Climatoscepticisme : L’innocence du carbone (vraiment ?)
À la rentrée universitaire 2014, je débutais un cours intitulé « Physique et Société » à l’université Paris Diderot. Dans ce cours, je parle, entre autre chose, du réchauffement climatique. Pour préparer cette partie, j’ai dû lire beaucoup de choses, n’étant pas un spécialiste des sciences du climat. C’est ainsi qu’au détour d’un échange de mails avec des amis, je suis tombé sur le livre de François Gervais : « L’innocence du carbone - L’effet de serre remis en question » paru en septembre 2013 ; l’auteur étant professeur émérite de physique l’université de Tours, je me suis dit qu’en lisant ça, j’aurais des arguments scientifiques étayés en faveur du climatoscepticisme, ce courant de pensée qui nie le réchauffement climatique ou plus récemment l’origine anthropique de celui-ci. Disons que j’avais envie de voir ce que racontent ces gens-là sans pour autant me farcir toute la littérature sur le sujet, qui recèle un large éventail d’arguments bidons.
En fait, autant le dire tout de suite, je n’ai pas réussi à finir ce bouquin. J’en ai lu les quelques dizaines premières pages, puis la suite en diagonale.
De toute façon, l’auteur pose son argumentaire dès la première page, dans l’avant-propos ; page 11, une figure montre l’anomalie de température, c’est-à-dire la différence entre la température mesurée et une température de référence, en fonction de la concentration en CO2. Si les deux sont corrélées, une telle figure doit le montrer. Il prétend que personne n’a pensé à faire ce graphique...
On constate déjà que l’échelle choisie pour les ordonnées est inadéquate, tendant à écraser toute corrélation, si corrélation il y a... La manière de présenter des résultats est assez déterminante ! Comme il veut montrer qu’il n’y en a pas de corrélation, malgré ce que tous les climatologues prétendent, mesurent et simulent depuis plusieurs décennies, il met une échelle qui va dans son sens. Mais ce n’est pas tout...
Intrigué par ce diagramme, j’ai voulu en avoir le cœur net. Je suis allé chercher les données qu’il cite pour faire moi-même le graphique en question.
J’ai ainsi trouvé plusieurs jeux de données (cités par l’auteur à différents endroits de son livre) pour les variations de températures globales de la planète me permettant de refaire cette figure. Des données provenant de mesures terrestres (CRU) et des mesures provenant de satellites (MSU). Les deux jeux ne couvrent pas la même période temporelle (1851-2015 pour CRU, 1978-2015 pour MSU). Par ailleurs, les périodes de références permettant de mettre en avant les « anomalies » de température sont également différentes (1978-1998 pour MSU et 1961-1990 pour CRU).
Les données sur la concentration en CO2 proviennent quant à elles de l’observatoire du Mauna Loa à Hawaï.
Les deux figures suivantes, anomalie de température en fonction de la concentration en CO2, sont ainsi faites avec ces deux jeux de données (MSU et CRU) pour l’anomalie de température.
La figure suivante est un zoom sur la période sélectionnée par François Gervais pour faire sa figure, avec les données MSU, avec à peu près la même échelle en ordonnée. Non seulement il écrase la figure avec son choix d’échelle en ordonnée, mais il en sélectionne une petite sous-partie...
Et malgré cela, contrairement à lui, qui prétend obtenir une corrélation faible, avec une pente légèrement négative (-0,00004 °C/ppm), j’obtiens une nette corrélation avec une pente de +0,007 °C/ppm !
Je me demande comment on peut « trafiquer » à ce point des données pour leur faire dire ce que l’on souhaite. Une attitude complètement « anti-scientifique » et même malhonnête surtout quand il s’agit de séduire un public « non-scientifique » à travers un livre « grand public » pour lui asséner des pseudo-vérités anti-scientifiques. Je suis un peu tombé des nues, si je peux imaginer un hurluberlu lambda procéder à ce genre de chose, je ne pensais pas qu’un professeur émérite de physique dans une université, bardé de distinctions honorifiques de surcroît (comme je n’en aurais jamais !) et ayant occupé moult postes à responsabilités dans sa carrière (comme je n’en aurais jamais !), puisse faire preuve d’une aussi grossière malhonnêteté ! Ceci étant, il y a des antécédents en la matière...
Par curiosité, je suis allé voir un peu plus loin dans son ouvrage, pour tomber sur cette intrigante figure (figure 2, p. 32) :
En superposant ainsi les variations de la température et celle de la variation annuelle de la concentration en CO2, François Gervais entend nous montrer que les variations de la température arrivent avant celle du CO2, et donc que ce sont les variations de températures qui engendrent celles de la concentration en CO2, et non l’inverse !
Comme j’avais les données de températures en poche, je suis allé chercher celles du taux d’accroissement de la concentration de CO2 ou variation annuelle de la concentration en CO2 sur le site de l’observatoire de Mauna Loa.
J’ai bidouillé pour pouvoir superposer ces deux lots de données qui n’ont rien à voir entre eux. Et contre toute attente, ce n’est pas un décalage de 6 mois vers la gauche qu’il faut appliquer au taux d’accroissement du CO2 pour le superposer tant bien que mal aux variations de la température, mais un décalage de 6 mois vers la droite !
Ce qui signifie que non seulement François Gervais trompe encore une fois allègrement son monde en prétendant l’inverse, mais on vérifie plutôt ainsi que le taux de variation de la concentration en CO2 précède les variations de température (et non l’inverse comme il le prétend éhontément). Enfin, les variations temporelles entre les deux quantités se ressemblent effectivement vaguement, mais ce n’est tout de même pas l’entente parfaite... Et je ne suis pas certain que le CO2 « pilote » effectivement la température sur un intervalle de temps de six mois. Mais ceci est une autre histoire que je laisse aux spécialistes du sujet !
Bref. Je passe sur la suite du livre qui est horriblement pénible à lire : autant les frères Bogdanov racontent n’importe quoi dans leurs bouquins, mais on ne peut leur enlever leur talent de conteur qui fait que leur prose se lit comme un bon roman de gare, autant François Gervais raconte n’importe quoi et nous embarque dans des trucs complètement alambiqués. Il parvient même à rendre absconse la physique du rayonnement thermique [1], tout comme la thermodynamique [2], et j’en passe [3]...
J’avoue que je me demande encore et toujours comment (et pourquoi !) un physicien en arrive à pondre ce genre de truc ? La question qui me tarabuste ensuite, c’est comment a-t-il soudoyé les éditions Albin Michel pour qu’elles publient ce pamphlet ? Certes, l’édition tout court ne bénéficie pas de la relecture par les pairs comme l’édition scientifique, mais tout de même, un minimum de rigueur éditoriale serait parfois bienvenu !
La couverture est barrée d’un bandeau rouge où l’on peut lire « Contre les idées reçues » ; idées reçues qui sont des preuves scientifiques ? En tout cas, la falsification de courbes, c’est visiblement l’antienne des climatosceptiques... Et ça, ce n’est pas une idée reçue !
Que dire de plus ?
[1] Il y a des approximations physiques qui sont étranges, comme p. 128 : « Le corps noir émet un rayonnement global qui ne dépend que de la puissance quatrième de la température absolue exprimée en kelvin. » Pour le profane, cela peut paraître erroné : déjà le rayonnement est de nature électromagnétique, et c’est la puissance surfacique de ce rayonnement qui dépend uniquement de la puissance quatrième de la température du corps en question, et non de n’importe quelle température (loi de Stefan-Boltzmann) ; son intensité dépend de la longueur d’onde et de la température (loi de Planck)... p. 127 : « Aux énergies supérieures, les photons sont tellement énergétiques qu’ils deviennent susceptibles de se transformer spontanément en matière et antimatière, suivant un scénario analogue à la naissance de l’univers selon le modèle du big bang. » Ouh là ! Je ne sais pas où il est allé chercher ça, peut-être dans un bouquin des Bogdanov, mais en tout cas, le modèle du Big Bang ne dit pas ça du tout ! p. 124 : « Tout corps chaud émet de la chaleur dans la région infrarouge du spectre électromagnétique. » Ce n’est pas faux, mais c’est très imprécis ! Car tout corps émet un rayonnement électromagnétique en fonction de sa température. Mais le domaine du spectre dans lequel il émet majoritairement varie justement avec la température, ce n’est pas seulement l’infrarouge ! D’ailleurs, l’auteur appelle « loi de Planck » la loi donnant la longueur d’onde d’émission maximale du spectre du corps noir, alors qu’il s’agit en fait de la loi de Wien (cf. p. 125). Etc.
[2] p. 140 « Dans la basse troposphère, le transfert radiatif est faible devant les échanges de chaleur par conduction thermique. » Et non, M. Gervais, c’est l’inverse ! p. 147 : « On ne peut raisonnablement parler d’effet de serre concernant Vénus puisque son atmosphère est opaque dans la partie visible du spectre électromagnétique. Sa surface ne peut donc recevoir de rayonnement direct du Soleil, invalidant le principe de l’effet de serre. » Là, je tombe des nues (encore). Le coefficient de transmission de la lumière visible par l’atmosphère vénusienne est certes faible, mais non nul (10 %), et ça suffit pour que l’effet de serre fonctionne à plein régime sur Vénus ! Jusque-là, et malgré le sous-titre de l’ouvrage « L’effet de serre remis en question » je pensais que l’auteur avait compris au moins les grandes lignes du mécanisme de l’effet de serre. En fait, non...
[3] Sans compter que visiblement les bases de la science climatique ne sont pas non plus assimilées, mais je laisse un expert du domaine dire ce qu’il pense du livre de François Gervais.
Guillaume Blanc
Articles de cet auteur
Mots-clés
forum
-
Accusé CO² levez-vous23 juin 2017, par Jean-Marc Bonnamy
Bien entendu en tant que climatosceptique François Gervais est un ignorant et vous avez oublié de le dire certainement payé par le lobby pétrolier ... Toute cette histoire de réchauffement est une guerre de religion alimentée par des corrélations qui sont toutes discutables. La saturation de l’effet de serre du CO² est l’une des très rares certitudes expérimentales admise par les deux parties. Elle conduit inévitablement à prouver que le CO² ne peut pas participer à un quelconque réchauffement de l’atmosphère au delà de ce qu’il fait déjà. Je vous propose d’aller voir les vidéos que j’ai posté sur YouTube sous le titre « Accusé Co² levez-vous » qui apportent cette preuve. Je serais très intéressé par les arguments que vous pourriez avancer contre cette démonstration, à condition que vous ne me parliez pas de la seule réfutation que j’ai trouvée de façon répétitive sur le Net faisant état d’une soi-disant "altitude d’émission qui est un inimaginable empilement de sottises et d’absurdités. Voyez à ce sujet la vidéo 2 de la série ci-dessus. Je suis sceptique, pas négationniste ... c’est une opinion, mais une opinion quelque qu’elle soit n’a pas de valeur scientifique. Je sais que le CO² ne peut pas être responsable. Ca ce n’est pas une opinion : c’est un fait scientifique.
-
Accusé CO² levez-vous28 juin 2017, par Guillaume Blanc
Si vous avez une version écrite de votre démonstration, je peux éventuellement y jeter un œil ; sinon, pour l’explication de l’effet de saturation du CO2 je vous suggère l’excellent article de Dufresne et Treiner : http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/39839
-
Accusé CO² levez-vous10 juillet 2017, par Jean-Marc Bonnamy
Je vous enverrai une version écrite si vous voulez bien m’indiquer l’adresse ... merci de la référence que vous m’indiquez. Je la connais bien , c’est celle qui introduit la notion fuligineuse d’altitude d’émission ! C’est un tissu d’ineptie. Je cite la première, une couche totalement absorbante est une couche qui réfléchit la moitie des radiations qu’elle reçoit. Vous mettez un carton noir devant une fenêtre et il devient lumineux !!! La seconde c’est d’introduire une altitude d’émission qui conduirait à ce que plus ou moins des radiations infrarouges absorbées par le CO² atteindraient l’espace, alors que la donnée de départ est que du fait de la saturation aucune radiation n’atteint l’espace .....on croit réver ! Si même on prenait au sérieux cette altitude, où se situerait-elle quand rien ne sort ? Prenez le temps de voir au moins la première de mes vidéos ça prend 10 minutes et je vous mets au défi de prouver que ma démonstration n’est pas rigoureuse. Jusqu’à ce jour personne n’a réussi ou même tenté de le faire !
-
Accusé CO² levez-vous18 août 2017, par Jean-Marc Bonnamyi
Mon petit Monsieur,
je n’invente pas une nouvelle physique, j’applique celle que l’on m’a enseignée et que je connais. Les relevés du rayonnement infra rouge de la bande absorbée par le CO² montre qu’aucun rayonnement de ces fréquences n’atteint l’espace. Je n’ai pas les moyens de controler ce fait mais comme il figure dans le rapport du GIEC et dans l’article incriminé je le tiens pour acquis . A partir de là le reste est une simple application de lois physiques bien connues. Votre réponse est typique du fanatisme religieux des tenants du réchauffisme qui interdit tout dialogue sérieux. J’ai fait trois vidéos sur le sujet. Un minimum de correction si vous vous permettez de me critiquer de façon insultante aurait été d’aller les voir et de me dire si je me suis trompé et dans ce cas de me dire où et pourquoi.
-
-
Climatosceptisme : L’innocence du carbone (vraiment ?)2 avril 2015, par Robert
Guillaume Blanc @
« »« »François Gervais entend nous montrer que les variations de la température arrivent avant celle du CO2, et donc que ce sont les variations de températures qui engendrent celles de la concentration en CO2, et non l’inverse !« »« »
Il faut demander à François Gervais à quelle époque se situe l’augmentation des températures qui a permis cette augmentation du CO2, sachant que 100ppm séparent un minimum glaciaire d’un maximum interglaciaire soit une différence de températures de l’ordre de 6 à 10° Celsius.
-
Merci de bien vouloir s’en tenir à mes propos, non à ceux que l’on m’attribue à tort3 avril 2015, par François Gervais
Prétendre me faire répondre non à mon propos, mais à un propos que l’on m’attribue à tort, est pour le moins singulier. Car j’ai au contraire écrit dans le livre que les paramètres issus de la corrélation observée entre accroissements de CO2 et fluctuations de température, et le retard du CO2 sur celles-ci, n’étaient évidemment pas extrapolables sur le long terme. Ne serait-ce que parce que la pression partielle de CO2 et l’appétit de la biomasse ont évolué.
-
Merci de bien vouloir s’en tenir à mes propos, non à ceux que l’on m’attribue à tort3 avril 2015, par Robert
Monsieur Gervais,
« »« »Car j’ai au contraire écrit dans le livre que les paramètres issus de la corrélation observée entre accroissements de CO2 et fluctuations de température, et le retard du CO2 sur celles-ci, n’étaient évidemment pas extrapolables sur le long terme.« »« »
J’aimerais bien savoir par quel miracle (quelle physique ?) les températures précèderaient l’augmentation du CO2 tout en sachant que ce dernier peut agir comme rétroaction ou comme forçage. J’aimerais bien également que vous me disiez d’où provient l’augmentation du CO2 qu’on constate actuellement.
-
Merci de bien vouloir s’en tenir à mes propos, non à ceux que l’on m’attribue à tort4 avril 2015, par Nicias
« n’étaient évidemment pas extrapolables sur le long terme »
Très bien !
Je ne sais pas ou vous voulez en venir avec vos courbes car je n’ai pas lu votre livre. Merci pour la réponse détaillée au Monde dont je ne connaissais pas l’existence, j’ai une idée un peu plus claire maintenant de vos objectifs.
L’article de Breon dans le Monde m’a ulcéré à l’époque. Je cite : « Les courbes extraites de l’innocence du carbone sont réduites à de courtes période ».
Choisir des dates pour commencer une analyse peut être du cherry picking malhonnête, et c’est la thèse de Breon. Le lecteur de Breon qui n’a pas lu votre livre peut en être facilement convaincu. Je ne l’ai pas été. Pour moi, c’est un choix méthodologique jusqu’à preuve du contraire. Les « bouts de courbe » critiqués par Bréon sont sorties de leur contexte, c’était évident pour moi.
-
-
Climatosceptisme : L’innocence du carbone (vraiment ?)2 avril 2015, par François Gervais
Vos critiques ont déjà été adressées à mon livre et elles ont fait l’objet de réponses point par point
http://www.kin152.org/climatologie/...
Avant de m’accuser d’une malhonnêteté que je récuse expressément, je vous invite à en prendre connaissance puisque Le Monde a refusé de les publier. Merci en revanche à certains qui trouvent l’alarmisme climatique ambiant aussi outrancier que pesant d’avoir bien voulu les héberger sur leur site.
Mon livre est une synthèse de près de 1000 articles – leur nombre atteint plus de 1350 deux ans plus tard – tous publiés dans des revues internationales à Comité de lecture et pour la plupart listés sur le site
www.populartechnology.net/2009/10/p...
y compris un petit dernier, compagnon de « L’innocence du carbone » :
Tiny warming of residual anthropogenic CO2, International Journal of Modern Physics B 28, 1450095 (2014) – www.worldscientific.com/doi/abs/10....
montrant que les referees ne partagent pas votre point de vue. En bref, s’agissant de la contribution au climat d’un cycle de 60 ans confirmé dans le pdf « réponse au Monde » référencé plus haut, par (i) la température HadCRUT4, (ii) la hausse du niveau des océans et sa décélération récente, et surtout (iii) l’anomalie de superficie totale de banquise redevenue EXCÉDENTAIRE par rapport à la moyenne, les évolutions limitées à 15 ans, soit sur 1/4 de cycle, permettent d’évaluer la TANGENTE à une courbe et donc de préciser son évolution. Veuillez vérifier l’évolution de la température mesurée par satellite RSS TLT depuis 2001. Confirmez-vous que la pente est négative après le dernier sommet du cycle ? Vérifiez aussi le regain depuis Septembre 2012 de l’anomalie de volume de banquise Arctique :
http://psc.apl.washington.edu/wordp...
Quant au retard de d(CO2)/dt sur les fluctuations de température, je vous invite à vous reporter à
Humlum, O., Stordahl, K., Solheim, J.E., 2013. The phase relation between atmospheric carbon dioxide and global temperature. Global & Planetary Change 100, 51
cité dans le livre, pour vérifier que la courbe VERTE (d(CO2)/dt en données mensuelles), SUIT bien la courbe BLEUE (fluctuations de température).
Concernant mes motivations et le risque assumé de lynchage, elles sont détaillées dans le Chapitre 5 que vous avouez ne pas avoir lu.
Confirmez-vous que selon Web of Science, vous n’auriez pas publié depuis 2008 ? Si c’est le cas, ne vous semble-t-il d’autant plus indécent de dénigrer à tort le travail des autres ?
-
Climatosceptisme : L’innocence du carbone (vraiment ?)3 avril 2015, par Robert
Monsieur Gervais @
« »« » International Journal of Modern Physics B 28« »« »
Cette revue de troisième ordre ne s’occupe pas de climatologie, c’est elle qui a publié le torchon de G&T sensé mettre à bas la théorie de l’effet de serre. Il n’est pas étonnant que les referees laissent passer de grossières erreurs.
-
-
covariation ∆CO2/Temp1er avril 2015, par Nicias
Il y a bien covariation entre la moyenne des températures mondiale et le taux de variation du CO2. Ce n’est pas parfait mais en climatologie, on fait rarement mieux.
Lorsque l’on fait un calcul, il faut toujours se demander si le résultat est plausible. En l’occurrence, si c’est le CO2 qui précède les températures, est ce qu’une variation de 2ppm peut faire bouger les températures de 0,2°C voir de beaucoup plus lors de l’el nino de 1998. Convenez que ce serait très inquiétant.
Gervais à raison sur ce point, c’est la température qui précède le CO2 sur ces échèles de temps. Il existe bien sur de la littérature qui plaide en ce sens.
« Et malgré cela, contrairement à lui, qui prétend obtenir une corrélation faible, avec une pente légèrement négative (-0,00004 °C/ppm), j’obtiens une nette corrélation avec une pente de 0,07 °C/ppm ! »
Si je prend grosso modo +2ppm par an, sur la période 1997-2010, cela fait +24ppm, que je multiplie par 0,07= +1,68°C entre 1997 et 2010. Quel que soit le modèle statistique utilisé, pensez vous que c’est plausible ?
-
covariation ∆CO2/Temp1er avril 2015, par Guillaume Blanc
Pour ce qui est de qui précède qui, CO2 ou températures, j’avais cru comprendre que ce n’était pas très clair. Je suis preneur de références sur le sujet. N’empêche que Gervais illustre son propos avec une démonstration fausse.
Pour la corrélation température/CO2, vous avez raison, ce n’est pas 0.07 °C/ppm, c’est 0.007 °C/ppm, évidemment. Une erreur de frappe, merci de l’avoir relevée !
-
covariation ∆CO2/Temp2 avril 2015, par Nicias
Cela dépend de l’échèle de temps considérée. Sur une échèle interannuelle, les températures précèdent le CO2. Je ne crois pas que ce soit très discuté car dans une certaine mesure on sait pourquoi il fait froid certaines années ou inversement chaud. Personne ne pense que des variations infimes du CO2 provoquent des explosions volcaniques (augmentation faible de la concentration du CO2 lors du Pinatubo) ou les el nino (cf le pic de 1998 sur vos graphiques).
Les scientifiques se sont donc penchés sur le sens de causalité inverse. Il a y pas mal de littérature sur la relation entre les el nino/la nina et la concentration du CO2 dans l’air, je vous laisse chercher. Ce qui est discuté, ce sont les mécanismes (d’où vient le CO2, biomasse terrestre ou océans). Cette influence de l’ENSO est pour moi une mauvaise piste (probablement due aux océanologues qui pensent que le CO2 vient des océans), lorsqu’on a concomitance d’un el nino et d’une explosion volcanique, il fait plus ou moins relativement froid et l’augmentation du CO2 est faible. On ferait mieux de s’intéresser à l’influence directe des températures sur les variations du CO2. A ma connaissance, la littérature sur le sujet est exclusivement sceptique (Salby, Humlum, je suppose que Gervais doit citer des sources).
Une autre approche réside dans les variations saisonnières du CO2, très marquées aux hautes latitudes. La aussi, on a des pistes plus solides que le CO2 pour expliquer les saisons.
Cela, c’est donc pour le court terme, à l’échelle du siècle, c’est une autre affaire. Exploiter ces variations saisonnières ou interannuelles pour dire que l’augmentation du CO2 depuis la révolution industrielle est due à la température est pour moi un peu olé olé. Et c’est un climatosceptique qui vous parle.
-
covariation ∆CO2/Temp2 avril 2015, par Robert
Nicias @
« »« »Sur une échèle interannuelle, les températures précèdent le CO2. Je ne crois pas que ce soit très discuté car dans une certaine mesure on sait pourquoi il fait froid certaines années ou inversement chaud.« »« »
Démontrez svp. Quelle physique mettez vous la derrière ?
-
covariation ∆CO2/Temp3 avril 2015, par Robert
Nicias @
« »« »Ce n’est pas de la physique mais de la biologie. Les plantes ou le plancton répondent à la température, tout comme lors des saisons.« »« »
En quoi ça fait que les températures précèderaient l’augmentation du CO2. Au fait vous êtes devenu biologiste maintenant ?
-
covariation ∆CO2/Temp3 avril 2015, par Robert
Guillaume Blanc @
« »« »Pour ce qui est de qui précède qui, CO2 ou températures, j’avais cru comprendre que ce n’était pas très clair« »« »
Rassurez vous c’est au contraire très clair, les températures suivent l’augmentation ou la diminution du CO2. J’y viendrai quand François Gervais m’aura répondu.
-
Gervais4 avril 2015, par the fritz
@Guillaume Blanc Comme vous en ce qui concerne le livre de Gervais , je n’ai fait que parcourir en diagonale votre papier ; ce qui me surprend c’est que pour quelqu’un qui se veut au courant de la climatologie , vous ayez lu le livre de Gervais seulement deux ans après sa parution Je suis moi même en désaccord avec Gervais sur certains points , comme la responsabilité de l’augmentation de la teneur en CO2 , ou le fait qu’il est en accord avec les alarmistes concernant la température de - 18°C de la Terre sans GES ce qui décrédibilise définitivement tous ceux qui font cette affirmation. Si j’ai bien compris vous êtes enseignant et j’aimerais bien savoir comment vous pouvez enseigner une quelconque relation de cause à effet entre augmentation de température et augmentation de CO2 Et comme vous êtes soit disant astronome , je veux bien discuter de l’effet de serre sur Vénus
-
+0,007°C ? vraiment ?4 avril 2015, par Nicias
Je ne sais pas pourquoi Gervais a choisit 1997 et 2010. C’est un choix bizarre. 1997 est une année la nina, 2010 une année el nino. Cela conduit assez inévitablement à faire que la température augmente entre 1997 et 2010. Je veux dire par là que la température en 2010 est plus haute qu’en 1997. Comme la concentration en CO2 est aussi plus haute en 2010 qu’en 1997, on doit s’attendre à ce que la corrélation entre le CO2 et la température soit positive.
Mais je vous soupçonne d’être (comme Gervais) un adepte de la régression linéaire. Cette méthode statistique conduit au résultat inverse, la corrélation entre température et CO2 devient négative :
http://www.woodfortrees.org/plot/rs...
Bref, {a priori}, +0,007°C, c’est plausible, mais j’ai des doutes.
In fine, il y a beaucoup trop de zero pour moi après la virgule, que ce soit un plus ou un moins devant, surtout en choisissant 1997 et 2010. Je suppute que Gervais est était conscient.
-
En soif de savoir17 décembre 2018, par Alain
Nous voilà à l’aube de 2019 et ce débat ne devrait pas être clos. Dommage que vous n’ayez pas pris la peine d’aller jusqu’au bout de ces échanges, tellement plus riche de point de vue que l’article par lui-même. Comprenez que seul avec ses convictions, le poids de la science peut fluctuer selon sa foi. L’échange pousse à l’objectivité et est sûrement la seule et unique méthode pour espérer un jour y voir plus clair. Ça en devient fatiguant, ces différents et contredisant articles que chacun fait dans son coin. Qu’ils proviennent d’organisme financé par les lobbys de la géo-ingénierie, tout comme ceux des exploitation pétrolières. De jeunes diplômés ou de scientifique avérés, il serait souhaitable de multiplié quelques échanges et débats ouverts à la lecture, pour ceux intéressés qui cherche tant à comprendre. Bref, votre débat est fort intéressant mais laisse sur sa faim.. Même 2 ans après..
-
Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 30