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Discours sur l’origine de l’univers
J’avais bien remarqué la sortie de ce livre d’Étienne Klein l’année dernière. Mais j’étais en plein dans l’histoire des Bogdanov dont j’ai suivi avec consternation les pérégrinations médiatiques de promotion de leur bouquin. Dans l’une d’elles, il y avait Étienne Klein et Michel Cassé, ce que j’avais trouvé regrettable. Regrettable que des scientifiques se mêlent à leurs histoires fumeuses, leur donnant ainsi quelque caution par leur seule présence. Et puis je suis passé à autre chose, le monde a continué de tourner, et puis j’ai eu récemment l’occasion de rencontrer Étienne Klein pour discuter non de physique mais de montagne, car il est également alpiniste et amoureux des cimes. À cette occasion, et bien que ce fut alors hors sujet, j’ai décidé de me plonger dans son livre. À raison d’un ouvrage sur l’origine de l’univers par an, je devrais parvenir à supporter la chose.
J’en ai débuté la lecture avec circonspection, ne sachant pas trop ce que j’allais y trouver. Mais rapidement, j’ai pu constater que c’était non seulement rudement bien écrit, mais encore franchement intéressant à lire. J’ai même appris quelques trucs sur les théories les plus en vogue pour rallier mécanique quantique et relativité générale, comme la fameuse théorie des cordes. Tout cela me passe bien au-dessus de la tête, et la chose ainsi vulgarisée me convient parfaitement.
Un seul petit bémol, quand l’auteur nous serine que l’idée même de l’origine de l’univers est une idée obsolète, car la plupart de ces théories quantiques de la gravitation, les seules à même de pouvoir expliquer un jour ce fameux Big Bang, font fi de l’origine, pour n’en retenir qu’une sorte de transition. C’est un point de vue. Mais qui reste discutable, car ces théories du « Tout » comme on aime à les appeler, restent hypothétiques, sans le pouvoir prédictif qui donne habituellement son élan à ce genre d’élucubrations. Il reste donc le modèle du Big Bang avec ses forces et ses faiblesses, l’une d’elles étant l’impossibilité d’appréhender l’instant initial, ou à défaut d’instant, de voir en-deçà du « Mur de Planck. » Là, la physique est Terra Incognita. N’empêche que si les théoriciens théorisent là-dessus, les observateurs, dont je suis, n’ont pas (encore) besoin de savoir ce qui se passe derrière le Mur de Planck. Le cadre « standard » (dit de concordance) suffit à les occuper largement. Il faut parfois faire avec l’inconnu.
Le livre se termine sur deux chapitres purement philosophiques, qu’avec ma « petite tête » j’ai eu un peu de mal à suivre. Sinon, ce petit essai se lit très bien, et j’en recommande chaudement la lecture, notamment à tous les inquiets de l’« origine. » Lisez donc celui-ci plutôt que l’inepte torchon des Bogdanov. Au moins Étienne Klein comprend ce qu’il raconte !
Guillaume Blanc
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