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La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert
Je ne suis pas du genre à passer une nuit blanche plongé dans un bouquin, et là, même si la quatrième de couverture mettait en garde le lecteur potentiel (je ne me suis pas senti concerné), j’ai failli y parvenir. Le fait est que m’étant plongé dans cette histoire, j’ai eu du mal à m’en défaire. Une semaine pour avaler les huit cent cinquante pages, et encore, j’aurais bien continué. J’aurais bien prolonger le plaisir encore un peu. De quelques centaines de pages. Pourtant, le titre n’avait rien pour m’accrocher. Si une amie ne m’en avait pas parlé, je n’aurais probablement pas été voir la quatrième de couverture. Qui m’a accroché.
Les ossements d’une adolescente de quinze ans disparue plus de trente ans auparavant retrouvés sous la pelouse d’un écrivain célèbre, dans une petite bourgade de la côte est des États-Unis. L’écrivain en question, c’est le Harry Quebert, celui-là même du titre. Il est aussi l’ancien prof et amis du narrateur. Mais quand celui-ci découvre que son mentor a eu dans le passé une relation passionnelle avec une jeune fille de quinze ans, celle-là même qui a disparu, il lui faut une bonne dose de foi pour croire encore en son ami. Et il se met à enquêter... Parce qu’il a la foi.
Un chouette polar, donc. Un suspense aux rebondissements multiples qui tient le lecteur en haleine, lui faisant tourner les pages sans même les compter, sans même qu’il s’en rende compte. Un superbe hymne à l’amour, celui qui fait fi des différences, d’âge, de beauté, l’amour pur qui ne s’embarrasse pas des règles que la société voudrait pourtant lui imposer. Et enfin, un chouette hymne à l’écriture, aux écrivains, puisque le roman est ponctué des conseils que distille le maître à son élève — doué ? Qui sait si l’élève ne va pas dépasser le maître, malgré sa maladie de l’écrivain qu’il trimbale et qui le ronge, sa page blanche qui l’assaille et l’entortille.
Il a probablement quelques reflets autobiographique dans ce roman. « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » est le deuxième roman d’un jeune écrivain suisse, Joël Dicker. Un comme le Marc Goldman qui est aux manettes de la narration à la première personne. À part ça, comme à mon habitude, je suis pas allé fouillé plus loin dans la biographie de ce Joël Dicker pour voir s’il avait eu un mentor du style Harry Quebert...
« [...] une étoile filante, c’est une étoile qui pouvait être belle mais qui avait peur de briller et s’enfuyait le plus loin possible. »
« L’important, ce n’est pas la chute, parce que la chute, elle, est inévitable, l’important c’es de savoir se relever. »
« [...] La vie est une succession de choix qu’il faut savoir assumer ensuite. »
« Écrire, c’est être dépendant. De ceux qui vous lisent, ou ne vous lisent pas. La liberté, c’est de la foutue connerie ! Personne n’est libre. »
« Apprenez à aimer vos échecs, Marcus, car ce sont eux qui vous bâtiront. Ce sont vos échecs qui donneront toute leur saveur à vos victoires. »
« Les journaux, peu importe ce que vous y dites, l’important c’est d’y être. »
« L’amour, l’amour, toujours l’amour ! Mais l’amour, ça ne veut rien dire, Goldman ! L’amour, c’est une combine que les hommes ont inventée pour ne pas avoir à faire leur lessive ! »
Guillaume Blanc
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