Je vole ?
Ce matin, je prends mon vélo pour aller bosser. Comme chaque jour, en fait. Sauf que chaque jour ma bécane m’agace un peu plus que la veille, la transmission fonctionne de moins en moins bien, la chaîne glisse par intermittence sur les pignons. J’ai essayé de nettoyer, puis de régler mon dérailleur arrière, rien n’y fait, la chaîne patine. Il faut pédaler avec doigté pour avancer sans trop d’à-coups. Pénible. Surtout quand il faut parfois appuyer sur les pédales. Comme ce matin.
J’arrive à un feu, une file de voitures devant moi, je m’apprête à grimper sur le trottoir pour passer devant. Je donne un coup de pédale pour lever la roue avant tout en accompagnant avec mon corps, et là, contre toute attente, je me retrouve en apesanteur au-dessus de mon vélo. Je vole ! Je vole ? Oh, cela n’a duré qu’une fraction de seconde, je n’ai pas eu le temps de me rendre compte de ce qui m’arrivait, ou plutôt si, car j’ai entendu le bruit caractéristique de la chaîne qui patine sur les crans des pignons. La fraction de seconde suivante je m’affalais lourdement sur le bitume du trottoir devant ma bécane, quand celle-ci est restée stupidement sur la route sans bouger d’un iota. Refus d’obstacle.
Je me relevais rapidement, le bras ayant réceptionné la chute (qui au passage a dû être spectaculaire — je suis bonnement passé par-dessus le guidon, à l’arrêt sur terrain plat, etc, etc — vue de l’extérieur, si toutefois un témoin de la scène exista) légèrement meurtri. Vexé, j’insultais mon vélo et lui filait trois bons coups de pieds là où je pense. Non mais. Me faire ça, à moi ? Tout de même ! Heureusement, mon sac à dos n’a pas heurté le sol... Pas de casse.
Et voilà, quand la réaction suivant l’action n’est pas conforme aux attentes, que l’engrenage déraille ou n’en fait qu’à sa tête... Action, réaction. Immuable physique.
Guillaume Blanc
Articles de cet auteur
Mots-clés
Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 25