Les tribulations d’un (ex) astronome

Le sommet des Dieux

mercredi 24 août 2005 par Guillaume Blanc

J’ai découvert ce manga (car il s’agit d’un manga, vous savez, ces bandes dessinées japonaises qui ont l’idée saugrenue de se lire depuis la fin, même dans les éditions françaises !) grâce à la rubrique « livres » d’une revue de montagne, Vertical ou Montagne Magazine, je ne sais plus. Une bande dessinée sur l’alpinisme, il n’en fallait pas plus pour que je me jette dessus, d’autant que la critique du magazine en question était sympathique. C’est donc lors de mes passages à Paris au printemps 2004 que j’achète le premier tome. Et je viens de terminer la lecture du cinquième et dernier.

Il s’agit de l’adaptation du roman japonais « Le sommet des Dieux  » de Yomemakura Baku par Jirô Taniguchi, un grand nom du manga. L’avantage des mangas, c’est que contrairement aux bandes-dessinées de chez nous, on en a pour son argent : chaque album de cette série fait plus de trois cents pages pour dix-huit euros (OK, le format est plus petit, mais quand même, quand même !)... Et puis il n’y pas besoin de poireauter des plombes pour voir (enfin) sortir « la suite » ! En effet, en un peu plus d’un an, les cinq tomes de la série sont parus... Non pas que je boude la BD d’ici au profit de celle de là-bas, bien au contraire, je la vénère notre BD franco-belge, mais son objectif est un peu différent : elle fait souvent plus office de « beau livre » que de livre. Et c’est tant mieux, même si cela ne la met pas forcément à la portée de toutes les bourses. J’en ai pourtant des étagères entières, tout est question de priorités ! Le manga n’est d’ailleurs pas mon livre d’images favori. Sauf que dans le cas présent, le sujet est moins niais que d’habitude (encore que, mon « habitude » des mangas est très très limitée, je n’en parle donc pas en connaissance de cause), il me touche de plein fouet (la montagne... les BDs — au sens large — réalistes sur le sujet se comptent sur les doigts d’une main), de plus, les dessins sont superbes, d’un réalisme saisissant, et le scénario particulièrement prenant.

L’histoire tourne autour de l’Everest, et démarre avec la découverte, dans une boutique de Katmandou, d’un vieil appareil photo par un journaliste, photographe d’une expédition japonaise sur l’Everest. Vieil appareil photo des années 20 qui pourrait parfaitement être celui de Mallory, disparu avec son compagnon, Irvine, sur les pentes de l’Everest, juste sous le sommet, le 8 juin 1924 à plus de 8600 mètres d’altitude. Cette découverte attise certaines convoitises, car elle pourrait accessoirement résoudre le mystère de la conquête du toit du monde : Mallory et Irvine ont-ils atteint le sommet avant de mourir ? En cinq volumes, Taniguchi nous raconte l’histoire de ce photographe, Fukamachi Makoto, et, par son intermédiaire, celle de Habu Jôji, un alpiniste hors pair qui semble très lié à la découverte du fameux appareil photo. La montagne, et surtout l’Everest, est au cœur du récit. Mais c’est aussi et surtout une histoires d’hommes, avec leur convoitises, leurs jalousies, leurs amours, leurs haines, des hommes face à la puissance de la nature, de la montagne.

Bref, les amoureux de la montagne et des BD y trouveront matière à alimenter deux passions. Quand aux autres, amoureux des montagnes mais pas des BD, ou amoureux des BD mais pas des montagnes, je pense qu’ils y trouveront également leur compte. À eux de me dire !


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