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Les frustrés du pavé

jeudi 23 février 2006 par Guillaume Blanc

Je pouvais à peine rentrer dans ma fac ce matin : les étudiants filtrent l’entrée du campus avec un amoncellement de chaises et tables, appelant à manifester contre ce fameux CPE. Ils ne sont pas très nombreux, j’ai quand même croisé un collègue prof dans le lot, à qui j’ai demandé, un peu agacé par tout ce raffut, s’ils n’avaient vraiment rien d’autre à faire, et qui m’a répondu voilà l’exemple typique du type qui a le nez dans le guidon... Ben, oui, tout ça ne me passionne pas, et je trouve ridicule de monter au créneau dès que nos dirigeants proposent un truc pour faire avancer le schmilblick. Peut-être est-ce un peu bancal, mais au moins c’est un petit pas vers l’avant... Pourquoi tous ces citoyens ont tout de suite peur dès que l’on donne la possibilité aux choses d’évoluer ? Non, mieux vaut encore ne rien toucher, ne rien changer, laisser en l’état, on ne sait jamais, ça pourrait être pire !

Tout ça me fait penser aux Shadoks :

Pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes.
Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller... et le plus vite possible.
Il vaut mieux pomper d’arrache-pied même s’il ne se passe rien que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.

Ceci dit, le nez dans le guidon, peut-être, il est vrai que les affaires de la cité me passionnent moins que mes égoïstes balades en montagne... Mais ça dépend pour quoi : le jour où Mountain Wilderness organise une manif à Paris contre les camions en montagne, contre les quads dans les campagnes, contre la prolifération des stations de ski, ou autre contestation du même acabit, là, j’y serais !

Si au moins ces néo-soixante-huitards frustrés en profitaient pour démolir l’horrible parvis de marbre blanc de Jussieu, là, j’irais peut-être leur donner un coup de main !