Même avec ça, c’est pas gagné d’avance !

[1Nous étions environ à 28° de latitude nord, donc pas bien loin du tropique du Cancer qui se trouve à 23° 26’ 19" de latitude nord.

[2Donc avec une épaisseur d’air moindre qui protégeait ainsi beaucoup moins biens des rayons ultraviolets nocifs.


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