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L’armée furieuse
Après le marathon du Livre Inter [1] j’ai lu un essai, dont j’aimerais prendre le temps de parler ici, « La démocratie des crédules » du sociologue Gérald Bronner. Et puis la semaine dernière j’ai fini par craquer et par aller fureter dans ma librairie. J’en suis ressorti avec le dernier Fred Vargas enfin en poche, et le dernier Indridason. Je viens de terminer le Fred Vargas, « l’armée furieuse », à coups d’aller-retours de RER, à coups de fourchette dans la solitude de ma pause méridienne, à coups d’oreillers pour m’endormir le soir. Et puis aussi, j’avoue, un petit peu entre tout ça, parfois. Je lisais la dernière phrase ce soir tandis que le train qui me ramenait de Paris entamait sa décélération pour s’arrêter à ma gare et me laisser glisser vers mon chez-moi. Parfaite concordance des temps.
Pour dire quelques mots du polar, c’est évidemment une enquête d’Adamsberg, le commissaire rêveur, qui chope ses idées dans le flux et le reflux de ses pensées vagabondes, au gré du vent des événements. Une sordide légende normande venue des tréfonds du Moyen-Âge qui pourrait venir ici achopper le réel, une bourgade normande, plein de personnages sympathiques et singuliers, d’autres plus antipathiques... Plusieurs enquêtes en parallèle, des suspects qui sont innocents, des rebondissements, un assassin auquel on ne s’attendait pas, s’ils n’étaient quelques papiers de morceaux de sucres jetés négligemment dans la nature : bien fait pour lui, il n’avait qu’à pas polluer ainsi. Tous les ingrédients du suspense sont réunis, il est difficile de lâcher le bouquin avant d’en avoir lu la fin.
Outre la légende du Mesnie Hellequin, on apprend que les fruits des pissenlits s’appelent des akènes. On se cultive comme on peut.
Parmi les personnages truculents, il y a non seulement Lina à la poitrine généreuse, mais aussi son frère, Hippo, qui pousse le verlan à l’état d’art, en inversant naturellement toutes les lettres des mots. J’aime ainsi beaucoup le qualificatif drannoc qui cache ainsi relativement bien son jeu.
[1] Au passage, permet-moi, cher lecteur, de ruminer ma déception de ne pas avoir eu de retour, à peine un merci d’avoir accepté, puis quelques réponses laconiques à quelques légitimes questions, puis plus rien : mon rôle était terminé, on pouvait me jeter. Bref.
Guillaume Blanc
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