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Chasseurs, ras-le-bol !
La moindre petite balade automnale dominicale dans la campagne autour de Paris [1] ne peut s’épargner un nez-à-nez avec ces gens-là. Les chasseurs. Ils sont là, partout, sur les chemins, dans la forêt, au milieu des champs, reconnaissables à leur bedaine, leur habit kaki [2], et leur inséparable carabine. Et le clebs. Je hais ces gars-là. Quel passe-temps cruel et débile dans notre société. Je peux comprendre qu’on ait besoin de chasser pour se nourrir dans le Grand Nord ou au milieu du désert. Que l’on eu besoin de chasser pour se nourrir au temps des Gaulois, ou au Moyen-Âge. Mais aujourd’hui ? Mais en France ? Autour de Paris de surcroît. La bedaine démontre que ce ne sont pas les plus nécessiteux qui s’y adonnent. Non, probablement les moins nécessiteux, justement. En témoignent les rutilants 4x4 qui gisent à quelques mètres de leur propriétaire, 4x4 nécessaires pour s’épargner une approche combien trop épuisante autrement.
Et ça flingue à tout va. Peu importe qu’un groupe de vététistes passe, si le faisan est là, rien d’autre n’existe, il faut en finir ! Le pire c’est qu’il y en a partout, le dimanche, des chasseurs. Ça pullule, pire que les sangliers. Les promeneurs du dimanche, eux, n’ont plus qu’à se résoudre à croiser des attroupements armés tous les cents mètres, et à fermer leur gueule. C’est Verdun tous les dimanches, dans la campagne parisienne. Car des coups de feu, on en entend. Et dans la platitude du coin, ça porte loin. Bonjour la sérénité bucolique !
Du coup on s’interdit d’aller grimper ici ou là en forêt, de peur de se prendre une flopée de plombs déplacée. Parce qu’il y a des dégâts collatéraux : une dizaine de non-chasseurs blessés chaque année, un ou deux morts. Qui sont de trop ! Ce week-end, un jeune se baladait tranquillement en forêt autour de Grenoble dans le massif de Belledonne, quand sa vie fut stoppée nette par un de ces crétins armés.
Moi ça me fait peur. Ça me donne envie de gerber quand je les croise. Que faire ? À part équiper les lapins de fusils...
Je ne comprends pas qu’on ait le droit de se balader avec un fusil sans être inquiété, comme ça à moins de cent lieues des gens « normaux » ? Encore une incohérence de notre belle société qui m’échappe totalement. Protecteurs de la nature, les chasseurs ? Ben voyons, avec leurs 4x4 qui sèment du dioxyde de carbone à tout vent, et leurs engins qui sème du plomb à tout va, faut croire qu’on a pas la même conception de l’écologie ! Régulateurs des populations animales, les chasseurs ? Ben voyons, s’ils ne donnaient pas à bouffer aux sangliers en dehors des périodes de chasse, y’aurait pas de problèmes de prolifération de ces bestioles. Et puis même, des chasseurs professionnels ça ferait moins brouillon dans le paysage français pour s’occuper de ce genre de détail. Des sportifs, les chasseurs ? Ben voyons... La preuve en est que l’on en voit nettement moins en terrain montagnard [3]... Des amateurs de bonne viande, sûrement, encore que leur bidoche pleine de plomb, je préfère encore celle du boucher. C’est pas bon pour la santé, le plomb. Faudrait qu’ils se mettent à la page, la chasse est un truc démodé qui n’a plus lieu d’être, ici, en France, au XXIe siècle. À quand une manif’ anti-chasseur ?
Une pétition à signer : pour l’interdiction de la chasse le dimanche.
Une association à rejoindre : Rassemblement pour une France sans Chasse ?
Lisez La Hulotte, en particulier les n° 80 et 81 qui racontent l’histoire de la sarcelle Marie-Criquette et de ses aventures avec les Tontons Flingueurs franchouillards.
[1] Mais pas que. Il y a quelques années, nous avions croisé une battue au sanglier en Ardèche qui nous avait fait rebrousser chemin. Y’en avait partout. C’est qu’ils sont armés, ces cons !
[2] Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ils se vêtissent de la traditionnelle combinaison de camouflage kaki (comme un grimpeur aime bien avoir l’air d’un grimpeur, un chasseur aime bien avoir l’air d’un chasseur), avec un gilet orange fluo par-dessus ! Kaki pour ne pas se faire voir, orange fluo pour justement se faire voir. Des autres chasseurs. Peur de se faire plomber. Y’a rien qui ressemble plus à un sanglier qu’un chasseur sans brassard orange fluo. Quand je disais que c’est un passe-temps de con ! Et les pauvres promeneurs qui n’ont pas de gilet orange fluo ?
[3] Et puis même en montagne, les voir me donne envie de gerber. Ils n’ont qu’à s’armer d’un appareil photo, si courir après les bestioles les amuse tant que ça !
Guillaume Blanc
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