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Je n’aurai pas le temps
Hubert Reeves, après s’être frotté à la vulgarisation astrophysique, à l’essai philosophique, à la défense de la planète (« Mal de Terre »), se lance aujourd’hui dans l’autobiographie. Et j’avoue que si ce livre n’a pas forcément beaucoup d’intérêt pour le commun des mortels — encore que, qui n’a jamais entendu parler Hubert Reeves, et qui n’aurait pas envie d’en savoir un peu plus sur le bonhomme ? —, je me suis plongé dedans avec une profonde curiosité pour en savoir un peu plus sur ce personnage. Je l’ai lu avec délectation.
Hubert Reeves, l’un de mes « héros » d’enfance, dont je buvais les paroles quand j’avais la chance de voir une de ses conférences, dont j’ai lu les bouquins avec passions, Patience dans l’azur, L’heure de s’enivrer... Hubert Reeves qui devait nous donner un cours de cosmologie — la science qui étudie l’Univers dans son ensemble — quand j’étais au DEA de Meudon, mais qui ne nous offrit qu’une (trop) petite poignée de séminaires, car il était malade à cette époque. Hubert Reeves qui est enfin ce vulgarisateur hors pair à la voix inimitable qui a donné naissance à nombre de vocations en astrophysique.
J’ai appris, forcément, pas mal de choses sur le personnage, en lisant ce livre. Son enfance au Québec, ses premiers pas dans l’astronomie, sa renommée grandissante en tant que chercheur : s’il n’a pas révolutionné l’astrophysique, en revanche, il a apporté quelques briques fondamentales à l’édifice de la nucléosynthèse (la fabrication des divers éléments) qu’elle soit stellaire (au cœur des étoiles) ou primordiale (juste après le Big Bang). Un grand bonhomme, en somme. Un grand bonhomme qui reste très curieux et très ouvert d’esprit et, de surcroît, très proche de la nature, qu’il défend âprement.
Guillaume Blanc
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